Archive pour janvier, 2017
Pouh !
20 janvier, 2017Regards
19 janvier, 2017« Vous avez vu comment je vous regarde ? »
« Non, c’est intéressant ? »
« Non, justement, vous ne m’intéressez pas, je vous ai jeté un coup d’œil plein d’indifférence »
« Pas de problème, moi je vous ai répondu d’un regard de mépris. »
« C’est très insultant. Faites attention, je vais mettre un éclair d’hostilité dans ma prunelle. »
« J’ai peur ! Vous tenez vraiment à ce que je vous observe avec compassion. »
« Non, ça va se terminer par un œil noir de ma part. On sera bien avancés. »
« Bon, je vais me contenter d’un regard bovin à votre encontre. »
« Vous êtes vache. »
« Je peux vous faire l’œil impénétrable, si vous préférez. »
« Si vous continuez sur ce ton, je vais vous mater d’un air insolent. »
« Ah oui… vous faites bien l’insolent ! Attendez, je sors mon regard vivement réprobateur. »
« Décidemment, vous êtes limité, vous avez aussi la possibilité d’une lueur d’intelligence dans votre globe oculaire ? »
« C’est très rare. En mettent les choses au mieux, je peux vous faire un regard perçant. »
« Dans ce cas, je vous répondrais par une ombre de moquerie au coin de mon iris. »
« Si vous pouviez arrêter de ciller dès que vous me voyez… »
« Moi, je cille ? … Non, je cligne, moi monsieur… C’est votre arrivée dans mon champ de vision qui me dérange ! Vous me provoquez du regard. »
« Forcément, vous avez la paupière mi-close comme le chat attendant sa proie. Donc je me défends. »
« Je vous propose d’observer une trêve. Echangeons un regard conciliant. »
« Il faudrait que je lise un peu d’aménité dans vos yeux. »
« Et vous, si vous pouviez allumer votre prunelle éteinte, ça aiderait. »
« Je ne vais atout de même pas vous lancer une œillade concupiscente. »
« Non, mais arrêtez de me lorgner en coin, sinon je vous fais un regard oblique. »
« Bon calmons nous, une voile de sympathie dans le fond de l’œil gauche, ça vous conviendrait ? »
« Bon, d’accord ! Je vous l’échange contre une lueur d’intérêt dans mon droit. »
« C’est mieux. Auriez-vous un regard pointu sur la vie ? »
« Ça vous regarde ? »
Ne tiquez pas !
18 janvier, 2017Hello ! Le soleil brille !
17 janvier, 2017« Qu’est-ce que tu fais là ? »
« Je darde mes rayons. C’est l’été, j’ai le droit ! »
« Tu vas nous faire arriver une canicule. Je vais encore avoir des histoires. »
« Les gens ne sont jamais contents. Ils n’ont qu’à regarder la météo au lieu de mater les jambes de la présentatrice. Moi, je m’exprime comme je peux. Je fais le job. »
« Je vais appeler un nuage pour te filtrer. »
« Il n’y en a plus en stock, ils sont partis au Japon. Et puis, je ne sors plus voilé.»
« Bon, alors va te coucher. »
« Ok, ce n’est pas tout à fait l’heure, mais je vais doucement au lit. Comme j’ai un peu de temps, je vais empourprer l’horizon de très belles teintes mauves et dorées. »
« Ce serait pas mal, ne bouge pas, je préviens les photographes. C’est fou ce que tu es cabot, il te faut du monde autour de toi chaque fois que tu te lèves ou que tu te couches. »
« Tu me casses les pieds. Va faire une révolution autour de moi, et on en reparle demain à l’heure de mon lever. »
« Tu as vu que tu as une éruption ? »
« Je m’en fous, j’ai de la crème. »
« Tu n’as toujours pas l’intention de t’éclipser ? »
« Ce serait marrant, mais la lune manque toujours la bonne trajectoire. Les rares fois où elle réussit son coup, tout le monde vient la féliciter. »
« Et pour demain ? »
« J’en ai marre, tout le monde me critique. Je vais me faire porter pâle, comme en hiver. Il se trouvera bien quelqu’un pour parler d’un pâle soleil d’été. J’inspire beaucoup la poésie. »
« Ce que tu peux être susceptible. Tu n’es pas obligé de faire monter le mercure. Tu peux faire danser joyeusement tes rayons à travers les feuillages des arbres. »
« Ah quand même ! On a besoin de moi ! »
« Oui, pour l’industrie des lunettes noires, ce n’est pas mal. Et puis les femmes peuvent sortir leurs petites robes légères. Avec un petit vent fripon qui fait frissonner leurs jambes nues, c’est encore mieux. »
« Mais il y a celles qui ont des auréoles sous les bras ! »
« Elles n’ont qu’à mettre un tee-shirt blanc. »
« Bon, alors tu as bien noté l’heure de mon lever. Ne sois pas en retard. Je vais être radieux, ça te conviendrait ? »
« Resplendissant, ce serait possible ? »
Aïe ! Aïe ! Aïe !
16 janvier, 2017Paroles en l’air
15 janvier, 2017« Je lévite. »
« Vous évitez qui ? »
« Non, je lévite. Je vole. Regardez un peu. »
« Ah oui, c’est curieux. Vous devriez faire attention : on pourrait dire de vous que vous n’avez pas les pieds sur terre. C’est mal vu. »
« Si vous croyez que ça m’amuse ! A la moindre contrariété, je fais des bonds jusqu’au plafond et je me cogne. »
« Je comprends. C’est pour ça que les gens disent de temps en temps que vous planez complètement ! »
« Au lieu de lancer des vannes, aidez-moi ! »
« Je risque de vous dire des choses très terre à terre. Moi, je ne survole pas les sujets. J’ai les deux pieds plantés dans la glaise. »
« Bon ! Alors qu’est-ce que je fais ? »
« Je n’en sais rien moi. Envoyez-vous en l’air ! Ah ! Ah ! Non, je rigole évidemment. »
« Vous êtes bas ! »
« Ne le prenez pas de haut ! Je vais surement trouver une solution. »
« J’en ai marre des paroles en l’air, mais j’aime les gens qui font preuve d’une certaine hauteur de vue, si vous voyez ce que je veux dire. »
« Je m’excuse, mais moi je reste toujours au ras des pâquerettes. »
« C’est bien ce que je constate. Je ne compte pas sur vous pour élever le débat. »
« Arrêtez de monter sur vos grands chevaux. Il va vous falloir faire retomber la pression, sinon on ne va pas y arriver. »
« Bon, je vais essayer de tomber bien bas. Avec votre conversation, ça ne doit pas être très compliqué. »
« Je vous remercie, c’est agréable. Moi au moins, je ne me crois pas supérieur aux autres. »
« Je n’aurais jamais cru être attaché à ce point aux choses terrestres. »
« Essayez de voir le bon côté de la situation. Vous n’usez pas vos semelles de chaussures. Et puis vous voler de vos propres ailes. Moi, j’ai mon patron sur le dos toute la journée, je ne vous dis pas le stress ! »
« Vous avez encore un job vous, moi j’ai été viré parce qu’il parait que j’étais toujours dans les nuages. »
« Ah ! C’est donc pour ça que la courbe du chômage s’envole. »
« Je sens que je vais vous traiter de tous les noms d’oiseaux ! »
C’est tout !
14 janvier, 2017Rame, rame, rameurs, ramez !
13 janvier, 2017La visite chez les beaux-parents
12 janvier, 2017« Voilà, ça y est, je suis allé déjeuner chez mes futurs beaux-parents. Josiane tenait à me présenter. »
« Ah, mon pauvre ! Comment ça, c’est passé ? »
« Le père de Josiane a dit : alors, c’est vous le fameux Jean-Michel ? »
« Alors qu’est-ce que t’as dit ? »
« J’ai pris l’air gêné parce qu’il a dit ‘fameux’, et puis j’ai dit que oui, c’était bien moi. Après il m’a assuré que Josiane parlait beaucoup de moi. Alors, j’ai essayé d’avoir l’air modeste. »
« Et après ? »
« On a pris l’apéro. On a regardé les photos de Josiane quand elle était petite et on est passé à table. La mère de Josiane a annoncé que ça allait être très simple, à la fortune du pot. »
« C’était donc sympa. »
« Oui, j’ai tout de suite répondu que je n’étais pas quelqu’un de compliqué, donc que je m’adaptais à tout. Josiane souriait en dansant d’un pied sur l’autre. »
« Et ensuite ? »
« Ensuite, le père de Josiane – mine de rien – s’est inquiété de mon boulot. Je suppose qu’il voulait savoir si je pourrais nourrir sa fille. »
« Alors qu’est-ce que tu as dit ? »
« Je lui ai répondu que je travaillais dans une compagnie d’assurances. Il a toussoté et puis il a proclamé que les assurances, c’étaient très bien, qu’il en faudrait toujours. Il n’a pas osé me demander mon salaire. Josiane souriait toujours. »
« Pour le salaire, ce sera pour la prochaine fois. Des fois, ils demandent combien on paie d’impôts, ça donne une idée. »
« Après la mère de Josiane a annoncé d’un air rusé : alors, c’est pour quand le mariage ? »
« Je n’ai pas osé lui dire que je n’étais pas au courant du fait que j’allais me marier. Josiane souriait un peu moins. J’ai donc fait celui qui était en train d’en parler avec Josiane, mais que nous n’avions pas encore pris de décision. Le père a dit qu’en juin, ce serait bien. J’ai failli lui répondre que ce serait, en effet, très original pour faire le rigolo ironique, mais Josiane m’a balancé un coup de pied sur la table. »
« Et pendant ce temps-là, la mère disait quoi ? »
« Elle sautillait sur sa chaise et a fini par demander si on allait bientôt lui donner un petit-fils ou une petite-fille. Josiane a joliment rosi. J’ai ajouté assez finement que nous n’en étions encore pas là, mais qu’on allait y réfléchir. »
« Bon, et après. »
« J’ai regardé Josiane avec mon air misérable. Elle a compris qu’après le dessert, il faudrait qu’elle dise qu’on avait justement prévu d’aller au cinéma et qu’il fallait qu’on se presse un peu pour ne pas louper le début de la séance. Le père de Josiane a répondu qu’en effet, ce serait dommage. »