Archive pour février, 2017

Nos mauvais poèmes

8 février, 2017

C’est exact !

Dans la foule compacte,

Avec tact,

Au moment de l’entracte,

Entre deux actes,

Je distribue un tract

Qui a de l’impact

Pour créer des contacts.

Un scénario pour un grand film !

7 février, 2017

Dans notre grande étude sur les scénarios lamentables pour films foireux, voici : le mariage de Fernande.

Fernande de X… est une jeune fille de 20 ans, de petite noblesse, élevée par son père le baron Alexis de X… qui a eu bien du mérite, puisque la maman de Fernande est morte en lui donnant le jour. Alexis a confié l’éducation religieuse et culturelle à l’abbé Boudinot, qui vient se taper la cloche tous les jeudis à sa table.

Au début du film, tout va bien.  Fernande est joyeuse. Elle se promène avec son ombrelle en chantonnant gaiement par tous les chemins creux.  Fernande fait la satisfaction de tout le monde, y compris de la vieille Marguerite, la bonne du château que Fernande adore comme sa défunte mère.

Le vieux baron se dit qu’il est temps de marier sa belle jeune fille, il fixe son choix sur le vicomte Dutracasse, un élégant garçon, fils de son vieil ami et voisin le comte Dutracasse. L’union des deux tourtereaux est envisagée depuis longtemps par les deux familles. Les deux domaines seront ainsi réunis en une vaste propriété.

Dans une scène dramatique, le baron annonce sa décision à Fernande, persuadé que celle-ci va se jeter à son cou. Sa fille se rebelle, ce qui ne plait pas du tout au baron qui s’offusque vivement de cette offense à l’autorité paternelle.

Fernande court se réfugier en pleurant dans sa chambre. Marguerite qui a assisté à la dispute, cachée dans un recoin de la pièce, la rejoint pour la consoler et pour lui expliquer le plus doucement possible que c’est comme ça : on ne s’oppose pas à la volonté de son père. Fernande tape du pied et persiste.

On apprend qu’elle trouve son promis moche, prétentieux, complètement ringard et donc sans aucun intérêt. Elle finit par avouer à Marguerite qu’elle est amoureuse de Grégoire, le fils d’un simple fermier qui travaille pour le baron.

Marguerite se dévoue pour annoncer la nouvelle au père de Fernande en lui rappelant, dans un plaidoyer un peu désespéré, qu’il s’agit du bonheur de sa fille et non pas de la rentabilité de son domaine agricole. A l’indignation du spectateur, le baron prie la vieille domestique de se mêler de ce qui la regarde. La tension est à son comble.

Pour compliquer la situation, le jeune fermier s’introduit nuitamment dans la chambre de la jeune fille en passant par la fenêtre. Le baron le découvre avant que le choses ne deviennent torrides. La rencontre est très violente. L’amoureux doit rebrousser chemin, sa famille est chassée, séance tenante, du domaine. La romance tourne au drame social.

Quelques temps plus tard, par un jour d’orage, le baron se blesse lourdement en chassant dans sa forêt. Grégoire, qui passait par là, le sauve, le soigne et le remet sur pied. Gros embarras du vieux baron. Sombre mine de sa gouvernante. Amertume de Fernande.

Mais le jeune homme a fait des recherches, il découvre qu’il n’est pas le fils du métayer. Celui-ci l’a recueilli après le passage d’un personnage de haute naissance qui avait fait halte à l’auberge du coin en partant pour la guerre dont il n’est pas revenu entier. Lors de sa dernière nuit, il avait un peu engrossé une fille d’auberge. Celle-ci, sur son lit de mort, avait confié le garçon et le secret de sa conception au métayer.

Ouf ! Le baron, un peu embêté tout de même, reçoit son futur beau-fils et lui promets sa fille à la joie de celle-ci. Il n’ose pas trop dire à son vieil ami le comte qu’il peut garder son fils, mais on apprend fort opportunément que ce dernier a jeté son dévolu sur une autre riche héritière. Très moche, beaucoup plus laide que Fernande.

Bon, allez ! Qu’un producteur se dévoue !

Histoire polissonne

6 février, 2017

A Jouy,

Jules jouit

D’une joute

Tous les jours.

Joue à joue

Il jouxte Louise

Qui joue

Avec son joujou.

Sur les ponts de Paris

5 février, 2017

« Je suis animateur de pont. »

« Ah bon ? Et ça consiste en quoi ? »

« Dans un milieu très urbain, le pont est l’un dernier contact entre le citoyen et la nature, grâce au fleuve qui coule sous les arches. Donc, il faut qu’il se passe quelque chose qui honore cette rencontre. »

« Et concrètement, vous faites quoi ? »

« Par exemple, je m’accoude à la balustrade en me mirant dans les flots et en rêvant que je navigue au loin jusqu’à l’embouchure. Je fais aussi de très jolis ronds dans l’eau. »

« Et vous trouvez ça productif ?»

«Oui, et en plus, j’essaie d’entrainer les passants à en faire autant. »

« Bon et quand tout le monde est accoudé à la balustrade, vous êtes content ? Vous savez que les gens ont autre chose à faire ? »

« Vous avez raison. C’est un peu mince comme animation. Je fais aussi des coucous aux bateaux qui passent. »

« Ils doivent être contents ! »

« Ensuite, j’observe les passants. Vous avez remarqué, sur les ponts, il y a plus de vent qu’ailleurs, ça donne du dynamisme aux silhouettes. Les hommes sont calfeutrés dans leur pardessus en tenant leur chapeau d’une main pour qu’il ne s’envole pas. Au printemps, les femmes retiennent leurs jupes pour que le vent fripon ne les soulève pas. Bref, il y a du spectacle. Je prends des photos. »

« Et vous vous trouvez utile ? »

« Oui, très. Le pont est un lieu poétique, il faut qu’il le reste. Lorsque votre ville sera remplie de parkings souterrains, de WC publics ou de façades de bureau impersonnelles, vous les regretterez. »

« Bon, mais il doit y avoir des pêcheurs qui pourraient faire votre boulot. »

« Pas du tout, les pêcheurs font partie du paysage que je préserve. Ils sont trop concentrés sur leurs bouchons pour faire ce que je fais. »

« J’espère au moins que vous alertez les Autorités lors de la montée des eaux. »

« Oui, mais ça ne sert à pas grand-chose. Les flots se déchainent de toute façon. D’ailleurs, c’est aussi un spectacle assez fascinant. »

« Et alors, pour ce qui se passe en-dessous du pont, vous faites comment ? »

« Vous ne trouvez pas que j’ai assez de travail comme ça ? Pour ce qui se passe sous le pont, il y a une autre corporation, c’est un autre métier : animateur de dessous-de-pont. Il y a des clochards, des amoureux, des automobilistes. Il faut savoir leur parler pour faire respecter l’ordre et la beauté de l’endroit. Cela nécessite un vrai savoir-faire. »

Oh ! Oh ! Oh ! (bis)

4 février, 2017

Mario

Est un veto

Ecolo.

Il va au bistrot,

Puis au restau

Sur son vélo,

Avec son ado,

Qui préfèrerait l’auto

Pour aller à une expo

Où à son labo

Pour étudier la philo.

Oh ! C’est haut !

3 février, 2017

Isabeau

Est beau.

Il a une belle peau.

Il n’est pas sot.

Il habite le pays de Caux.

Sur son dos,

Il porte une faux.

A la main, un seau

Rempli d’eau.

Il va faire boire son veau.

Passons au buffet !

2 février, 2017

« Bon, je dois organiser l’assemblée générale pour Dugenou. Pour le déjeuner, j’hésite : service à tables ou buffet. »

« Sans hésiter, buffet. Ne te casse pas la tête. »

« Pourtant, service à tables avec des maîtres d’hôtels à nœuds papillons et des hôtesses en tailleur chic, ça en jette ! »

« Le buffet est nettement plus avantageux. D’abord en termes de quantité consommée. »

« Comment ça ? »

« Les premiers arrivés en général se jettent sur la table et se servent. Comme ils craignent de manquer, ils ne laissent absolument pas leurs places aux suivants qui du coup mangent moins, voire pas du tout. »

« C’est un peu injuste, mais c’est le reflet de la lutte pour la vie. »

« En plus, tu peux intensifier le phénomène en ne prévoyant qu’une table aux dimensions inférieures aux besoins. »

« Ce n’est quand même pas très glorieux. »

 « Pour ce qui est de la vaisselle, tu es gagnant aussi. Si tu ne prévois pas trop d’assiettes, les gens sont obligés de manger leur dessert dans l’assiette qui a servi aux crudités. »

« Maintenant, les traiteurs font de petites barquettes individuelles. »

« Je trouve que ce n’est pas mal. Ceux qui se sont suffisamment battus pour en soutirer une ou deux ne mangent pas trop, puisque les rations sont minuscules. En plus, lorsque tu fais un service à table, tu es obligé de gérer les gens qui ont un certificat médical leur interdisant de manger ceci ou cela. Devant le buffet, s’ils y arrivent, ils font ce qu’ils veulent. »

« Super, je n’y avais pas pensé ! »

« Le buffet a un autre avantage. Quand tu es assis, tu es obligé de faire la conversation à ta voisine, même si elle ne te plait pas. En général, moins elle te plait, plus tu trouves le service long. Dans un buffet debout, lorsque tu en as assez de ton interlocuteur, tu peux toujours t’excuser en affirmant que tu viens de voir quelqu’un t’interpeller au bout de la salle. »

« Evidemment, ça a de bons côtés. »

« Autre avantage du buffet. Quand quelqu’un n’a aucune envie de se coltiner la réunion de l’après-midi, il peut ficher le camp en toute discrétion. C’est plus compliqué lorsqu’il faut se lever alors que tout le monde est assis. »

« Vu comme ça… »

« Et avec le buffet, tu n’as pas les problèmes de coordination que tu peux avoir en service à tables, lorsque les uns en sont au fromage quand les autres n’ont pas attaqué les entrées. »

« Je vais présenter un plan d’économies à Dugenou au lieu d’un plan de table.»

Le grand retour du H !

1 février, 2017

Depuis sa hutte

Hugh

Hue

L’être hâlé

Qui ahane

Sous le hêtre

Derrière la haie

Et le houx.

Oh !

Je me hâte

De héler

Ce nouvel hôte !

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