Ouverture d’un nouvel institut de beauté
« Je voudrais ouvrir un institut d’esthétique. »
« Oui, mais pour ça, il faut être soi-même esthétique. »
« Nous y voilà ! Qu’est-ce qu’une personne à l’apparence esthétique ? Vous, avec votre nez cabossé et vos paupières tombantes, par exemple, vous n’êtes pas terrible. En plus, votre coiffure ne vous va pas du tout. »
« Je reconnais que ce n’est pas moi qui peux ouvrir un institut de beauté. A la rigueur peut-être un atelier de cordonnier, car j’ai un beau pied. »
« Je m’en fiche. Nous les filles, on a un tas de trucs pour avoir un visage avenant. Grâce à nous, les pharmacies vivent bien. »
« C’est assez injuste. Nous les mecs, dès qu’on se jette sur des produits de beauté, les autres nous prennent pour des filles, ce qui explique qu’on reste moches en évitant toute crème de beauté et étant très contents de nous. »
« Ce n’est pas scandaleux de s’entretenir, ça coûte un peu d’argent, mais ça permet d’être apprécié en collectivité. »
« Bon, vous avez raison, je vais devenir riche et beau. Ce sera mieux. »
« Vous pourriez être le premier client de mon institut. Il va y avoir du boulot. Je pourrais vous faire un rabais pour commande massive. Après, il faudra vous habiller correctement pour ne pas gâcher mon travail. »
« Parce qu’en plus, je suis mal habillé ? »
« Oui, il faut que tout soit harmonieux. Bien sûr, il faut avoir une allure et des manières élégantes. Vous êtes un peu rustaud. »
« C’est agréable ! Vous allez aussi m’enseigner à me comporter. »
« Par exemple à marcher. Vous avancez en vous dandinant comme un canard. Et puis vous pourriez faire un peu de sport aussi. Si vous pouviez vous tenir droit et ne pas rigoler comme un imbécile pour n’importe quoi, ce serait mieux. »
« Ah bon ? Je pensais pourtant être pas mal pour mon âge. »
« Euh… pour l’intelligence et la lucidité, je ne peux pas grand-chose, ça ne s’apprend pas. Essayez de pratiquer l’autodérision, vous avez de quoi vous occuper. Il faut que vous soyez harmonieux à tous les points de vue tout en gardant une pointe de personnalité.»
« Si je comprends bien, je ne vous plais pas. Vous ne voyez en moi qu’un chantier de travaux publics, une espèce de ruine à réhabiliter ? »
« Vous êtes un excellent cas d’école. Tout compte fait, ne changez rien, je pourrais vous montrer à mes apprenties pour qu’elles voient ce qu’il ne faut pas faire. »
« Pff… Je ne me rendais pas compte de mon état. On se croit intéressant et puis, on n’est qu’un gros beauf ! Je ne sais pas si je vais m’en remettre. Je vais sortir de mon bureau caché sous une couverture, ça vaudrait mieux. »
« Bon, vous me le faites ce prêt pour ouvrir mon institut ? «
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