Archive pour novembre, 2015
Il faut pas dec …
29 novembre, 2015« Je suis vendeur d’espaces de déconnade. »
« Ah bon ? Les affaires marchent bien ? En quoi ça consiste exactement ? »
« Notre produit le plus vendu, c’est la machine à café. Vous mettez une machine à café quelque part, vous pouvez être sûr de provoquer un attroupement de gens qui vont se mettre à raconter n’importe quoi entre eux. »
« C’est très utile en effet, mais ils peuvent aussi dire des âneries ailleurs. »
« Oui, ce n’est pas interdit. Mais les cons sont plus facilement repérables devant la machine à café. »
« Je suppose que vous avez beaucoup de demandes de la part des entreprises. »
« En effet, mais nous avons d’autres produits au catalogue. Par exemple, nous vendons des tableaux entièrement vierges, muni d’un stylo feutre. Vous le positionnez dans un couloir, vous êtes sûr que le lendemain, il est couvert d’inepties. Le surlendemain, vous aurez quelqu’un qui se plaindra qu’un autre a piqué le stylo feutre et en déduira que les gens sont tous pareils (à part lui) puisqu’ils n’ont aucun respect pour leurs contemporains. »
« Super, ça au moins ça construit du lien social ! »
« Nous avons aussi le planning retardé de bus. »
« Qu’est-ce ? »
« Nous désorganisons le planning de passages des bus d’une compagnie. Certains bus sont en avance, d’autres en retard, personne n’y comprend rien. Les gens s’agglutinent aux arrêts, commencent à échanger leurs mécontentements et à partir de là, on peut être sûr qu’ils vont dire des conneries. Si ce n’est pas le cas, nous avons une prestation d’aide : des agents à nous qui feront remarquer que c’est le bordel et que les autorités sans foutent, comme toujours. »
« J’en ai vu fonctionner, ça marche bien. Les employés arrivent en retard à leur job mais ils se sont bien défoulés. »
« Bon… Qu’est-ce que je vous mets, cher client ? Un petit DJ… ? »
« Un quoi ? »
« Un petit DJ. C’est un jeune qui va mettre des disques de jeunes dans une boite de nuit. La musique est poussée à fond, le DJ crie n’importe quoi dans le micro, on ne s’entend pas, personne ne comprend rien, mais tout le monde est content de ne rien comprendre. »
« Ça c’est de la déconnade ! Mettez-moi aussi un guichet de péage d’autoroute qui ne fonctionne pas. »
« Vous avez raison. J’ai une très belle barrière qui ne se lève absolument pas quand l’usager a payé. Vous aurez une très belle crise d’énervement, bien relayée par la femme de l’usager qui le traite de tous les noms. Si la gendarmerie est appelée à la rescousse, ça devient grandiose. »
Comment vous portez-vous ?
28 novembre, 2015Jeu : où sont les prénoms ?
27 novembre, 2015Réforme fiscale
26 novembre, 2015« Moi, je suis pour l’impôt négatif. »
« Qu’est-ce à dire ? »
« Ce serait un système où l’Etat nous donnerait de l’argent au lieu de nous en prendre moins. »
« Je ne vois pas bien ce que ça change. »
« Ça change tout. C’est comme lorsque je fais des courses. Si j’achète une robe à 50 euros et qu’on me fait un rabais de 10 euros, le résultat est toujours le même : j’ai la même robe. »
« Plus 10 euros dans ton porte-monnaie. »
« Ca fait bien longtemps que je les ai dépensés ces 10 euros. Je suis allé boire un coup par exemple, ou m’acheter un petit fichu. Je n’ai absolument pas l’impression d’être plus riche. Je peux continuer à râler contre le coût de la vie. »
« Et si tu reçois un chèque de 10 euros ? »
« Alors là, la sensation est tout à fait différente, j’ai l’impression d’enrichir mon compte en banque. Et en plus, je peux très bien ne pas aller acheter la petite robe en question. »
« Donc, si je comprends bien, il faudrait que l’Etat ne baisse pas les impôts, mais te renvoie un chèque d’un montant équivalent à la baisse. »
« Ce serait plus sympa pour ma psychologie. »
« Ah bon ? Qu’est-ce qu’elle vient faire là-dedans ta psychologie ? »
« Je pourrais avoir une réflexion de riches, tout en tripotant ce chèque. L’aspect tactile de la question doit être pris en compte. Il y avait un rapport affectif avec le billet de banque ou même le chèque qui disparait depuis que l’argent est virtuel. »
« Et une réflexion de riches, c’est quoi ? »
« Par exemple : que vais-je faire de ces dix euros que le Trésor Public me retourne si généreusement? Vais-je le mettre sur mon livret, acheter une petite action ou alors des cookies pour mon petit déjeuner ? Au lieu de ça, ma baisse d’impôts ne m’inspire rien, je ne peux même pas la tripatouiller langoureusement.. »
« C’est fait exprès. Il faut soutenir la croissance. Si tout le monde tombe amoureux de son porte-monnaie, on ne consommera pas assez. Tu n’as pas à te rendre compte de l’argent que tu dépenses. »
« Euh…. ou, mais mon banquier s’en rend compte, lui. »
« Aucun problème, tu lui demandes un crédit et c’est réglé. »
« Je ne vois pas comment je vais tomber amoureuse de mes mensualités de crédit. »
« Tu mélanges tout. L’essentiel, c’est que tu continues à dépenser. C’est pourquoi on te fait cadeau d’un argent que tu ne vois pas, comme ça tu n’es pas tenté de le garder pour toi. Qu’est-ce qu’on dit ? »
« Rien. »
L’histoire d’Hermine
25 novembre, 2015Hermine a une vilaine mine.
Parbleu, elle est toute bleue
Elle est belle comme une poubelle.
Note qu’il lui manque une quenotte.
Elle a pourtant un buste robuste.
Au bal, elle joue de la timbale,
Puis elle danse des danses tendance
Avec des gueux rugueux.
Je vais lui envoyer un colis au lieu de quolibets.
Un nullard
24 novembre, 2015« Je crois que je vais arrêter de vous insulter sur Internet. »
« Ah ! C’est vous ? »
« Oui, c’est moi. L’anonymat, c’est bien, ça protège. L’inconvénient, c’est que je ne peux pas voir votre mine déconfite quand je vous abreuve de médisances. »
« C’est ennuyeux, en effet. »
« Et puis, ce serait beaucoup mieux si vous vous révoltiez au lieu de vous en ficher complètement. Je vais être obligé de me rabattre sur des commentaires odieux sur n’importe quel site. »
« Ah bon ? Qu’est-ce que vous dites ? »
« Je critique tout et tout le monde. Avec des termes les plus crus possible. Je n’oserais pas vous les répéter. Après tout, je suis quelqu’un de bien élevé. »
« Qu’est-ce que ça vous rapporte ? »
« Rien. C’est d’ailleurs un scandale. Ce ne serait pas idiot de la part de certains annonceurs de me payer pour que j’insulte des concurrents. »
« Certes, mais il y a peut-être des usages d’Internet plus intelligents. »
« Peut-être, mais ce qui est intelligent n’attire pas les foules. Quand j’interviens par mes commentaires acides, les responsables du site sont sûrs d’avoir des milliers de visiteurs dans les minutes suivantes. »
« Personne ne vous réponds que vos commentaires sont nuls ? »
« Si, mais alors je me déchaine contre lui, la polémique gonfle, les visiteurs sont encore plus nombreux. Les gens adorent la castagne, même virtuelle. »
« Vous envisagez au moins d’écrire dans un français correcte ? »
« Non. Il faut écrire avec plein de fautes et des abréviations étranges. Ça donne encore l’air plus voyou à ce que vous écrivez. Vous, il suffit de lire votre message pour penser que vous avez surement une tronche de premier de la classe. Auquel cas d’ailleurs, je me ferais un plaisir de vous insulter encore un peu plus. »
« Vous lisez les messages de vos correspondants ? »
« Pas entièrement. Ce n’est pas vraiment utile. Il suffit de repérer un mot qui ne me plait pas et je me déchaine en maltraitant son auteur. »
« Et s’il y a des commentateurs qui vous donnent raison ? »
« Je leur dis de faire attention. Ils ont le droit de tout critiquer, mais pas avec des mots plus insultants que les miens. En cas de tentative de débordement, je les atomise. »
« Vous n’avez rien d’autre à faire ? »
« Non. »
Nos mauvais poèmes
23 novembre, 2015Conversation prénuptiale
21 novembre, 2015« Combien d’enfants voulez-vous ? »
« Euh… on pourrait peut-être discuter de nous avant ? »
« Bon d’accord, vous êtes plutôt Pacs, mariage à l’église… ? »
« C’est peut-être un peu rapide ! »
« Non. Vous dormez sur quel côté du lit ? »
« A droite. »
« C’est ennuyeux, moi aussi. On ne peut pas dormir tous les deux sur le même côté ! »
« On doit pouvoir s’arranger. Il suffirait de dormir tête-bêche. »
« C’est pas bête. Vous apportez le déjeuner au lit, évidemment. Ma mère le fait, elle. Je ne peux pas me lever trop brusquement, ça me fiche ma journée en l’air. »
« Mais comment donc ! Vous êtes plutôt café ou thé ? Biscottes, tartines ? Beurre ? Confitures ? Il me faut des précisions, je ne voudrais pas me rater. »
« Votre mère est sympa ? Vous comprenez, je n’ai pas envie de passer tous mes week-ends à lui faire des sourires ou à monter ses étagères. »
« Ne vous inquiétez pas mon père est très bricoleur. »
« Evidemment, vous n’aimez pas le foot. J’ai besoin de toute la longueur du divan pour inviter mes potes, les soirs de Ligue des Champions. »
« Pas de problème, je sais m’éclipser lorsque le niveau des conversations me dépasse. »
« Et pour les traces de dentifrice sur le lavabo ? »
« Ce n’est rien. Vous savoir si décontracté avec moi, ça me fera tellement plaisir. »
« Vous êtes dépensière ? Ça ne m’arrangerait pas tellement. J’aimerais bien garder l’argent du ménage pour mes passions. »
« Mais bien sûr ! Je ne porte que des vieux jeans tout troués et des baskets usés jusqu’à la corde. »
« Et pour le ménage, on fait comment ? Vous savez que je ne suis pas du genre à ne pas partager les tâches ménagères. Je m’occuperai de passer votre aspirateur. J’espère que vous l’avez fait réparer. »
« Je prends le reste en charge, bien entendu ! »
« Bien, on a tout réglé ? »
« Non, il faudrait peut-être se demander si nos caractères sont compatibles. »
« Ah bon, est-ce bien nécessaire ? »
« Oui, parce que j’ai un petit doute. »