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23 novembre, 2014« J’en peux plus des plateformes téléphoniques. Il y a d’abord le message préliminaire pour dire qu’on va peut-être être écouté pour améliorer le service, mais ça n’améliore pas grand-chose. »
« Oui et puis après, il faut écouter le numéro qui correspond à ce qu’on veut. »
« C’est là que, lorsqu’on arrive au 6, j’ai oublié à quoi correspond le 1 ou le 2… et que je ne sais plus sur quel numéro où je dois appuyer… »
« Moi, comme par hasard, je ne trouve jamais le numéro qui va bien à ma demande… donc je laisse la voix aller jusqu’à la fin. En général, on vous dit que pour toute autre demande, il faut patienter et que l’un de « nos conseiller » va vous répondre… »
« Oui, mais peut-être pas. Parfois, il y a une liste limitative de numéros et si vous n’avez pas trouvé le vôtre et bien c’est tant pis pour vous. »
« C’est pas tout. Le standard est saturé. C’est fait exprès pour vous décourager. Dans le meilleur des cas, on vous donne une estimation du temps d’attente. Mais c’est plus rentable de vous laisser dans l’ignorance, comme ça vous raccrochez par épuisement ou parce que vous avez autre chose à faire, vous vous gardez votre question qui est sûrement dérangeante pour les services et au final, ça arrange tout le monde sauf vous. »
« Et pendant ce temps-là, le compteur tourne, votre facture téléphonique s’allonge imperturbablement. »
« Oui et le mieux, c’est lorsqu’après avoir passé le cap de la voix anonyme, des trente minutes d’attente, vous tombez sur un interlocuteur qui vous raconte qu’il n’est pas au courant ou alors que la personne compétente est en congé et qu’il faudra rappeler plus tard. »
« Vous n’avez qu’à lui demander le numéro de sa ligne directe. »
« Non, c’est interdit. Il n’a pas le droit d’en avoir. Il ne doit pas être dérangé par vos questions lorsqu’il travaille. Ce n’est pas parce que vous êtes client de l’entreprise que vous pouvez parler à n’importe qui. Non mais alors !… »
« Donc, je recommence à perdre trois-quarts d’heure le lendemain… »
« Oui, mais cette fois, la personne compétente est en stage ou alors vous avez oublié de vous munir de votre numéro d’identification et elle ne vous retrouve pas dans ses fichiers. Vous n’êtes pas très organisé ! Rappelez donc plus tard ! »
« Donc, pas de ligne directe… »
« A la rigueur, si vous êtes un très, très gros client… et encore… Au mieux, le chef de service a quand même un numéro particulier pour appeler les pompiers ou alors pour parler à sa mère, mais vous, simple citoyen, vous n’avez pas à le savoir. »
« Et si je me déplace pour casser la figure à tout le monde. »
« Il faudra déjà que vous trouviez l’adresse, écrite en tout petits caractères sur le site Internet de la boîte, dans un endroit le plus caché possible. Et même si vous arrivez à vous présenter à la porte de l’entreprise, il n’y a pas d’hôtesse d’accueil, vous n’avez pas de badge, il y a juste un vigile très musclé qui vous empêchera d’entrée »
« Et alors ? »
« Et alors, c’est lui qui vous cassera la figure. »