Archive pour octobre, 2014

A notre rayon patisserie

31 octobre, 2014

Charlotte, la femme de Jean

En reste baba :

Jean n’a plus de brioche !

C’est un mystère !

Il a fini son roman : plus de mille feuilles

Sur la vie de la belle Hélène

Qui habitait Sablé

Et qui se baignait dans la Sarthe

Avec son amie Madeleine.

Puis Jean est allé se coucher, sur le flanc.

Nos mauvais poèmes

29 octobre, 2014

Maurice, le rhinocéros

Est une bête féroce

Qui cherche des crosses

A Jeannot, l’albatros.

Pendant ce temps, Louise, la rosse

Se promène en carrosse.

Ses cheveux, elle brosse

En partant d’un rire atroce.

Faut-il tout maîtriser ?

28 octobre, 2014

« Les égyptiens la peignaient en deux dimensions, maintenant nous sommes capables de reconstituer la réalité en trois dimensions. »

« Vous exagérez ! »

« Oui, d’accord. Les peintres ont inventé des subterfuges pour donner l’illusion de la troisième dimension. Il y a eu les clair-obscur de Rembrandt, de Vermeer, les paysages de Sisley… C’était pas mal !»

« Comment ça : pas mal ? Et les sculpteurs, ils n’ont pas fait de la 3 D, peut-être ? »

« Euh… certes, mais les sculpteurs se sont contentés de corps humains plus ou moins drapés. Mais maintenant, vous allez voir : on va vous reproduire n’importe quoi en 3D avec les nouvelles imprimantes. Votre voiture, votre petit déjeuner. C’est autre chose. Sans compter le cinéma et la télé en 3 D. »

« Oui, mais il faut mettre encore d’horrible lunettes. »

« Il n’y en a plus pour longtemps. Le souci, c’est qu’une fois qu’on maîtrise la 3D, qu’est-ce qu’on va faire ? Finalement, l’homme cherche à atteindre le niveau du Créateur et il est tout près d’y arriver. »

« A mon avis, le Créateur ne prend pas très bien cette tentative de putsch. Il invente des trucs qui nous échappent encore : des maladies horribles par exemple. Il y a aussi les guerres, tant que les hommes se mettent dessus pour des peccadilles, il est tranquille. Et puis, il y a encore un truc que les hommes ne maitrisent pas bien, c’est le temps. »

« D’accord, sauf que les médecins essaient de nous faire vivre plus longtemps et que – petit à petit – ils y parviennent. »

« Le Créateur a encore un peu d’avance. Et puis, si l’homme revient à sa hauteur, il a probablement d’autres atouts dans sa manche. Dieu sait – si l’on ose dire- ce qu’il peut nous sortir. Par exemple, les habitants de la galaxie voisine qui en sont encore au temps préhistoriques. »

« Euh… ce serait un sale coup. Je ne me vois pas partager mes vacances avec Neandertal. Il y a assez de monde comme ça sur la plage du Lavandou, en plein mois d’août. »

« Ou alors, on peut imaginer qu’ils ont cent ans d’avance sur nous et que le Créateur, pas très content d’avoir été rattrapé, les punit en les envoyant chez nous. Autant dire qu’ils vont être de mauvaise humeur en arrivant. »

« Conclusion : on aurait peut-être intérêt à ne pas se faire remarquer. Je vais peut-être rester discret avec mon imprimante 3 D et mon nouveau téléviseur. »

« Rassurez-vous ! Vous ne maîtrisez encore pas le temps. Vous dites toujours que vous n’avez pas le temps. C’est bon signe. »

« Vous par contre, vous êtes mal barré. Vous avez toujours tendance à vous prendre pour le Bon Dieu. Il va se fâcher. »

« Euh… bon, il reste la religion. Si l’homme se confond en dévotions, il aura peut-être une chance d’attirer sa bienveillance. »

Valise de jeux

27 octobre, 2014

Les ancêtres de Max  élevaient des petits chevaux

Sur lesquels ils partaient à la bataille.

Avec eux, ils ont connu peu d’échecs.

Ils ont beaucoup voyagé : plus de mille bornes

Jusqu’à Manille

Chaque fois, ils disaient à leurs dames :

Go !

Et elles préparaient leurs valises à roulettes.

Fatigué de naissance ?

26 octobre, 2014

« Euh… tout me fatigue. A commencer par l’obligation de mettre un pied parterre chaque matin. »

« Ne m’en parlez pas. Après le lever, il y a d’autres épreuves comme chercher le paquet de café qui a profité de la nuit pour se cacher. Ou alors la douche qui vous réveille brutalement, parfois un peu froidement. »

« Et le départ de la maison, cette obligation de tout recenser chaque matin : les clés de la voiture, le portefeuille, la carte de parking, celle de la cantine, la carte bleue, l’agenda électronique, le téléphone… Bientôt, il faudra que je me lève une demi-heure avant pour être sûr de ne rien oublier. »

« Et descendre la poubelle ? Moi, ça me crève. Je bourre les détritus tant que je peux, mais il y a un moment où ça déborde et où les normes sanitaires en vigueur imposent de fermer le sac de déchets et de le descendre. »

« Moi, je souffre surtout pendant le voyage en métro, compressé par des gens qui ont tous l’air de se demander pourquoi je les compresse avec un air de m’ennuyer royalement. Enfin … quand j’ai les yeux ouverts. »

« Au boulot, c’est pire. Le travail, c’est fatigant, c’est pour ça qu’il était réservé aux serfs et aux esclaves pendant dix-huit siècles. Mais maintenant, il parait que c’est une vertu libératrice. »

« Euh… je ne suis pas sûr que faire des trous dans la rue avec un marteau-piqueur soit une activité très libératrice. »

« Vous avez raison. Il vaut mieux se libérer en tapant sur un clavier dans un  bureau. »

« Vous exagérez. En travaillant, vous œuvrez à une grande mission collective. Vous devez donc être heureux. Et puis d’ailleurs, vous devriez être heureux d’avoir un travail, même fatigant. A défaut, vous seriez condamné à vivre dans la rue, ce qui est encore plus éreintant. »

« Si je comprends bien, on a la choix entre être fatigué et être très fatigué. Ce n’est pas enthousiasmant. D’autant plus qu’il faut se fatiguer de plus en plus longtemps pour gagner le droit à buller tranquillement. »

« Une question me vient à ce point du débat. Pourquoi l’homme est-il aussi paresseux ? Au pont qu’il faille le payer pour qu’il se livre à un travail collectif. »

« Vous êtes pour le rétablissement des corvées ? »

« Euh…pas vraiment. Mais il pourrait y avoir une obligation de ne pas partir travailler à reculons. »

« Etre heureux de vivre ne favorise rien. La vie sociale deviendrait terne : on ne pourrait plus se plaindre. La vie artistique en prendrait un coup : l’homme créé plus facilement dans la douleur. Et la vie politique serait difficile : on ne pourrait plus dire que demain sera meilleur qu’aujourd’hui si on accepte de se serrer la ceinture. L’état naturel de l’homme, c’est d’être fatigué.»

« Bon, je vais tâcher de me lever du bon pied. Ce serait ma façon à moi de participer à la révolution sociale qui me parait nécessaire dans une société à l’humeur particulièrement morose. »

Nos mauvais poèmes

25 octobre, 2014

Amandine est flamande.

Elle a payé une amende

A Mende

Et non pas à Marmande

Où elle a rencontré une allemande.

Ensemble, elles ont mangé des amandes

Sans craindre les réprimandes.

Oh ! les gourmandes !

 

C’est le minimum !

24 octobre, 2014

C’est un bon joueur de fond de court.

Il court vite

Malgré sa foulée courte.

Il suit le cours de sa carrière

Tout en élevant des poules dans sa basse-cour.

Dans le courant du mois,

Il fera sa cour à Germaine

Sa partenaire court-vêtue

Qui pratique la chasse à courre.

Vive la paresse ?

23 octobre, 2014

« La flemme est le moteur principal de l’action. C’est parce que les gens sont paresseux qu’on a inventé tout un tas de trucs qui font marcher le commerce. »

« Par exemple. »

« Le post-it qui a été créé pour ne pas se fatiguer à se rappeler un tas de choses plus ou moins utiles : passer au pressing, appeler sa maman, acheter des timbres etc… Et puis il y a pire : le post-it permet de se dispenser de prendre des gants pour communiquer avec autrui. Quand je veux que ma femme me fasse un poulet pour ce soir, je lui laisse un post-it sur la porte du frigo … »

« Ce n’est pas seulement de la paresse, c’est de la lâcheté… »

« Oui, c’est un peu pareil. Pour ne pas être lâche, il faut ne pas être paresseux. Les nouvelles technologies nous évitent très bien ce genre de déboires. Il est bien plus facile d’engueuler quelqu’un par mail qu’en face-à-face. Pour en revenir à la paresse créatrice de nouveaux produits, les exemples abondent. Ainsi la salade en sachet. Il est vrai que laver la salade n’est pas une activité très agréable : l’eau fait froid aux mains et on n’est jamais sûrs d’un résultat impeccable. »

« C’est vrai. Mais s’il s’agit de s’éviter des travaux désagréables, pourquoi devrait-on se plaindre du progrès ? Par exemple, je ne me vois pas revenir aux mouchoirs en tissu avec obligation de les laver quand ils sont bien sales ! »

« Nos arrières grand-mères le faisaient. On pourrait se donner la peine d’entretenir des objets au lieu de les jeter, par exemple les rasoirs jetables. »

« Ah ! Voilà l’écolo ! »

« L’écolo et le gastronome. Je vous passe l’invention du fast-food qui dispense de se faire la cuisine quand on en n’a pas le courage. »

« Là c’est la faim conjugué à la paresse humaine qui sont collectivement responsables. On est aux bords de l’animalité. »

« Euh…  ça va encore plus loin. La paresse atteint notre capacité de réflexion. Si la télé-réalité triomphe sur le petit écran, c’est parce qu’on est sûr qu’il n’y a rien à comprendre. On regarde des images sans avoir à se fatiguer les neurones, puisqu’il n’y a rien qui titille la réflexion. »

« Pour le foot, c’est un peu pareil… »

« Ah, pardon ! Pour le foot, il y a un élément dramatique qui intervient ! »

« Euh… on trouve toujours quelque chose pour justifier sa propre paresse. Par exemple, le téléphone portable ! Les fanatiques estiment avoir quelque chose à dire toutes les cinq minutes à n’importe qui, ça les dispense d’analyser cette nécessité qui les taraude d’avoir des spectateurs de leurs propres états d’âme. »

« C’est vrai qu’il faut du courage pour se demander qui on est, pourquoi on est là et quel est le sens de tout ce qui nous entoure. »

« Heureusement que le progrès nous aide à ne pas nous embêter la vie avec ce genre de questions. Justement, avez-vous reçu mon mail ? »

Entrez dans la danse

22 octobre, 2014

Guy est un homme solide comme un roc.

C’est un policier qui quadrille le quartier, tout le jour.

Parfois, il ramène chez lui un citoyen bourré

Qui ne sait plus sur quel pied dansé.

Guy n’écoute pas les cancans

Colportés par les ménagères en boléro.

Il arrive qu’il mette une contre-danse

A un individu qui circule dans une vieille guimbarde.

A la Saint-Guy, il emmène sa femme danser.

Les mots

21 octobre, 2014

« Pourquoi, mais pourquoi, je ne trouve jamais le mot juste pour exprimer ce que je ressens ? »

« C’est qu’il y a tellement de mots dans le dictionnaire que celui que vous cherchez ne vous vient pas forcément en temps utile à l’esprit, surtout si vous êtes énervé. Et en général, plus vous vous agacez à trouver le bon mot, plus il vous fuit. Il vous reviendra trois heures plus tard, comme pour vous narguer, à un moment où vous n’en aurez plus besoin. »

« Bon, alors comment je fais, moi ? Je ne peux tout de même pas dire à mon interlocuteur que je lui répondrai dans trois heures, surtout si on est en train de s’engueuler. Ni me promener toute la journée avec un dictionnaire de synonymes sous le bras. Je passerai pour un inculte. Il faut que j’aie des réparties spontanées à la hauteur de mes ambitions. »

« Euh… une astuce : vous pouvez peut-être remplacer le mot qui vous manque par ‘machin’ ou ‘truc’, ça se fait couramment. Je vous donne un exemple. Vous arrivez dans votre salon, vous cherchez la télécommande de la télé, mais vous avez oublié le mot. Vous pouvez dire d’un ton rogue à votre gamin : qu’est-ce que t’as foutu de la ‘truc’ ? Tout gamin normalement constitué comprendra immédiatement. »

« Certes, mais je ne peux pas faire ça tout le temps, mon statut social exige que je montre un vocabulaire d’une certaine étendue. »

« Euh… pas forcément. Un autre exemple. Au bureau, vous ne comprenez rien à l’informatique, votre Pc vient de tomber en panne et vous n’avez aucune idée sur le motif de l’incident. Vous hésitez à appeler l’informaticien parce qu’il va encore poser des questions truffées de mots incompréhensibles. Rien n’est perdu ! Il suffit de prendre un air décontracté pour lui dire : « votre bazar est en panne ! ». Le spécialiste, conscient du fait que tout dialogue technique est impossible avec vous, va prendre l’air supérieur de celui qui détient le savoir-faire salvateur et réparera votre PC sans problème. Il se peut qu’à la fin, avec un sourire en coin, il vous dise : ‘Ce n’était pas grand-chose’, pour bien vous faire sentir que, si vous aviez un peu plus de compétence, vous ne l’auriez pas dérangé. Mais vous pouvez vous en ficher à l’aise, l’essentiel, c’est que votre outil fonctionne. »

« Bon d’accord. Mais alors… pour les femmes, je fais comment ? J’ai un mal fou à exprimer mes sentiments. Elles en déduisent facilement que je suis un être fourbe et inapte à la communication de couple, alors que le problème, c’est que j’ai des sentiments multiples dans la tête qui peuvent, en plus, changer d’un jour à l’autre. Si je dis quelque chose à un moment T, et une autre chose en T+1 qui contredit ce qui précède, je vais passer pour un menteur ce qui va aggraver mon cas ! »

« Euh, je reconnais que c’est plus compliqué que pour une panne informatique. Vous pouvez essayer de dire qu’elle vous trouble tellement que toutes vos idées sont bouleversées par un immense charivari dans votre tête. Mais, c’est sans garantie. Si vous vous contredites d’un jour à l’autre, prenez un air étonné et répondez : ‘ah bon ! J’ai dit ça, moi ? On ne s’est sans doute pas bien compris !’. Mais le ton risque de monter. Si elle répond : ‘tu me prends pour une imbécile ?’, il vaut mieux ne pas insister. »

« Bon, si je comprends bien, j’ai intérêt à ne pas employer trop de mots, sinon je me fais avoir dans tous les cas. »

« Oui, et puis les silencieux bénéficient du doute. On croit toujours qu’ils sont intelligents. »

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