Archive pour septembre, 2015

Un rustre

30 septembre, 2015

Ce gaillard

Descendant des Gaulois

A osé

Se jeter sur le pâté croustillant.

Il mange gras

Cru

Et salé.

C’est pourtant un cavalier

Très leste.

Un magicien

29 septembre, 2015

« J’ai des pouvoirs magiques. »

« Ah oui, comment ça ? »

« Au supermarché, il suffit que je choisisse une file devant une caisse pour que celle-ci tombe en panne ou alors que le client avant moi ait pris un produit sans prix, ce qui oblige la caissière à téléphoner longuement. »

« Effectivement, c’est troublant. Y a un truc ? »

« Non, je vous ai dit que c’est magique. Un autre exemple. Il suffit que je sois pressé en voiture pour que le semi-remorque qui roule devant moi soit pris de l’envie d’effectuer une manœuvre compliquée qui bloque la route. »

« Oui, ça je sais le faire aussi. »

« Et organiser une grève au musée de votre ville, vous savez le faire ? Moi, je sais : je dégage un après-midi où j’ai justement l’envie d’aller le visiter, après avoir hésité de longs mois, et hop ! Je me retrouve devant les portes formées. »

« Très fort ! »

« Et me faire engueuler par ma femme alors que je n’ai strictement rien fait ? Magique, je vous dis ! Je ne dis rien au repas du soir, je fixe intensément le fond de mon assiette et hop ! C’est parti ! Je suis réputé faire la gueule ! »

« C’est de plus en plus fort. Et vous faites ça sans matériel ? »

« Rien dans les mains, rien dans les poches ! »

« Ça doit demander pas mal d’entrainement. »

« Je fais encore plus fort. Quand je choisis un itinéraire en auto, c’est systématiquement le mauvais : embouteillage, travaux, ou même mauvaise direction. Je ne manque jamais mon tour. En plus, j’arrive à me faire engueuler par ma femme aussi. »

« Vous êtes bon pour le festival international de magie. »

« Au bureau, je sais aussi créer de toutes pièces des dossiers ou des difficultés qui n’existent pas.  Du néant, je fais surgir un nouveau travail. »

« Ça sert à quoi ? »

« A avoir l’air surchargé de travail pour que le patron ne m’en donne pas davantage. Le seul souci, c’est de ne pas tomber sur un patron qui connait le truc pour l’avoir pratiqué lui-même. »

« Remarquez, moi, je sais me faire disparaitre moi-même. Quand je sens que ma femme est sur le point de se mettre aux tâches ménagères, hop ! Je m’éclipse en allant à ma salle de sport ou en rejoignant des potes au bistrot. »

« Moi aussi, c’est un tour que je réalise très bien. Quand on se marie, on ne s’imagine qu’on va être obligé de devenir magicien. »

Bon Dieu.

28 septembre, 2015

Pardieu !

Cet individu est insidieux.

Il est fastidieux

Un peu odieux

Et pas très mélodieux.

Je ne suis pas radieux.

Je vais en appeler à Dieu

Qui est miséricordieux.

Leçon d’histoire

27 septembre, 2015

« Dans le temps on apprenait à l’école. Des choses dont on a retenu quelques anecdotes. En orthographe, il y avait les sept mots avec un X au pluriel, dont la liste très rythmée se  chantait très bien : choux, bijoux, cailloux… « 

« En parlant de mélopée, il faut aussi louer les tables de multiplication qui « passaient » la rampe grâce à leur accompagnement rythmique. Maintenant, les jeunes ont des calculettes à leur disposition sur le moindre téléphone. Mais allez donc demander à un smartphone de chantonner la table de 9. »

«En fait la matière la plus prisée, c’était l’Histoire. On nous apprenait des trucs plus ou moins vrais, mais c’était comme un livre d’aventures. On savait qu’au début, il y avait des types qui vivaient dans des cavernes et qui se faisaient courser par des monstres dès qu’ils mettaient les pieds dehors. »

« Après, c’est certain, il y eu les romains qui s’habillaient entortillés dans des draps de lit. On était triste quand on apprenait qu’ils avaient vaincu les Gaulois à Alésia. L’image de la reddition de Vercingétorix jetant son épée aux pieds de César reste le cauchemar de ma vie en école élémentaire »

« Après les romains, on ne savait pas trop ce qui s‘est passé jusqu’au Moyen-Age. Sans doute que les gens avaient perdu le sens de l’aventure. A l’époque des châteaux-forts par contre, c’était marrant : on s’attaquait pour un oui ou un non. Il y avait des courses de chevaux, des vêtements somptueux. Et puis des stars : Duguesclin, Bayard, Jeanne d’Arc… »

« Vous avez oublié Charlemagne avant… »

« C’est exact ! Heureusement qu’il y a France Gall pour s’en souvenir.  Il avait la barbe blanche ! Déjà à cette époque, on savait qu’il fallait avoir un look pour passer à la postérité. »

« Bon, on apprenait aussi la Renaissance. On ne savait pas trop ce que ça voulait dire. On préférait retenir 1515 et la bataille de Marignan. »

« Dans le domaine de l’horreur à ne pas montrer aux enfants mais qu’on nous montrait quand même, il y eut le massacre de la Saint-Barthélémy. J’en fais encore des cauchemars. Heureusement à la page suivante du bouquin d’histoire, on pouvait voir ce farceur d’Henri IV qui promenait ses gamins sur son dos, à quatre pattes parterre. »

« Après, on avait droit aux Trois mousquetaires qui ont inspiré pas mal de bagarres dans les cours de récréation. Quant à Louis XIV et sa cour de fainéants à Versailles, il a sans doute inspiré pas mal de souverains despotiques d’aujourd’hui. »

« Quant à la Révolution, il fallait dès dix ans avoir les nerfs et l’estomac bien accrochés pour assimiler des histoires sanguinolentes de coupage de têtes et de bourreaux épouvantables. Enfin bref… ils ont fait ça en 1789. On dirait que les gens s’énervaient qu’à des dates faciles à retenir. »

« En fin d’année de CM2, la cerise sur le gâteau, c’était Napoléon. L’image du corse faisant son malin, drapeau tricolore en main, sur le pont d’Arcole a fait le tour de plusieurs générations. Encore un film d’aventures qui faisait passer le temps… »

« Après Napoléon, je me souviens de rien jusqu’à la guerre de 14. Là, on commençait à trembler. On ne rigolait plus parce qu’on sentait que ça ne faisait pas si longtemps que ça. »

« Ensuite…. Ensuite, c’était le mois de juillet. On n’apprenait plus rien parce qu’on jouait en classe. L’Histoire s’arrêtait. »

Trop de taxes !

26 septembre, 2015

Je m’appelle Max

Je suis né à Dax

Où l’on paye beaucoup de taxes.

Je joue du sax

Avec Louis qui est en PACS

Il vend des fax

Et aime la syntaxe.

De cette histoire, il est l’axe.

Une histoire internationale

25 septembre, 2015

Cinq gars pour Singapour se sont perdus.

Le premier arrive soudain au Soudan.

Le deuxième triche en Autriche.

Le troisième s’endort en Andorre.

Le quatrième mange de la macédoine en Macédoine.

Et le dernier boit de la chicorée en Corée.

Maurice relève le défi.

Il part du Lesotho en auto.

Il connait un contretemps bénin au Bénin.

Il évite les iles Grenade où on lance des grenades.

Devancera-t-il les cinq gars à Singapour ?

Réservé !

24 septembre, 2015

« Je suis réservé. »

« Pourquoi dites-vous ça ? On dirait que quelqu’un a loué vos services par avance. »

« Non, pas du tout, ça n’a rien à voir. »

« Ou alors, vous êtes quelqu’un qui ne s’exprime pas beaucoup. Autrement dit qui reste sur la réserve. »

« Non plus. Quand je dis que je suis réservé, c’est pour vous signifier poliment que je ne suis pas du tout d’accord avec ce que vous dites. »

« Ah bon ! Fallait le dire. Si je comprends bien, ‘réservé’ c’est un de ces mots qui veut dire autre chose que ce qu’il dit, uniquement pour que votre interlocuteur ne prenne pas la mouche contre vous. »

« Voilà, vous y êtes. Si je vous dis que vous ne dites que des âneries, vous n’allez plus m’aimer et ça va me contrarier.  Si j’émets des réserves, j’ai l’air d’annoncer que votre avis ne m’est pas indifférent, même si je le trouve complètement nul. L’honneur est sauf. »

« L’ennui, c’est que je sais parfaitement que vous employez ce mot de «réservé » pour m’éviter d’autre termes plus désagréables que vous pensez fortement. Au bout du compte, je suis encore plus vexé puisque vous me prenez pour un individu trop faible pour affronter la dure réalité de la nullité de mon opinion. »

« D’accord, mais j’ai un autre souci. Je ne dois pas passer pour un personnage arrogant qui écrase d’une remarque hautaine toute tentative de discussion avec moi. Sinon, je vais m’isoler du reste du monde, ce qui est fatal, au bout du compte. J’ai besoin de soigner ma réputation d’homme ouvert au dialogue. »

« Autrement dit en acceptant une remarque tout à fait hypocrite de votre part, je vous rends service ? »

« Oui et ce serait encore mieux si vous faisiez semblant de ne pas avoir compris que je tiens votre opinion pour complètement nulle. Je ne suis pas d’accord avec vous, mais je ne vous l’ai pas dit, tout en vous le disant quand même. Ce n’est pas compliqué. »

« Et pour la nuance de mépris qu’il y avait dans votre expression, on fait comment ? »

« On fait rien. Si vous en faites état, je nierai farouchement. Je dirai que vous êtes susceptible et que vous vous croyez toujours persécuté, alors que je suis tellement sympa avec vous. »

« Bon, donc, ‘réservé’ est un mot qui me coince de tous les côtés : vous n’êtes pas de mon avis, vous ne trouvez pas mes remarques intéressantes et en plus, comme vous êtes sympa avec moi, je ne peux pas me plaindre. »

« Si vous préférez, je pourrais vous dire que vos opinions révèlent un platitude d’analyse absolument consternante et que je n’envisage même pas de les écouter. »

« J’émets des réserves sur ce point de vue. »

Ouille ! Ouille ! Ouille !

23 septembre, 2015

Dans les Pouilles

La fripouille

Rouille

Et glandouille.

Sa soupe, elle touille

En mangeant des andouilles.

Elle ne veut pas rentrer bredouille.

Dans la région, ça grenouille.

Il va falloir qu’elle se mouille.

Sans avoir la trouille.

 

Souriez !

22 septembre, 2015

« Vous souriez tout le temps. »

« C’est mal ? J’essaie d’être d’un abord agréable. »

« Moi, je trouve ça louche. Quand je vous vois sourire, je me dis que vous ne trouvez pas forcément ma compagnie agréable puisque vous décochez le même sourire à tout le monde. »

« Il faut que je vous fasse la gueule ? »

« A la limite, je préfèrerais. Ce serait un signe que vous me distinguez parmi la masse de gens que vous côtoyez tous les jours. »

« Ce n’est pas très simple, car à force de sourire, j’ai une espèce de rictus dont je n’arrive pas à me défaire. Si vous pouviez me faire la tête pour m’inquiéter du premier regard… »

« Même quand vous êtes inquiet, vous souriez encore. »

« Si je suis inquiet, c’est que je ne sais pas ce qui va se passer. Et si je ne sais pas ce qui va se passer, je souris pour parer à une éventualité désagréable. Il est difficile d’agresser un homme qui sourit. »

« Finalement, vous êtes un finaud avec votre sourire. Quand vous souriez à quelqu’un, ce dernier est obligé d’être agréable, voire même souriant lui aussi ! »

« Absolument, un interlocuteur de mauvaise humeur finit par être déstabilisé devant mon sourire. Il pense soit que je suis fou, soit qu’il y a quelque chose de drôle qui lui échappe complètement. C’est très énervant. »

« Vous n’avez jamais rencontré personne qui vous dise : qu’est-ce que t’as à te marrer comme un imbécile ? »

« Si c’est courant. Je réponds d’un air impavide : rien, excusez-moi ! L’individu agressif pense alors que je me fiche de sa figure puisque je ne veux pas lui révéler la cause de mon air joyeux. Je suis encore gagnant. »

« Et quand vous recevez une mauvaise nouvelle, vous souriez encore ? »

« Euh… je peux difficilement m’en empêcher. Si je souris dans la tempête, j’ai l’air d’un homme aux nerfs solides. C’est encore moi qui suis gagnant. »

« Vous pourriez peut-être essayer un sourire plus fin, du coin des lèvres. Ce serait moins exaspérant pour les autres. »

« Oui, pourquoi pas. Mais le problème, c’est que je souris encore du regard.  Je ne peux tout de même pas aborder les gens en fermant les mieux, tout en ayant un petit rictus aux coins des lèvres, ça ferait bizarre. »

« Bon, alors mettez quelque chose qui vous déplait devant vous, le portrait de votre belle-mère par exemple, pour que votre regard soit voilé d’une ombre d’exaspération. »

« Je vais essayer. J’espère que je ne souris pas avec mes oreilles ou mon front, parce que là, je n’aurais plus de solution. »

Des nouvelles de la basse-cour

21 septembre, 2015

Elle cancane, la cane à Cannes.

Le coq et sa coquine ont la coqueluche.

La dinde indécise vient d’Inde.

Le cheval  laid est peint sur le chevalet.

La poule et le pou pouffent.

Le lièvre mièvre a de la fièvre.

Le bœuf et sa meuf mangent un œuf.

Au niveau du caniveau, le veau se vautre.

123