Un velléitaire
« Je suis un gros nul… »
« Mais non, mais non… »
« Si, si, n’essayez pas de me faire plaisir. Je ne suis pas capable d’aller au bout des choses. Ça a commencé très tôt : je n’ai jamais pu terminer un cahier de devoir de vacances ! C’est vous dire ! »
« Remarquez, moi non plus. A 10 ans, on est un peu coquin. On s’imagine que les vacances, c’est fait pour ne pas travailler. »
« Ensuite, j’ai été pris de l’envie de faire une collection de timbres, ça n’a pas été très loin. Je n’ose même pas vous parler de mon ambition d’apprendre le piano. Je me suis énervé au bout de deux leçons. C’est lamentable. »
« Bof … on peut vivre sans album de timbres ou sans savoir le piano. »
« Ce n’est pas tout. Chaque fois que je m’inscris dans un club de sport, je ne dépasse jamais 1 ou 2 séances ! »
« C’est classique. Dites-vous que vous participez à l’économie de ce secteur, en achetant très cher un service que vous n’utilisez pas. C’est comme une subvention ! »
« Le résultat, c’est que je me sens toujours boudiné du ventre. Je ne vous parle pas des régimes que je n’ai jamais été capable de suivre jusqu’au bout. »
« Il faut dire que personne n’est sûr que ça marche ! Vous êtes pardonné. »
« Et tous les livres que j’ai achetés sans les lire. C’est trop ardu de lire un livre. Quand j’atteins la page 10, je suis content. »
« Ne vous en faites pas, on en est tous là. Laissez trainer vos bouquins au salon pour faire croire que vous êtes cultivé. C’est toujours ça de gagner. »
« J’avais dit aussi à Josiane que j’allais ranger le garage. Je suis crevé rien que d’y penser. Je fais comment là ? »
« Rien. Vous vivez très bien avec votre garage en pagaille. N’allez pas chercher les complications. »
« Et au bureau ! Vous croyez que je range mes fichiers informatiques correctement. Bin… non ! Je retrouve tout au pif… enfin quand je retrouve ce que je cherche. »
« Ce n’est pas grave, maintenant on vend des logiciels de recherche qui marchent très bien. D’ailleurs, il y a des entreprises qui se développent en exploitant la paresse des gens. Je connais même des gens que vous payez pour ranger vos placards. »
« Et pour cirer mes souliers ? »
« Oui, mais là, ça s’appelle des domestiques. Cependant il ne faut pas compter sur un domestique pour lire ou faire du sport à votre place. »
« Je vois. On n’est pas très loin d’un système où je suis obligé de tout faire moi-même. »
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