Archive pour janvier, 2017

Ainsi font, font…

11 janvier, 2017

Dehors, la neige fond.

La couleur du ciel fonce.

A Saint-Fons

Il fonce

Soulever de la fonte,

Car il n’a plus de fonds.

Ainsi font

Les fondus.

C’est une histoire fondée.

Joyeuses fêtes

10 janvier, 2017

« Je suis inscrit au Club de ceux qui n’aiment pas le 31 décembre. »

« C’est intéressant ? »

« Très. On se réunit pour faire une bonne bouffe le 31 au soir. »

« Alors, c’est comme les autres. »

« Pas du tout ! Nous on passe la soirée à se moquer des gens qui honorent le 31 décembre. Avec esprit évidemment. »

« Ah bon. Et à minuit ? »

« On fait le décompte. 10, 9,8… et à zéro, on se moque encore des autres en criant : bande de c… »

« Vous ne vous faites pas la bise ? »

« Pourquoi ? On s’est déjà fait la bise en arrivant et on se la fera en partant. Non, on se contente de descendre dans la rue et on braille pour se gausser de ceux qui circulent complètement bourrés en criant : bonne année. »

« Effectivement, c’est très original. »

« Il suffit d’éviter les rassemblements trop importants pour ne pas prendre le risque de se faire casser la figure. »

« Et pour Noël, c’est pareil ? Vous adhérez à la secte des gens qui n’aiment pas Noël ? »

« Non, ma femme n’apprécierait pas. »

« Ouf ! Donc vous faites un repas, vous dites : joyeux noël et vous lui faites un cadeau. »

« Non, je ne lui fais pas de cadeau, je lui dis que j’ai oublié. »

« Comment le prend-elle ? »

« Assez mal en général. Elle dit que la radio et la télé en ayant parlé tout le mois précédent, elle ne voit pas bien comment je pourrais oublier. Résultat :  cette année, j’ai été obligé de me fendre d’un bijou. »

« Ah ! Enfin comme tout le monde ! »

« Oui, mais pour marquer mon opposition à ce rituel social qui entraîne un gâchis considérable de consommations superflues, il n’y a pas eu de boules au sapin du salon. »

« Et votre femme a apprécié ? »

« Pas tellement, j’ai dit que j’ai perdu la boule ce qui ne l’a pas fait rire. »

« C’était pourtant un joli trait d’esprit.  Et pour le 14 juillet qu’est-ce que vous envisagez de faire ? Il y a aussi un parti qui réunit les contre-14 juillet ? »

« Non, mais ça devrait. Je ne vais rien faire comme d’habitude. Ma femme va encore râler, mais ce n’est pas grave. »

« Vous pourriez l’emmener danser ! »

« Non, mais en contrepartie, nous allons danser dans la caserne des pompiers le 15 juillet pour ne pas faire comme tout le monde. »

« Et alors ? »

« La dernière fois, les pompiers n’étaient pas très contents, on a bloqué leur camion au moment où ils partaient en intervention. »

Des doublons !

9 janvier, 2017

C’est l’histoire d’un bo-bo

Qui circule en quatre-quatre.

Il a connu le temps des yé-yé.

Il est un peu toc-toc.

Il tient un boui-boui

Où l’on peut jouer au yo-yo

Et pratiquer le bla-bla.

Les clients deviennent neu-neu.

Enfuyons-nous dare-dare.

Retrouvailles

8 janvier, 2017

« Tu me reconnais ? On était au lycée ensemble. »

« Ah oui, mais c’est normal que tu me reconnaisses, moi je ne vieillis pas, je ne dirai pas la même chose de toi. Tu as dégusté… »

« Tu te rappelles, j’avais pompé tous mes devoirs de maths sur toi. »

« Oui, comme tu étais premier en gym, je ne pouvais pas te casser la figure, tandis que maintenant que tu as maigri… »

« Qu’est-ce qu’on se marrait, tu te souviens ? On jouait à te cacher ton cartable, on t’appelait Razibus, on se moquait de la bagnole de ton père… »

« Oui, mais enfin, maintenant qu’il a la troisième fortune du pays, c’est un peu problématique de se moquer de lui, il ne serait pas très content… »

« Qu’est-ce que tu deviens Razibus ? Ah, ah… »

« Je suis dans la police. Je te signale que Rasibus est une insulte à force de l’ordre. A propos, tu te souviens du fric que tu m’as piqué en cours d’anglais ? »

« Ah oui… On a bien rigolé … Tu es sûr que c’était moi ? »

« Oui. Et quand tu as dit au surveillant général que c’était moi qui avait vidé la poivrière dans la soupe à la cantine, tu t’en souviens ? En droit, ça s’appelle dénonciation calomnieuse. »

« C’était le bon temps, hein ? »

« Non, pas vraiment. Le bon temps, c’est maintenant. Tu as tes papiers d’identité ? »

« Enfin, Razibus, tu me reconnais : je suis Maboul, le premier en gym…. »

« Oui, mais maintenant tu tiens des propos outrageants aux forces de l’ordre et ta carte d’identité est périmée. »

« Et le prof de maths qu’on appelait Polochon ? On jouait à ronfler pendant ses cours et on t’avait fait picoler pour que tu dormes sur ta table. Qu’est-ce que tu avais pris !… »

« Si on allait se souvenir du bon vieux temps au commissariat ? »

« Allons, allons, Razibus…. Ce n’est quand même pas de ma faute si tu étais la tête de turc de tout le monde. »

« Oui,  mais alors, maintenant, ce n’est pas de ma faute non plus, si tu as balancé un pavé dans une vitrine en fin de manifestation. »

« Tu es sûr que ce n’est pas toi ? »

« Non, moi j’ai les mains occupées par mon bouclier et ma matraque. »

« Ah, ah ! Je rigole. Si on faisait porter le chapeau à Dugenou. Tu sais, celui qui jouait à t’enfermer dans les toilettes. »

« Et bien, justement, nous allons rejoindre Dugenou, on vient de l’arrêter pour dégradation d’un abri bus. J’espère qu’il m’excusera, je l’ai un petit peu matraqué. »

Histoire à tout casser

7 janvier, 2017

Le casseur

Est un casse-cou,

Casse-pieds

Qui va au casse-pipe.

Il traîne des casseroles.

Il a fait un casse,

Puis il s’est cassé

Avec une bécasse,

C’est une histoire cocasse.

Tttttttttttt !

6 janvier, 2017

Ma tatan

Prépare une tatin

En tutu

Pour mon tonton,

Et Tintin,

Un homme têtu

Et tatoué.

Lent comme une tortue

Il vit sous une tente.

Les bonnes raisons

5 janvier, 2017

« Vous avez remarqué ? Il faut toujours se justifier. »

« Oui, il faut toujours avoir une bonne raison pour faire ce que l’on fait. Par exemple, si votre femme vous surprend au bistrot, il faut trouver un bon motif, sinon vous êtes un coupable en puissance. »

« Ou alors si vous habitez la campagne, vous êtes sommés de donner de bonnes raisons, surtout devant des gens qui, eux, préfèrent la ville. »

« C’est parfois un peu fatigant, moi j’aime bien faire des choses sans raison précise. Je me mets souvent la télé sans avoir de raison identifiée, même pas envie de la regarder. »

« Vous avez raison. En fait, j’ai l’impression qu’on fait toujours les choses logiquement, le problème c’est que la raison pour laquelle on les accomplit n’est pas toujours homologuée par les conventions sociales. Ainsi, moi, j’évite de marcher sur la jointure des carrelages parce que j’ai l’impression de respecter l’ordre voulu par celui qui l’a posé, ce qui est idiot. »

« Je suis bien d’accord. Moi, je ne donne plus de raison pour expliquer ce que je fais. Il se trouve toujours quelqu’un pour me démontrer qu’elle est mauvaise et que je me conduis donc comme un imbécile. »

« C’est sage. Quand je fais la grasse matinée, je déclare à Ginette que je fais la grasse matinée. Si je dis que je la fais parce que je suis fatigué, elle me demande pourquoi, je suis fatigué… Alors je suis obligé de trouver une raison pour laquelle je suis fatigué… et ainsi de suite. S’engage alors un dialogue éreintant, dont je sors fourbus et obligé d’interrompre ma grasse matinée. »

« C’est bien vrai. Etre obligé de donner des raisons de nos actions, c’est souvent être obligé d’en trouver de mauvaises, ce qui fait de nous d’horribles hypocrites. Finalement, si nous sommes obligés de mentir, c’est la faute des autres. »

« En réalité, nos motivations ne sont pas mauvaises en soi. Il faut qu’elles soient socialement acceptables. Si j’habite la campagne, je dois invoquer des raisons d’environnement, c’est correct. Si je dis que j’aime la solitude, je passe pour un immonde sauvage et je suis prié de revenir illico en ville. »

« J’ai essayé de faire la grève des raisons. »

« Qu’est-ce à dire ? »

« Ainsi quand mon patron m’a reproché mes retards en réunions, j’ai répondu que j’arrive en retard parce que j’arrive en retard. »

« Et alors ? »

« Alors, il a parlé de foutage de gueule. Et il m’a licencié sans raison valable. »

« C’est pour ça que vous êtes ici ? »

« Oui et c’est bien. A Pôle Emploi, on n’est pas obligé d’expliquer pourquoi on cherche un emploi. On ne voit pas bien ce qu’on pourrait y faire d’autre. »

Remise en forme

4 janvier, 2017

Le sage

Est de passage.

Il m’a laissé un message.

Il me fera un massage

Et une séance de décrassage.

Je reprendrai mon repassage

Et mon blanchissage.

Puis j’irai au vernissage.

Prenons les choses en mains

3 janvier, 2017

« Le progrès technique ne peut pas tout. »

« Ah bon ? Pourtant bientôt, on ne se donnera même plus la peine de conduire sa voiture. »

« Et le plaisir de la conduite sur une petite route ensoleillée de bord de mer, il va passer où ? »

« Certes, mais vous pensez à l’épuisement nerveux du VRP qui fait des kilomètres toute l’année ? »

« Je suis très content d’avoir enfin des VRP frais et dispos, mais ce que je vois c’est que la voiture autonome va augmenter le temps de travail. Les cadres qui se rendent à leur bureau ne résisteront pas à l’envie de commencer à travailler durant leur trajet en voiture. »

« Je suppose que vous êtes aussi contre le paiement par téléphone. »

« Evidemment, c’est fait pour augmenter le nombre des achats compulsifs. Plus la monnaie est dématérialisée, plus il est facile de dépenser. Les banques qui vous piquent des agios pharaoniques sur votre découvert sont très contentes. »

« Vous êtes vraiment anti -progressiste. »

« Non, mais le progrès a ses limites naturelles. Je voudrais bien savoir comment on va remplacer le rouleau de scotch ou l’agrafeuse de bureau. Sans parler de cette merveilleuse innovation qu’est le post-it. »

« Moi, je mets  des post-it sur mon écran de PC. »

« Non, moi quand je me réveille le matin, je n’ouvre pas tout de suite mon PC, je me précipite sur mon frigo, les yeux ensommeillés, parce que j’ai faim. Dès lors, si Josiane a quelque chose à me dire, c’est la porte de frigo qui est l’endroit le plus stratégique. »

« Vous êtes un peu rétrograde. »

« Oui, j’aime bien avoir mon destin en mains : le volant de ma voiture, le post-it laissé par ma femme, mes billets de banque dans mon portefeuille. On sous-estime le rôle du contact manuel dans le développement personnel. »

« Allons bon, voilà autre chose. »

« Oui, écrire en prenant un stylo en mains, cela procure des sensations autrement plus intéressantes que tapoter des touches du bout des doigts. On a l’impression de dépasser le règne animal. D’ailleurs, les savants le savent : la position du pouce en opposition avec les autres doigts a permis à l’homme de faire des choses extraordinaires que les animaux ne peuvent pas accomplir. »

« Donc selon vous, il faut conserver le rôle de la main. »

« Oui, c’est la condition d’un vrai progrès. Se saluer en se serrant la main, c’est quand même autre chose que se dire bonjour par mail. »

« Euh, vous savez que certains chirurgiens opèrent à distance maintenant. »

« Oui et ça me fait peur. J’aime bien confier mon destin entre des mains, les miennes ou d’autres, expertes de préférence. »

A notre rayon boucherie…

2 janvier, 2017

Je reprends le collier.

Je vais mettre les bouchées doubles.

Je suis un type carré.

Qui ne parle pas à tort et à travers.

J’en ai plein l’échine.

Mais ce n’est pas le moment de flancher.

J’ai envie de m’en payer une bonne tranche,

A m’en tenir les côtes.

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