Archive pour avril, 2016

Alphabet

20 avril, 2016

Louise ne reste jamais bouche bée.

C’est un cas.

Elle erre dans les rues,

Sans haine.

Louise aime les gens.

Certains lui offrent le thé,

Où avec elle

Jouent aux dés.

C’est un texte taillé à la hache.

La monnaie de sa pièce

19 avril, 2016

« Alors si je comprends bien, maintenant, il suffit de passer son téléphone devant une machine et hop ! Vous avez payé votre achat ! »

« Eh oui, on dématérialise l’argent de plus en plus ! »

« Il faut éviter de faire de grands gestes avec le téléphone dans les mains au moment où on passe devant la caisse. »

« Il vaut mieux en effet. »

« Vous allez me dire que je ne suis pas dans le sens du progrès, mais j’aimais mieux les pièces et les billets. Quand on dépense son fric, il faut que ça fasse un peu mal, sinon c’est la porte ouverte à tous les excès. »

« Si on veut que tout le monde soit à découvert pour faire fonctionner le crédit qui enrichit les banques, on n’est bien obligé de prendre des mesures. »

« Bientôt, il suffira de faire un sourire à la caissière et hop ! votre compte sera débité dans la joie et la bonne humeur. »

« C’est comme ça, il faut que les affaires marchent, le paiement à la caisse retarde tout le monde et des chipoteurs comme vous ne favorisent pas les achats. »

« La croissance ? Parlons-en de la croissance. S’il s’agit de savoir si on va faire 1.2 ou 1.3 % de croissance cette année, on s’en fout, ça ne me motive pas du tout pour acheter un téléphone. »

« Parce que vous n’avez pas de portable ? Vous avez une carte bleue au moins ? »

« Oui, mais enfin je regrette le temps où on pouvait retirer de l’argent au comptoir de la banque. On pouvait parler avec le guichetier, c’était sympa. Maintenant le distributeur automatique ne me dit rien. Il y a juste le monsieur qui est derrière moi qui me demande si je n’ai pas bientôt fini. Je n’ai même pas le droit de me tromper quand je tape mon code. »

« Ne me dites pas que vous faites encore des chèques. »

« Plus beaucoup, mais c’est dommage. Quand vous alignez les zéros sur votre chèque, vous commencez à vous rendre compte de ce que vous faites. Maintenant avec votre carte et votre téléphone, que vous déboursiez 10 ou 10 000, ça vous fait quasiment le même effet. »

« Bon d’accord. Mais rappelez-vous quand vous payiez tout en espèces, c’était compliqué, il fallait avoir de la monnaie et les petites pièces s’égaraient dans votre sac. Vous vous énerviez. Ce n’était pas très bon ni pour l’économie, ni pour vous. »

« Pendant que j’y suis, on pourrait revenir aussi au troc, ça obligerait les gens à s’interroger sur la valeur vraie de ce qu’on achète et ce qu’on vend. Aujourd’hui, on est obligé de croire la pub et le vendeur. Vous trouvez ça responsable ? »

« Pas très. Mais enfin, il y a des effets sociétaux. S’acheter le dernier smartphone à la mode, ça vous permet de frimer, de vous classer socialement. »

« Bon, enfin bref… Combien je vous dois ? Vous avez la monnaie sur 50 ? »

Musique !

18 avril, 2016

C’est toujours la même chanson.

Ils ne sont jamais d’accord,

Jamais au diapason.

Octave

Passe des nuits blanches

Pendant lesquelles, il pousse de profonds soupirs.

Il pense à une fugue,

A prendre la clé des champs.

Elle est pourtant canon,

Mais elle n’est pas à sa portée.

Bretelles ou ceinture

17 avril, 2016

« Vous êtes plutôt bretelles ou ceinture ? »

« Je ne suis pas sûr que la question soit très intéressante, mais je suis pour ce qui est le plus pratique. »

« Il faut se positionner. Bretelles, ça fait personne arrivée dans la vie, un brin excentrique. Ceinture, ça fait plutôt jeune cadre en pleine ascension. »

« Moi, j’essaie de faire moi, tout simplement. »

« Il faut creuser un peu. Si vous avez un peu de brioche, les bretelles le mettent en évidence, contrairement à la ceinture, à condition que cette dernière ne soit pas portée trop basse. Il s’agit de savoir si vous assumer votre silhouette replète ou non. »

« Je n’ai pas ce problème, je travaille régulièrement mes abdos. »

« Les bretelles permettent aussi plus de fantaisie sur le plan des couleurs. C’est important la fantaisie. Tandis que la ceinture est neutre. »

« Je ne mets pas mon tempérament dans mes bretelles. »

« Votre façon de vous vêtir révèle nécessairement quelque chose de vous. Remarquez bien que les bretelles peuvent se cacher sous une veste. Ainsi vous pouvez vous montrer différemment selon que vous êtes en public ou en privé. »

« Moi, je préfère être le même partout avec ma ceinture toute simple. »

« Il faut faire attention ! Une ceinture mal positionnée et le pantalon vous tombe sur les pieds. »

« Ça peut me donner un style. Je constate que vous êtes à fond bretelle, vous avez des intérêts financiers dans la bretelle ?»

« Pas du tout ! Veuillez ne pas m’accuser de conflits d’intérêt sans preuve ! Je suis en train de discuter technique. »

« Remarquez que pour vous faire plaisir, je peux porter bretelle ET ceinture. Ce sera double sécurité ! »

« Je vois ce que c’est : vous êtes centriste ! Vous ne vous engagez ni d’un côté, ni de l’autre. »

« Je réalise une synthèse susceptible de réunir l’ensemble des français. La bretelle me donnera un côté populaire, tandis qu’avec ma ceinture, j’aurais un aspect moderne et dynamique. »

« Avec ce genre de comportement, je ne m’étonne plus des politiques que le gouvernement mène. C’est toujours mi-chèvre, mi-chou ! »

« Vous pourriez lancer la bretelle pour femme. Après tout, je ne vois pas pourquoi, c’est toujours les hommes qui doivent affronter le dilemme bretelles-ceinture ! »

« Ça existe déjà, mais ça n’a pas beaucoup de succès. Preuve supplémentaire que les bretelles, ça fait viril. Vous devriez y réfléchir au lieu de vous accrocher à votre petite ceinture ! »

Notre page sportive

16 avril, 2016

Mike est un footballeur

De couleur

Et de grande valeur.

Il est un peu râleur

Mais ne manque pas de chaleur.

Tout à l’heure

Il a crié de douleur

Mais jamais il ne pleure.

Miaou !

15 avril, 2016

En arrivant chez les Chartreux,

Dans sa voiture ronronnante,

Le greffier

Lisse ses moustaches

Et plisse ses yeux perçants.

Dès potron-minet

Il ira avec son ami Siamois

Chez le Birman

Pour acheter des coussinets.

Le minimum vital

14 avril, 2016

« Il me faudrait le minimum vital. »

« Oui, vous voulez dire : un revenu minimum, un logement chauffé, un lit avec des couvertures, et deux ou trois meubles. »

« D’accord, mais ça ne suffit pour faire un minimum vital. Il faut que quelqu’un me parle : au moins 10 minutes par jour. Je ne suis pas trop exigeant. »

« C’est une idée pour créer un nouvel emploi : quelqu’un dont le boulot serait de s’assurer que tous les citoyens disposent d’un interlocuteur au moins 10 minutes par jour.  L’employé serait aussi chargé de combler le déficit éventuel. »

« C’est un minimum, il pourrait y avoir une revalorisation annuelle de la durée de conversation comme pour le RSA ou le SMIC. Et puis le spécialiste serait noté de 1 à 3 étoiles. A 3 étoiles, vous auriez droit à une conversation intéressante mais fatigante. A 1 étoile, ce serait du genre : bonjour, comment ça va ? Simple, mais reposant ! »

« Ce serait un beau métier : le métier de parleur. C’est tout ce qu’il vous faut ?»

« Non, il faut aussi me valoriser. Tout le monde a besoin d’être valorisé pour se sentir vivre. Remarquez, cela pourrait être intégré à la fiche de poste du parleur. Il devra me dire au moins une fois par que je suis quelqu’un d’intéressant et que sans moi, les choses ne seraient pas ce qu’elles sont. »

« C’est une noble tâche. Et encore quoi ? »

« Un peu d’affection serait bien. »

« Vous n’allez pas instituer le métier de prostitué, c’est un peu immoral. »

« Non, mais il pourrait y avoir un bureau où on pourrait se rendre pour s’entendre dire qu’on est aimé. Les visites seraient limitées à une par jour pour ne pas créer d’embouteillages. »

« Bon, cette fois, vous avez tout ? »

« Non, il me faut des soucis quotidiens.  Vous vous avez plein de petits soucis chaque jour : porter la voiture à la révision, aller au collège pour vous faire engueuler à cause de votre fils, penser à l’anniversaire de votre mère, etc… »

« Je vois, je vais vous prêter ma voiture un peu pourrie pour que vous puissiez la mener au garage, je peux aussi vous prêter mon gamin qui n’en loupe pas une au collège, quand à ma mère, ça m’arrangerait que vous vous rappeliez la date de son anniversaire…. Comme ça, ça va ? Vous avez assez de soucis ?… »

« Je ne sais pas, il faut essayer. Il faut aussi que je puisse me plaindre de quelque chose. Qu’est-ce que vous avez comme motifs de ronchonner. »

« Il y a le temps ou la circulation en ville ou encore les jeunes mal élevés. Si ce n’est pas suffisant, fustigez alors le gouvernement, c’est assez facile. »

« Je vous remercie, je me sens mieux. »

A notre rayon « Produits laitiers »

13 avril, 2016

Marcellin n’est pas un saint.

Il n’a pas la taille fine.

Il est plutôt laid,

Mais ce n’est pas un bleu.

C’est la crème des types.

Il porte des jeans râpés,

Mais il n’en fait pas tout un fromage.

Parfois, sa femme Berthe

Mets du beurre dans les épinards.

Examen de conscience

12 avril, 2016

« Après tout ce que j’ai fait pour moi, je me suis bien déçu ! »

« Regarde-moi, ça, je vais à Pôle Emploi tous les matins. Enfin… quand j’arrive à me lever. »

« Je vais me secouer les puces, tu vas voir, ça ne va pas tarder. »

« Et puis, je devrais changer de tee-shirt de temps en temps. La machine à laver fonctionne encore, elle n’est pas pour les chiens. »

« Quelle ambition j’ai dans ma vie, hein ? Je peux me le dire au lieu de me regarder bêtement. »

« Si je veux mon avis, je suis mal parti. Rien ne me tombera tout cuit dans le bec. »

« Au lieu de passer mon temps à dire que je me fous de tout, je ferai mieux de prendre exemple sur mon copain Jo. »

« Je parie que je vais encore glander aujourd’hui au lieu de ma casser un peu la nénette pour trouver du boulot. »

« Je ne me fais pas honneur. Tiens ! J’ai de la peine pour moi. »

« J’avais pourtant tout pour réussir. Je me suis gâché. »

« Reprends-moi un peu en mains. Je me sens pas plus bête que les autres. »

« Et puis, il faut que j’arrête de me regarder comme un imbécile, ce que j’en dis, c’est pour mon bien ! Si je crois que ça me fait plaisir… »

« Est-ce que j’ai pensé à suivre une formation ? Il faut que je me remette en question. Je ne serai pas toujours rien du tout. »

« Il arrivera forcément un moment où je devrais me regarder entre deux yeux pour me demander ce que j’ai fait de ma vie. »

« Je me vois à 40 ans vivre au RSA ? Je sais bien que vivre aux crochets des autres, ça ne m’impressionne pas, mais enfin quand même… Un peu de dignité ne nuirait pas. »

«Je me demande d’être précis. Est-ce que j’envisage quelque chose de concret pour mon avenir ? »

« Quoi ? Je vais fonder une start-up avec Jo ?  C’est moi qui me suis dit de prendre exemple sur lui, Jo ! »

« Peut-être que Jo n’est pas nul, mais il est tout juste au-dessus du niveau de la nullité.  Je vais droit dans le mur. »

« Je pourrais m’encourager mieux que ça ! »

« Avec mon talent pour attendre que les choses tombent du ciel, je me vois difficilement chef d’entreprise. »

« Si je crois que je vais m’enfermer dans un bureau, je peux aller me faire voir. »

« Je m’inquiète pour moi ! »

Tiens, tiens !

11 avril, 2016

Tintin

Vit à Tain.

Il a un beau teint

Et le cheveu châtain.

C’est un lutin

Qui sait le latin

Et suit son instinct.

Le matin

Il est hautain.

Sa sœur vit à Autun

Où elle travaille l’étain.

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