Archive pour le 15 juillet, 2014

Ceux qui disent du mal

15 juillet, 2014

« Vous venez de porter atteinte à mon honneur ! »

« Moi ? Qu’est-ce que j’ai encore fait ? »

« Vous venez de dire à Mollard que je suis un personnage vaniteux, hautain, suffisant et, en un mot, parfaitement insupportable. »

« Euh… le problème, c’est que vous êtes tout ça. Et, de toute façon, Mollard le savait sans que je lui dise. »

« Alors pourquoi le lui avoir dit, s’il le savait ? »

« Parce que vous m’avez énervé et que, sous le coup de l’énervement, j’avais besoin de partager avec quelqu’un tout le mal que je pense de vous. Ça m’a beaucoup soulagé. »

« Vous auriez pu parler de moi avec quelqu’un qui pense du bien de moi, comme Moulin par exemple. Cela m’aurait encore davantage blessé. »

« Euh… non, je ne veux pas prendre ce risque. Moulin vous porte au pinacle. Il vous aurait défendu et le résultat, c’est que je serais fâché avec vous et avec Moulin. Et en plus, j’aurais acquis la réputation d’une mauvaise langue. Ce qui est faux. »

« Si je comprends bien, il vaut mieux convaincre les gens convaincus d’avance. C’est plus facile. »

« Oui, mais ce n’est pas fini. Je m’attaque maintenant aux gens qui ne pensent rien de vous. Là, j’y vais doucement. Je laisse tomber une remarque légère ici ou là. Il ne faudrait pas que je heurte des gens raisonnables qui pourraient me dire qu’ils n’aiment qu’on daube sur votre dos quand vous n’êtes pas là. »

« En effet, ce serait dommage ! »

« Ceci dit, je vous fait remarquer que vous avez aussi colporté du mal sur moi auprès de Duranton, Boulingrin et Massicot…Vous leur avez dit que j’étais un être lâche, pleutre et sournois… »

« Comment le savez-vous ? »

« Grâce à Massicot, c’est un agent double, il mange à tous les râteliers. Méfiez-vous de lui ! »

« Et voilà, vous recommencez, vous dites pis que pendre de Massicot ! Il y a des gens qui trouvent grâce à vos yeux ? »

« Oui, Duranton est pas mal. C’est une fine lame. Il dégomme tout le monde. D’ailleurs, il vous soupçonne de tout : ladrerie, trafic d’influence, malversation financière… C’est encore pire que moi. Votre honneur est en jeu ! Vous devriez vous expliquer avec Duranton. »

« J’y vais de ce pas. Je peux lui dire que c’est vous qui m’avez informez du mal qu’il colporte sur mon dos ? »

« Euh, non… je préfèrerais qu’on dise que vous avez été informé par Poulain. »

« Ok, vous avez raison. Poulain est parti, il ne pourra pas se défendre. Décidemment, vous êtes plus sympathique que je croyais. »