Derrière la porte
2 mars, 2017« Qu’est-ce que vous faites derrière cette porte ? »
« Je n’ose pas l’ouvrir. On ne sait jamais ce qui peut se cacher derrière une porte que l’on ne connait pas. Il peut y avoir quelque chose d’agréable ou de désagréable. Ou alors rien du tout. »
« C’est la différence entre nous et le règne animal. Nous avons une imagination débordante qui galope dès qu’une question inconnue se pose. On se crée nous-même les raisons de notre propre stress. »
« Si ce qui se cache la-derrière est plaisant, je ne voudrais pas le louper. Mais j’ai peur que ce soit désagréable. En plus, je ne me sens pas prêt à affronter l’inconnu. Il faut que j’arrive à vider mon imagination de toute hypothèse, autrement dit que je me comporte comme un véritable animal. »
« Remarquez que vous pouvez essayer de deviner ce qu’il y a derrière la porte par déduction en analysant d’autres informations. Comme ça, vous pourriez décider de ne pas l’ouvrir si la chose vous déplait. »
« C’est encore pire, je vais penser que je ne suis pas tellement courageux devant le danger. »
« Vous avez aussi la possibilité de faire semblant de ne pas avoir vu la porte. Mieux encore, vous pouvez attendre que quelqu’un passe devant vous. »
« C’est vrai. J’y pense… vous pourriez l’entrouvrir pour risquer un œil et me dire si ça vous semble sans danger pour moi. »
« J’aimerais mieux ne pas essayer. On ne sait jamais sur qui on tombe. Et puis, je ne vois pas pourquoi je prendrais des risques pour vous. »
« Récapitulons. Face à l’inconnu. J’ai quatre solutions : je l’affronte du regard, je refuse de le voir, je l’ignore ou j’attends que quelqu’un me fasse un rapport sur l’identité de la chose. J’aime bien la dernière solution.»
« Vous avez encore une autre solution. C’est d’ouvrir la porte à la volée et de vite la refermer si la vision vous déplait. Ou alors vous passez un bout de papier sous la porte pour demander que celui ou celle qui est éventuellement derrière veuille bien vous renseigner sur ses intentions belliqueuses ou non. »
« Ce qui m’arrangerait, c’est qu’elle soit fermée à clé. Comme ça, je pourrais partir en maugréant contre ces gens qui s’enferment comme s’ils avaient quelque chose à cacher, alors qu’un bon citoyen comme moi n’est animé d’aucune mauvaise intention. »
« Vous pouvez aussi frapper, quelqu’un pourrait vous ouvrir, vous risquez un œil à l’intérieur et si ça vous déplait vous dites que vous vous excusez, vous vous êtes trompé d’adresse. »
« C’est assez malin, mais si personne ne répond ? »
« Vous pourrez déjà en déduire qu’il n’y a personne derrière la porte. »
« Finalement, une porte, c’est bien autre chose qu’un truc ouvert ou fermé. »