Archive pour août, 2016

Leçon de savoir-vivre

11 août, 2016

« Quel manque de savoir-vivre ! »

« Ah ! il y a un savoir pour vivre ?  »

« Evidemment ! Tout le monde sait qu’il faut savoir :! Vos parents ne vous ont donc rien appris ?»

«Non, il y a des cours ? Comment fait-on ? Il faut passer un permis ? »

« D’abord, il ne faut gêner personne ! Par exemple, vous devez tenir compte de ma présence ici et ne pas être irrespectueux à mon égard. C’est comme le code de la route, si tout le monde fait ce qu’il veut, c’est le bazar. Pour vivre en collectivité, il faut des règles. »

« Oui, mais enfin, il faut que je m’exprime aussi ! Vous comprenez, j’ai aussi ma personnalité, moi ! Il faut que je puisse la développer ! Pat exemple sculpter, peindre ou écrire des choses qui me plaisent, même si elles ne plaisent pas aux autres ! »

« Alors là, voyez-vous, nous entrons dans le domaine de la création artistique !  Vous avez parfaitement le droit de créer si ce que vous faites ne choquent pas les bonnes mœurs des gens qui ont du savoir-vivre ! »

« … autrement dit des gens qui respectent les conventions sociales ! Vous ne trouvez pas qu’on tourne un peu en rond dans votre affaire ? »

« Dans les règles de savoir-vivre, il y a la tolérance à l’égard des autres, vous savez ! Nous avons su fait une place à de grands artistes comme Serge Gainsbourg qui avaient de temps en temps des comportements jugés quelque peu excessifs ! Et puis, ne confondez pas tout comme d’habitude ! Le savoir-vivre, c’est par exemple de ne pas mettre les coudes sur la table en mangeant ou alors dire bonjour quand on rentre dans l’ascenseur ! »

« Si je comprends bien, il faut surtout ne pas se mettre à l’aise en déjeunant et saluer des gens que l’on ne connait pas ! Moi je n’aime pas que des gens que je ne connais pas me parlent, je me sens agressé ! »

« Non, vous n’y êtes pas. Le savoir-vivre, c’est être quelque part sans gêner les autres qu’on les connaisse ou pas.  Vous comprenez ? Vous êtes un peu long à la détente ! »

« Vous ne tenez pas compte que nous ne sommes pas tous gênés par les mêmes choses. Par exemple, moi j’ai horreur des gens qui donnent des leçons aux autres ! »

« Alors là, vous avez parfaitement raison ! Vous voyez quand vous voulez ! Moi aussi, je n’aime pas ce type de personnes ! Il y en a qui vous sermonne avec un de ses culots ! »

Hou ! Hou !

10 août, 2016

Le loup

Roux

Est fou.

Il n’est pas doux,

Ni mou,

Ni soûl.

Avec son énorme cou,

Il vient à bout

De tout

Et de vous.

Un pauvre homme

9 août, 2016

« Quand je n’avais pas d’argent, je me sentais frustré en pensant à tout ce que j’aurais pu faire si j’en avais eu. »

« Maintenant que vous en avez, ça va mieux ! »

« Non ! Je me sens toujours inquiet à l’idée que je pourrais me sentir frustré une fois que j’aurais tout dépensé. »

« Alors, vous faites quoi ? »

« J’accumule encore plus d’argent pour compenser celui que je vais dépenser dans tous les projets qui me tenaient à cœur quand je n’avais pas d’argent. »

« Bon ! Alors maintenant ça va mieux ! »

« Non, parce qu’une fois que j’ai épuisé mes projets, j’en ai d’autres pour lesquels je n’ai pas encore assez d’argent. »

« Donc, vous passez votre vie dans la frustration. »

« Absolument, je vous envie. Vous, vous n’avez pas beaucoup d’argent. Vous ne savez pas ce que c’est d’être continuellement en manque. C’est affreux.»

« Je vous plains. »

« Vous pouvez ! D’autant que je culpabilise un peu ! Quand vous avez énormément d’argent, il arrive un moment où vous n’avez plus rien à vous acheter et où vous êtes obligé de placer votre pactole. A partir de ce moment, vous encaissez des revenus financiers et vous finissez rentier. »

« Ce n’est pas trop fatigant. »

« Justement, je ne suis jamais fatigué par le travail que je ne fais pas. Tous les gens bien se tuent au travail, moi pas. Je me sens mal quand je vous vois trimer comme un fou. »

« Vous pourriez me donner votre argent. »

« Vous n’y pensez pas. Je vous estime trop pour vous plonger dans les difficultés intimes qui m’assaillent. Vous tenez à être obligé de dire : rentier, quand on vous demande ce que vous faite dans la vie ? Vous tenez à être haï par la population travailleuse ? »

« Parce qu’en plus vous voudriez qu’on vous aime ? »

« Oui ! Quand je n’avais pas un sou, les gens savaient s’apitoyer sur mon sort ! On me réconfortait de quelques paroles amicales ! Aujourd’hui, je ne peux pas faire un pas dans la rue sans être insulté. Je suis obligé de m’habiller avec des vêtements tout chiffonnés pour aller faire mes courses. »

« Heureusement, vous payez des impôts ! » 

« Euh… quand les riches paient des impôts, l’Etat dépense plus, ça fait tourner l’économie et les riches deviennent encore plus riches. Vous voyez un peu la panade dans laquelle je suis !

Y a des bruits qui courent

8 août, 2016

C’est une histoire de ouf.

Assis sur son pouf,

Il écrit des slams

Qui font le buzz,

Tout en mangeant des tic-tacs

Et des fraises tagadas.

Il a reçu un coup sur le pif.

Il est tombé : boom.

Chut ! Il ne faut pas en parler.

La boîte de chocolats

7 août, 2016

« Moi, je suis gentil. »

« Ça ne va pas ? Vous êtes fou. C’est très risqué. Je parie que vous aidez plus faible que vous. »

« Oui, parfois, je soutiens les vieilles dames pour traverser la rue. »

« Ce n’est pas votre boulot ! Vous perdez du temps ! Préoccupez-vous de votre carrière, ce sera mieux pour tout le monde. »

« Je peux quand même donner un coup de mains à Dugenou, il est débordé de travail, avec des dossiers compliqués. »

« Vous rigolez ? Dugenou n’a qu’à se débrouiller. S’il n’y arrive pas, ce sera de sa faute. Il aura des comptes à rendre ! »

« Bon, alors, je vais aider mon voisin à tailler sa haie. »

« Gratuitement ? Alors là, j’hallucine. Vous vous rendez compte que vous n’êtes pas gentil du tout : vous prenez la place d’un emploi. Vous avez pensé au chômage ? »

« Bon, alors je fais quoi pour montrer mon intérêt aux autres ? »

« C’est inutile et même dangereux. Si tout le monde s’intéresse à tout le monde, ça va être une vaste révolution. Vous croyez qu’on a les moyens de se payer une révolution ? Laissez la générosité aux religieux, chacun son job. »

« Je peux m’impliquer dans l’éducation de mes gamins. »

« Et voilà ! J’en étais sûr ! Vous avez sûrement un avis sur l’école pendant qu’on y est ! Ce n’est pas votre travail. Faites comme tout le monde : vous laissez votre gamin à la porte de l’école à 6 heures, vous le reprenez à 20 heures, comme ça vous avez le temps de vous investir à fond dans votre métier. Et ne m’embêtez pas avec vos réunions de parents d’élèves… »

« Tout de même le grand casse tout dans la rue, il faut que j’aille le chercher au commissariat ! »

« Laissez donc les flics le tabasser un peu, ça lui fera des bons souvenirs pour plus tard. Pendant ce temps, vous pouvez démarcher de nouveaux clients. »

« Et ma petite femme, il y a si longtemps que je lui ai promis des vacances sur les plages de la Martinique. »

« Elle n’a qu’à y aller toute seule. Rendez-vous compte : si vous partez avec elle, vous allez passer votre temps sur votre smartphone, ça va l’énerver, résultat : une crise de couple. Pour le prix, reconnaissez qu’il vaut mieux affronter un conflit conjugal à la maison. »

« J’ai une idée : comme je suis gentil, je vais vous faire un cadeau, monsieur le directeur. Une boite de chocolats, ça vous conviendrait ? »

« Vous n’avez rien compris. Vous n’avez pas à considérer les autres comme des entités humaines susceptibles d’avoir des activités autres que le travail et la poursuite de leur propre réussite. Je vous vois venir, si je vous laisse faire, vous allez vous inquiéter de savoir si je suis heureux. Ils sont à quoi vos chocolats ? »

Histoire de marins

6 août, 2016

Du haut du pont, l’évêque

Salut le port et les marins

Parmi eux, Félicien qui n’est pas un saint

Bien qu’il soit beau et fort.

Sa doctrine, c’est puissance et mental !

Il y aussi Tom

Qui ne chôme pas.

Sa peine n’est pas comptée.

Quant à Quentin du Cantal

Il brique la coque du navire.

Hi ! Hi ! Hi !

5 août, 2016

Si !

Gigi

Le dit :

Il lit

Dans son lit,

Son nid

Où il mange du riz

Coiffé de son bibi.

C’est la grande vie !

Un agent très spécial

4 août, 2016

« Monsieur, vous êtes un félon ! Vous vous êtes mis au service de mon adversaire. »

« C’est-à-dire que vous êtes en mauvaise posture. Je préfère tout de même être du côté du vainqueur. C’est plus confortable. »

« Vous avez mis votre épée à son service, c’est de la traitrise. »

« Mon épée, c’est un grand mot. J’ai horreur de la violence. Je préfère lui dispenser des conseils avisés sur votre système de défense. »

« C’est bien ce que je disais : un traître. Le bourreau va avoir du boulot. Je vais être obligé de vous supplicier. »

« Non. »

« Comment ça non ? « 

« Non, parce que je peux vous livrer des informations sur le système de défense de votre ennemi. Quand on est traite, le danger c’est de l’être à moitié. Si on trahit les deux camps, on ne risque rien. »

« Et vous êtes content de vous ? »

« Pas spécialement. Mais lorsqu’on n’est pas très courageux, on essaie de s’en tirer comme on peut par ces temps de guerre. »

« Et qu’est-ce qui me dit que vous trahissez mon adversaire correctement ? Peut-être allez-vous me fournir des informations complètement fausses sur son armée. »

« Mais peut-être que je lui ai donné des renseignements erronés sur votre potentiel et votre stratégie. L’intérêt d’être un double traitre, c’est que vous êtes obligé de me croire sur parole. »

« Bon. J’ai une idée : le triple traitre. Vous allez lui dire, comme à moi, que vous m’avez fait croire que vous êtes un double traitre pour avoir la vie sauve. Ensuite, vous lui direz que c’est faux et que vous n’êtes qu’un simple traitre qui agit en sa faveur. Et là, vous lui fourguer des informations erronées que je vous aurais donné en échange sur d’infos sur la situation de son armée. »

« C’est compliqué, mais ça se tient. Mais qu’est-ce qui me dit que vous n’allez pas m’intoxiquer avec de faux renseignements de façon à tromper votre adversaire auquel cas vous me mettez dans une situation difficile. Vous avez pensé au danger que vous me faites courir ? »

« Vous ne voulez pas que je vous plaigne. La vie de traitre est une existence de danger permanent. Je ne vais pas employer un traitre pour qu’il glande tranquillement dans son coin. »

« Bon résumons-nous. Je vous ai fait croire que je suis un double traitre et que vous avez besoin de moi. Mais en fait, je vous trahis, c’est-à-dire que je trahis trois fois. Et pourquoi pas une quatrième, pendant qu’on y est ? »

« Garde ! Allez me chercher le bourreau ! »

Histoire d’o

3 août, 2016

J’ai fait dodo,

J’ai bu mon lolo,

Puis je me remue le popotin

En grimpant le Popocatépetl

En compagnie de mon hippopotame,

Ma cocotte

Qui fait cocorico,

Et bobonne,

Qui n’est pas popote

Ni coco

Sucré salé

2 août, 2016

« Moi, j’aime bien quand mon équipe favorite perd ses matchs. »

« C’est bizarre. La plupart des gens préfèrent la victoire. »

« Quand elle perd, ça occupe les journalistes qui pendant ce temps-là évitent de nous parler des prochaines élections. »

« Oui, mais enfin quand on gagne, les gens se sentent heureux. Une petite victoire et hop ! Ça vous soude tout un peuple. »

« Peut-être, mais c’est dans la défaite que naissent les vérités. On apprend enfin qui déteste qui dans l’équipe, alors qu’en cas de victoire tout le monde aime tout le monde. »

« La défaite n’est pas très saine. Elle ne génère que déceptions et ressentiments à l’égard de l’adversaire et même des coéquipiers. »

« Au contraire, en cas de défaite, on cherche ceux qui ont mal joué. En cas de succès, ceux qui n’ont pas fait un match correct sont oubliés, leurs erreurs se fondent dans la jubilation de tous. »

« Le succès demeure préférable. C’est quand même pour la victoire que les gens bossent. Pour la défaite, on ne travaille pas. Ou alors on travaille mal. »

« La vérité, c’est le résultat. S’il y a défaite, c’est que vous n’êtes pas bon. Il est tout de même préférable que vous le sachiez. Une victoire acquise par hasard ou sur des coups heureux vous dissimule votre vérité. »

« Résumons-nous. Vous préférez la défaite parce que vous êtes au moins sûr que vous n’êtes pas bon par hasard. Mais le succès, même s’il est un peu volé, ça encourage à aller de l’avant et faire mieux. »

« Euh… moi, je crois qu’il faut goûter l’amertume de la défaite pour mieux apprécier le succès. Il faut savoir ce que c’est que la piquette pour aimer le bon vin. »

« Vous n’êtes donc pas contre l’ivresse de la victoire. »

« Si, mais j’ai l’ivresse triste : quand mon équipe gagne, je pense à la morosité de nos adversaires ! »

« Et vous croyez qu’ils pensent à vous lorsque vous gagnez ! »

« C’est bien dommage. Quand on gagne, il faut être grand. Dans la défaite aussi d’ailleurs. La différence c’est que lorsqu’on perd souvent, on apprend plus vite à être noble. »

« Quand on gagne, ça fait du bien au moral, on boit un coup et on oublie les ennuis quotidiens qui sont des formes de défaites. C’est ça la vie ! »

« Perdre, c’est l’occasion de boire un coup aussi, si c’est ça qui compte. On noie son chagrin, on se donne un coup de pied au derrière et on repart. C’est la vie aussi. »

« La victoire donne un goût sucré à la vie. »

« Moi, je suis plutôt salé. »

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