Archive pour avril, 2016

Où il ya de la gêne, il y a du plaisir

30 avril, 2016

A Gênes

Eugène

Vit dans la gêne

Comme Diogène.

Pourtant il ne gêne pas

Les indigènes.

Il manque d’oxygène.

Il va partir pour Carthagène.

Nos mauvais poèmes

29 avril, 2016

Antonio

Se rend à Rio

Avec ses godillots

Vieillots

Et son nouveau maillot

Pour voir tata Yoyo

Qui travaille à la radio

Avec brio.

Quel fayot !

 

Un être fort

28 avril, 2016

« Il faut me prendre comme je suis où alors me laisser. »

« Vous vous rendez compte ? Avec ce genre d’attitude, vous allez finir tout seul. »

« Je m’en fous. Je serai seul, mais glorieux. Je n’aurai rien abdiqué de ma brillante personnalité. »

« Si tout le monde fait comme vous, plus personne ne se parle. La vie va vite devenir irrespirable. »

« Je n’en ai rien à cirer. La vie, elle appartient aux êtres forts, ceux qui ne se laissent pas intimider par les autres. Il suffit de me regarder pour savoir ce que ça veut dire. »

« Si vous prêtiez attention aux autres, vous pourriez sûrement enrichir votre éclatante personnalité ! »

« Vous plaisantez ? Prêtez attention aux autres, c’est beaucoup trop compliqué. J’ai déjà assez de boulot à maîtriser mon tempérament. »

« Peut-être que les autres pourraient aussi bénéficier de vos nombreuses qualités, si vous leur donniez l’occasion de les apprécier. »

« Vous avez raison, il faut que je fasse attention. Je ne dois pas m’adresser à n’importe qui pour ne pas être dépouillé de mes principaux traits de caractère. »

« Vous n’avez donc aucune faiblesse ? Je ne sais pas… un truc que vous ne savez pas faire… »

« Mes domaines d’incompétence ne regardent personne. De toute façon, je les ignore. Je suis nul en ski, aussi je n’y vais jamais. C’est aussi simple que ça. Je suis nul en anglais, je ne me précipite pas en Angleterre, bêtement, au moment de soldes. »

« Vous vous croyez admiré par les autres ? »

« Mais évidemment, je le vois dans leur regard. Il y a comme un voile de sidération quand j’apparais quelque part. Parfois, j’en suis ému. »

« Il y a effectivement de quoi être sidéré. Avez-vous pensé à aider les plus faibles au lieu de jouer au plus malin ? »

« Les plus faibles n’ont qu’à se débrouiller pour être forts. Mais ne vous inquiétez pas, je donne aux Restos du Cœur, au téléthon, à la quête du dimanche… Comme ça, mes scrupules me laissent tranquilles. C’est vrai qu’il faut faire attention, ils ont vite fait de vous attaquer. »

« Mais enfin, vous n’avez jamais de doute sur vous. C’est humain le doute. »

« Des doutes sur moi ? Pendant que vous y êtes, vous voudriez peut-être que je reconnaisse que je compense mon sentiment de détresse psychologique en ramenant ma fraise à tout bout de champ ? »

« Peut-être que si vous plastronniez un peu moins, vous sentiriez moins cette détresse. »

« Quoi ? Moi ? Je plastronne ? »

C’est une histoire courte

27 avril, 2016

Boris court toute la semaine.

Il est chargé de cours

Et pratique la chasse à courre.

Il aime aussi les courts de tennis.

C’est un ancien capitaine au long cours.

Il n’est jamais pris de court.

Coupons court aux rumeurs :

Boris est toujours bien en cour !

Il faut râler, mais en groupe !

26 avril, 2016

« Je suis content de mon sort. »

« Ah bon ! Vous êtes une curiosité. Tout le monde rouspète et vous vous êtes content. On peut savoir pourquoi ? »

« Imaginez un peu, si j’étais né dix ans plus tôt j’aurais connu la guerre. »

« Oui, mais il y a plein de gens qui n’ont pas connu la guerre et qui ne sont pas satisfaits de leur vie. »

« Il faudrait apprendre à se contenter de ce qu’on a. Rendez-vous compte : moi j’ai échappé à deux guerres mondiales, à la grande crise de l’emploi, et je serai mort avant la grande crise environnementale. J’ai un de ces bols ! »

« Parce qu’on va avoir une crise environnementale, selon vous ? »

« Oui, sûrement. Je la prévois pour 2050. On aura la montée des eaux, l’hiver en été ou vice-versa. Et puis peut-être qu’on aura aussi des épidémies. Je souhaite bien du plaisir aux jeunes. »

« Le progrès technique va nous sauver. »

« Euh… pour le moment le progrès crée du chômage, une addiction aux nouvelles technologies, un délitement du tissu social, un développement de l’endettement… »

« Bon, alors si je comprends bien, décéder avant le grand crack final, c’est votre seule ambition ? »

« Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ? Les politiciens font ce qu’ils veulent. On n’est même plus sûrs que ce sont eux qui commandent ! Quand on ne connait même plus l’identité du chauffeur, c’est compliqué de l’empêcher d’aller dans le mur. La seule solution que je vois, c’est de sauter en marche. »

« Bon admettons, vous avez échappé à des drames, mais vous payez des impôts. C’est très énervant les impôts. Vous trouvez ça amusant ? »

« Non, pas vraiment, mais si je râle, ça ne fera pas diminuer la note. »

« Si, si tout le monde ronchonne, peut-être que le gouvernement comprendra qu’il faut diminuer les impôts. »

« Bon d’accord, alors le je crie : à bas les impôts ! »

« Attendez le top départ, tout le monde doit crier en même temps, ce n’est quand même pas compliqué. »

« Pff… alors, même quand on n’est pas content, il faut attendre que les autres ne soient pas contents ! Et si je veux qu’on s’occupe du réverbère qui est devant chez moi et qui ne marche plus, je peux crier ? »

« Non, il faut des sujets qui fâchent tout le monde. Votre réverbère, tout le monde s’en fout ! Allez donc vous faire engueuler à la mairie avec votre réverbère ! »

Leçon de franglais

25 avril, 2016

Jules est un globe-trotter

Qui fait le tour du monde en skate-board.

Il va en tirer un best-seller.

Il se nourrit dans les fast-foods.

Tout en évitant les pickpockets

Et les serials killers.

Vêtu de son célèbre sweat-shirt

Aspergé d’after-shave,

Il écume les garden-partys

Un caïd

24 avril, 2016

« Il faut me prendre comme je suis où alors me laisser. »

« Vous vous rendez compte ? Avec ce genre d’attitude, vous allez finir tout seul. »

« Je m’en fous. Je serai seul, mais glorieux. Je n’aurai rien abdiqué de ma brillante personnalité. »

« Si tout le monde fait comme vous, plus personne ne se parle. La vie va vite devenir irrespirable. »

« Je n’en ai rien à cirer. La vie, elle appartient aux êtres forts, ceux qui ne se laissent pas intimider par les autres. Il suffit de me regarder pour savoir ce que ça veut dire. »

« Si vous prêtiez attention aux autres, vous pourriez sûrement enrichir votre éclatante personnalité ! »

« Vous plaisantez ? Prêtez attention aux autres, c’est beaucoup trop compliqué. J’ai déjà assez de boulot à maîtriser mon tempérament. »

« Peut-être que les autres pourraient aussi bénéficier de vos nombreuses qualités, si vous leur donniez l’occasion de les apprécier. »

« Vous avez raison, il faut que je fasse attention. Je ne dois pas m’adresser à n’importe qui pour ne pas être dépouillé de mes principaux traits de caractère. »

« Vous n’avez donc aucune faiblesse ? Je ne sais pas… un truc que vous ne savez pas faire… »

« Mes domaines d’incompétence ne regardent personne. De toute façon, je les ignore. Je suis nul en ski, aussi je n’y vais jamais. C’est aussi simple que ça. Je suis nul en anglais, je ne me précipite pas en Angleterre, bêtement, au moment de soldes. »

« Vous vous croyez admiré par les autres ? »

« Mais évidemment, je le vois dans leur regard. Il y a comme un voile de sidération quand j’apparais quelque part. Parfois, j’en suis ému. »

« Il y a effectivement de quoi être sidéré. Avez-vous pensé à aider les plus faibles au lieu de jouer au plus malin ? »

« Les plus faibles n’ont qu’à se débrouiller pour être forts. Mais ne vous inquiétez pas, je donne aux Restos du Cœur, au téléthon, à la quête du dimanche… Comme ça, mes scrupules me laissent tranquilles. C’est vrai qu’il faut faire attention, ils ont vite fait de vous attaquer. »

« Mais enfin, vous n’avez jamais de doute sur vous. C’est humain le doute. »

« Des doutes sur moi ? Pendant que vous y êtes, vous voudriez peut-être que je reconnaisse que je compense mon sentiment de détresse psychologique en ramenant ma fraise à tout bout de champ ? »

« Peut-être que si vous plastronniez un peu moins, vous sentiriez moins cette détresse. »

« Quoi ? Moi ? Je plastronne ? »

Nos mauvais poèmes

24 avril, 2016

C’est un as.

Il vit dans le palace

Qui est sur la place.

Il a de la classe.

Il ne marche pas tête basse.

Avec lui, ça passe ou ça casse.

Il ne boit jamais la tasse.

Qu’est-ce que tu veux que ça me fasse ?

C’est le pied !

22 avril, 2016

Jules met Marie sur un piédestal.

Il aimerait prendre son pied.

Mais elle traîne des pieds.

Il lui casse les pieds.

Il est bête comme ses pieds.

Il est comme une épine dans son pied.

Jules ne trouvera pas chaussure à son pied.

Il lui reste à partir sur la pointe des pieds.

Une nouvelle base de données

21 avril, 2016

« Ma femme cherche du travail. »

« C’est normal, toutes les femmes veulent travailler. Autant dire qu’elles cherchent des ennuis. »

« Attention à vos réflexions sexistes ! Elles ont besoin d’un salaire et de vivre dans l’indépendance financière comme vous. »

« D’accord ! Mais je crois que les femmes comme les hommes ont aussi envie de raconter quelque chose le soir ! Surtout pour se plaindre de leur journée ! Si on enlève aux gens les motifs de se plaindre, je ne vois pas bien ce qui leur reste. »

« Parfois, on dirait que c’est un péché que d’être content de son sort. »

« Moi, je suis très content de mon job et je le dis partout. Résultat : les gens me regardent comme un demeuré. »

« Plaignez-vous d’autre chose : le temps, les patrons, le gouvernement, … »

« Le temps, c’est bien. On peut invoquer le réchauffement climatique, ça permet de parler longuement. »

« Mais c’est aussi une réalité, le réchauffement. »

« Heureusement, sinon je devrais inventer des motifs de gémir. Ce n’est pas très sain ni moral. »

« C’est vrai, les jours où le gouvernement ne fait pas de bêtise, je suis obligé de m’inventer des maladies pour pleurnicher sur mon sort. »

« On pourrait faire une banque de données qui regrouperaient toutes les raisons potentielles de se lamenter sur la vie, ça nous aiderait. »

« D’accord ! On pourrait commencer par les jeunes, c’est le plus simple. Ils sont mal élevés, ils passent leur temps sur leurs écrans, ils n’ont plus d’ambitions, ils se fichent de tout, ils ont perdu leurs repères, etc… etc…. »

« Super ! Ensuite, on peut parler des impôts ! »

« Mais ils viennent de baisser ! »

« Ce n’est pas grave ! Le problème des gens, ce n’est pas le montant, c’est le principe ! »

« Bon, d’accord, je note ! On pourrait aussi mettre dans notre fichier les émissions débiles à la télé, les gens s’en plaignent beaucoup. Remarquez qu’ils n’en manquent pas une. »

« Ils sont bien obligés de regarder pour savoir que c’est débile. »

« D’accord pour la télé. Ensuite, on peut introduire les belles-mères, les jours fériés qui tombent un week-end, les menus de la cantine, les gens qui se garent n’importe où, la clim dans les bureaux, les photocopieuses qui ne marchent jamais, le paquet de café qui est vide…. »

« Notre base de données prend de l’ampleur. On va la rendre accessible sur téléphone, tablette et tout le bazar… »

« Il faudra un mode d’emploi pour l’utiliser efficacement. On ne doit pas se plaindre de n’importe quoi, n’importe où ! »

« Et puis une formation, il y a des manières de se plaindre. Il faut quand même avoir l’air d’y croire. »

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