Archive pour le 2 avril, 2017

Rude confrontation

2 avril, 2017

« Vous ne pourriez pas m’insulter un peu ? »

« Pourquoi voulez-vous que je vous insulte ? Vous ne m’avez rien fait ! »

« Justement, si vous m’insultez, vous me ferez quelque chose. Je pourrais m’en prendre à vous. Nous avons tous besoin de nous construire dans l’adversité. »

« Non, on peut aussi très bien vivre dans la concorde et la paix. »

« Vous plaisantez. Nous avons tous besoin de nous imposer. Je sais… je sais… Il y a eu deux mille ans de civilisation, mais au bout du compte, c’est toujours le plus fort qui gagne. La différence c’est que le combat s’est déplacé sur le terrain de l’affrontement oral. Alors, allez-y insultez moi pour que je vous montre que je suis le plus fort. »

« C’est idiot comme raisonnement. Moi, je vous aime bien. »

« Ah ! Je vois ce que c’est, monsieur attaque par la ruse, en me flattant, assez bassement d’ailleurs ! Bravo ! J’aime ça ! »

« Je n’attaque personne. J’essaie simplement d’éviter un conflit qui n’a pas raison d’être. »

« De mieux en mieux, monsieur me fait passer pour un imbécile. Bien sûr que nous avons toutes les raisons de nous battre. Il me suffit de constater les manières louvoyantes que vous utilisez pour me cerner ! »

« Vous n’êtes pas un maso ? »

« Et voilà, j’en étais sûr ! Les insultes qui commencent à voler ! Ah, elles sont belles votre concorde et votre paix ! J’étais tranquille et c’est vous qui commencez à m’assaillir. »

« Pardon, pardon ! C’est vous qui vouliez être insulté ! »

« Et alors ? Au lieu de jouer au plus malin et de finasser, vous auriez pu me traiter de connard tout de suite ! On en serait pas là ! Je vous aurais simplement traité de débile et votre compte était réglé. »

« Vous ne comprenez rien. Je n’avais aucune raison de déclencher un conflit avec vous. »

« Voilà, vous avouez ! Si tous ceux que je croise font comme vous, comment puis-je montrer ma force de caractère moi ? »

« Peut-être en montrant votre esprit de dialogue et de compromis ? »

« Vous plaisantez ? Moi, je ne peux envisager un dialogue et un compromis qu’en position de force, après avoir copieusement abreuvé d’injures mon adversaire. Avec vous, je ne peux même pas entamer un dialogue puisqu’on ne s’est pas battu. »

« Espèce de connard ! »

« J’en étais sûr, monsieur ne supporte pas la contradiction ! Monsieur tombe tout de suite dans les basses insultes quand il se sent dépassé ! Mais je ne relèverai même pas votre provocation, mon petit bonhomme. Allez passer vos nerfs ailleurs ! »