Anatomie
25 décembre, 2016« Moi, je n’ai pas le pied marin. »
« Peu importe, vous avez un beau pied. C’est ce qu’on appelle le pied beau ? »
« Non, pas vraiment. Vous, vous avez la main verte. »
« En effet, j’ai de beaux pieds de géranium. »
« C’est bien ce que je pensais car j’ai le nez creux bien que camus. »
« Tant mieux ! Si vous aviez eu le nez épaté, ça m’aurait épaté ! »
« Et mes oreilles, qu’en pensez-vous ? Parfois, elles sont un peu distraites. »
« Ce n’est pas grave puisque vous m’en prêtez une. »
« N’oubliez pas de me la rendre, parce que l’autre se décolle facilement. »
« Il ne faudrait pas que vous perdiez la tête. »
« Non, c’est bon, pour le moment elle est sur mes épaules, mais parfois elle est en l’air. »
« Ne vous la prenez pas, parlez-moi de vos yeux. »
« Méfiez-vous, moi c’est œil pour œil, dent pour dent. »
« Pas de problème, je vous surveille de coin de l’œil. »
« Vous m’enlevez les mots de la bouche. »
« L’essentiel, c’est que nous parlions la même langue. »
« Oui, mais vous, vous vous prenez pour le nombril du monde. »
« Alors là, je ris à gorge déployée. »
« Puisque c’est comme ça, je vais lever le coude à votre santé. »
« Attendez-moi, je ne vais pas faire le pied de grue. »
« Votre femme va vous taper sur les doigts. »
« Je lui dirai que je vous ai donné un coup de pouce. »
« Nous revenons de l’usine, nous sommes donc deux chevilles ouvrières »
«… Qui ont besoin de s’en jeter une derrière le gosier. »
« L’essentiel, c’est que nos femmes ne se fassent pas des cheveux blancs ! »
« Nous, on est des hommes, on n’a pas du sang de navet. »
« On n’est pas sorti de la cuisse de Jupiter, mais enfin tout de même ! »
« Oui, nous avons de la moelle… »
« J’en ai même plein le dos. »
« Faisons front contre l’adversité. »
« Ne jouons pas petit bras ! De l’honneur ! »