Archive pour décembre, 2016

Ah ! Vols d’oiseau !

20 décembre, 2016

Il est flamand d’origine.

Ce n’est pas un aigle.

Plutôt un vrai, pas un faux con.

Il a épousé une bécasse

Qui lui a fait un signe,

Un coucou, parait-il,

Du côté de Milan.

Elle lui donne des coups de martinet.

Il râle un peu.

Les problèmes de Nénette

19 décembre, 2016

A la fête

De Sète

Nénette

Fait la tête.

Elle n’est pas très nette.

Elle a une dette.

Et fait la quête.

C’est bête !

Le citoyen normal

18 décembre, 2016

« Après le président normal, j’ai inventé le citoyen normal. »

« C’est quoi. »

« Par exemple, au bureau, c’est celui ou celle qui fait le boulot s’en plastronner, sans se croire indispensable à l’entreprise. »

« Ça existe ? »

« Oui, mais c’est rare. A la maison, c’est celui ou celle qui prend sa part des tâches du ménage sans comptabiliser ses efforts. L’opposé du « normal », c’est celui qui travaille aux labeurs domestiques en comptabilisant soigneusement ses efforts pour les comparer à ceux de l’autre conjoint, de manière à être sûr de ne pas se faire avoir. »

« Bref, le citoyen normal, c’est celui qui n’entretient pas la guerre des sexes. »

« Absolument. En plus, c’est un citoyen consciencieux. Il ne se démène pas pour avoir le dernier smartphone à la mode, celui qui permet de frimer en le sortant constamment de sa poche d’un geste décontracté. »

« Il y en a qui téléphonent juste quand ils ont besoin de téléphoner ? »

« Oui, ça aussi, c’est rare, mais ça existe. Sur le plan des relations sociales, le « normal » fait ce qu’il faut sans en faire trop. Au jour de l’an, il fait un bon petit repas avec ses proches, mais il ne descend pas dans la rue pour hurler : bonne année ! Comme un abruti ! »

« Il est normal, mais pas très marrant. »

« Tout dépend de ce qui fait marrer ou pas. En société, le « normal » n’essaie pas de parler plus fort que les autres, ni de s’étrangler de rire à l’écoute de ses propres plaisanteries. »

« Alors là, chapeau ! C’est quelqu’un de très bien. Et sur le plan politique ?

« C’est un électeur qui ne construit pas ses opinions à partir de ce que l’on dit au journal télévisé de 20 heures. Il s’informe, il lit, et il décide de son vote en conscience. »

« Noooon ! Tu rigoles ! Les politiciens doivent avoir un mal fou à l’embobiner ! »

« Oui, en plus, c’est un être raisonnable. Il ne s’endette pas outre mesure. Il adapte son niveau de vie à ses moyens. La pub n’a aucune prise sur lui ! Les vendeurs ne peuvent pas lui fourguer n’importe quoi. »

« Incroyable ! Ne me dis pas en plus que c’est un être cultivé ! »

« Si justement. Le « normal » est suffisamment organisé pour garder un peu de temps pour aller au spectacle ou lire des romans, parfois compliqués. »

« Il ne se contente pas des résumés de son hebdomadaire de télé comme tout le monde ? »

« Non ! Figure-toi qu’il ne parle que des films qu’il a effectivement vus ou des romans qu’il a lus en entier. »

« Alors, c’est le comble ! Un homme honnête ! »

Qui perd gagne et vice-versa

17 décembre, 2016

C’est un gagne-petit

Qui habite dans un coin perdu.

Il se nourrit de pain perdu

Car il n’a pas de gagne-pain.

A ses moments perdus

Il court dans la salle des pas perdus.

Il n’a pas perdu de poids

Mais il a gagné du temps

Pour regagner son logis.

La belle vie de Jacques

16 décembre, 2016

Jacques

A eu son bac.

Il va à la fac.

A Pâques,

Il ira au lac

Avec son sac

Pour écouter du Bach

En compagnie d’une slovaque

Qui a la niaque.

Le droit de dire n’importe quoi

15 décembre, 2016

« Alors comme ça, vous tenez un blog ? Et qu’est-ce que vous mettez sur votre blog ? »

« N’importe quoi… Enfin ce qui me passe par la tête. »

« Ne serait-ce pas un peu de prétention de votre part ? Vous croyez que ça va intéresser les gens ? « 

« Je n’en sais rien, ça m’est complètement égal. L’essentiel, c’est d’écrire ce que je pense. Dans le temps, ça s’appelait un journal intime. »

« Vous savez ce que vous pensez, alors pourquoi l’écrire ? »

« Non, je ne le sais pas forcément. L’écrire oblige à mettre ses idées en ordre, et souvent on s’aperçoit qu’elles divaguent ou alors qu’elles sont incohérentes ou sans intérêt. C’est très instructif. Vous devriez essayer. »

« La différence avec un journal intime, c’est que vous faites part de vos états d’âme et de vos incertitudes au monde entier. »

« Et alors ? »

« C’est du strip-tease intellectuel. »

« J’ai grand respect pour les strip-teaseuses. Elles donnent quelque chose d’elles-mêmes. Moi aussi. Si personne n’en veut, ce n’est pas un problème. Moi, j’arrive à m’intéresser moi-même. Et vous ? Ce que vous êtes vous intéresse-t-il ? »

« Je n’en sais rien. Mon problème c’est plutôt d’intéresser les autres, c’est comme ça que je gagne mon pain quotidien. »

« Ah, nous y voilà ! L’important pour vous, c’est donc le paraître plutôt que l’être. »

« Euh… on dévie. Je trouve que faire un blog pour raconter ses petites histoires personnelles, c’est la preuve de difficultés à entretenir d’autres liens sociaux. »

« Vous me faites marrer avec vos liens sociaux. Si c’est pour se prendre la tête dans des conversations météorologiques, autant mettre un lien sur le site de météo France dans mon blog, vous serez mieux renseigné. »

« On peut parler d’autre chose que le temps qu’il fait. »

« C’est bien ce que je fais dans mon blog. En plus, j’ai un énorme avantage, c’est que personne ne me contrarie. J’ai interdit tout commentaire. »

« Vous êtes contre le dialogue ? »

« Non, mais j’aime bien le dialogue à armes égales. Avec Dugenou, par exemple, il veut toujours avoir raison contre moi et me faire passer pour un imbécile. Dans mon blog, même si je dis des bêtises, personne ne les relève. Il devrait d’ailleurs exister un droit constitutionnel à dire des âneries. Pensez un peu à tous les gens qui gardent leur opinion pour eux, simplement pour éviter qu’un Dugenou quelconque se moque d’eux. »

« Si je comprends bien, vous êtes pour le droit à dire n’importe quoi. »

« Absolument. Un jour, un homme a dit que la Terre tourne autour du soleil. A l’époque, c’était du grand n’importe quoi. »

L’histoire du calife américain

14 décembre, 2016

Calixte,

Le Calife

Est assis à califourchon.

Il joue de son calibre

En mangeant un calisson

Pour se câliner.

C’est un Californien

Plein de qualités.

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Les carnets de route

13 décembre, 2016

« Bonjour monsieur, quel est votre nom ? »

« En quoi ça vous regarde ? Et d’abord qu’est-ce que c’est que ce carnet ? »

« C’est un carnet où je note tous les gens qui ne me plaisent pas. Alors, votre nom ? »

« En quoi, je vous ai déplu ? »

« Vous avez le regard glauque. C’est comme si je n’existais pas. Vous ne vous intéressez absolument pas à moi. »

« Parce que vous êtes intéressant ? »

« Non, pas spécialement. Mais si vous ne portez de l’intérêt qu’aux gens qui sont intéressants, vous êtes coupable de ségrégation. C’est puni par la loi, donc je vous dénonce. »

« Je vous demande pardon de vous avoir froissé. »

« Ce n’est rien, j’ai l’habitude. Comme c’est la première fois, c’est moins grave que les récidivistes. »

« Certains recommencent leurs vilaines actions ? »

« Oui, je marque une croix chaque fois qu’une personne me regarde d’un air hautain ou méprisant. Au bout de trois croix, c’est carton jaune. A cinq croix, c’est carton rouge, et j’alerte les forces de l’ordre. J’aime autant vous dire que certains ne font plus les malins en sortant du poste de police. »

« Bon, alors je vous jette un regard amical, comme ça… ça vous convient. »

« Attention, il me semble que vous avez une attitude de compassion. Attendez une seconde, j’ai un autre carnet pour ça. »

« Qu’est-ce que vous mettez sur cet autre carnet ? »

« Je note ceux qui ont un comportement ironique ou compassionnel à mon égard. »

« Mais alors, je vais figurez sur tous vos carnets ! »

« Oui, vous vous rendez compte du boulot que vous me donnez ! »

« Il vous faudrait une véritable base de données, je peux vous vendre un très beau logiciel pour vous aider à gérer vos relations sociales. »

« Je vous remercie, mais j’aime mieux mon système de carnets, ainsi je ne suis pas obligé d’acheter les mises-à-jour. »

« Vous avez raison. D’ailleurs, je vais moi aussi vous inscrire sur mon carnet. »

« Ah bon ? Pour quelle raison ? »

« Je note tous les gens qui ne sont pas agréables avec moi. J’espère que vous n’en prendrez pas ombrage, mais je ne suis pas très satisfait de votre comportement. Et j’ai un autre carnet où je note ceux dont j’aimerais casser la figure. »

« Vous allez m’inscrire aussi ? »

« Oui, mais ne craignez rien, c’est virtuel. Je ne vous massacre que virtuellement. Physiquement, vous êtes beaucoup trop fort pour moi. Epelez-moi votre nom. »

Un verre ?

12 décembre, 2016

Avec mon revolver

J’ai bu un verre

Vers Anvers.

J’ai fait des vers

Qui parlaient d’un ver vert

Et d’un trouvère

Qui cueillait des primevères

En plein hiver.

Les beaux jours

11 décembre, 2016

« J’ai horreur des samedis. »

« Ah bon ? Qu’est-ce qu’ils vous ont fait les samedis ? »

« Dans mon classement, ils sont les derniers. En tête, je mets le mercredi parce que c’est le tournant de la semaine, on aperçoit la dernière ligne droite. »

« Et en second ? »

« J’aime bien le lundi. »

« C’est curieux. D’habitude, les gens n’aiment pas le lundi. »

« Le lundi, il faut bosser. C’est clair et net. Le lundi est un jour franc du collier. On ne bulle pas, le lundi. »

« Mais le mardi aussi, ce n’est pas mal, non ? »

« Oui, je le mets en troisième position. Le mardi, on a le temps de parler de ce qu’on a fait le lundi et ce qu’on va faire le reste de la semaine. Il ne donne pas des idées de congés. C’est un jour loyal. Je n’en dirais pas autant du jeudi. »

« Qu’est-ce qu’il vous a fait le jeudi ? »

« C’est un jour faux-jeton. On croit que c’est la fin de la semaine et qu’on va pouvoir ralentir. Et puis, on s’aperçoit que ce n’est pas tout à fait le cas, puisque le vendredi se tient en embuscade. »

« Effectivement, c’est une attitude assez lâche de la part du jeudi. Je suppose que vous détestez le vendredi. »

« Absolument. C’est le jour qui fait semblant d’annoncer le repos du week-end, mais qui vous glisse quelques dossiers urgents que vous devez traiter justement parce que le week-end arrive et que vous n’avez aucune envie de les emmener chez vous. »

« Vous n’avez pas encore parlé du dimanche. Le dimanche est le jour préféré de tout le monde. »

« Vous plaisantez ! Le dimanche, c’est la cata. Un peu moins que le samedi, mais quand même… le dimanche, c’est pourri. Figurez-vous que c’est la veille du lundi ! »

« Et alors ? »

« Vous n’avez jamais entendu parler du spleen du dimanche soir ? Moi, j’en souffre atrocement. A partir de 17 heures, je me torture l’esprit à l’idée qu’il faut retourner le lendemain. »

« Bon d’accord, mais alors pourquoi vous mettez le samedi en dernière position, c’est le début du week-end. »

« Parce que toute la semaine je repousse au samedi tous les problèmes qui me cassent les pieds. Le samedi, je suis donc obligé de faire les courses avec Josiane et les enfants. Vous parlez d’un plaisir ! »

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