Problème de communication
1 mai, 2014« Je ne comprends rien à ce que vous dites. Vous n’articulez pas. Je n’entends que des borborygmes. »
« Bon ! On n’est pas sortis de l’auberge ! Articuler me prend trop de temps. Il faut faire des efforts constants pour faire jouer les muscles de la joue. C’est éreintant. Il faut beaucoup de concentration alors que j’ai tant d’autres choses à faire. »
« Il vaudrait mieux ne pas me parler plutôt que de produire cette bouillie pour les chats. Ou alors essayez de dire moins de mots, mais mieux. »
« Si j’utilise moins de mots, vous me dites que je parle par onomatopées comme un singe. Ce n’est guère encourageant. »
«Voyons… Essayer d’enlever des verbes pour voir. Par exemple vous pourriez dire ‘faim’ au lieu de ‘j’ai faim ‘. Ou ‘froid’ au lieu de ‘j’ai froid’. »
« Ça fait curieux, mais enfin pourquoi pas. Et le verlan, ça ne vous intéresse pas ? J’ai un très riche vocabulaire. »
« Non, le temps que je traduise, vous êtes déjà parti. Le problème, ce ne sont pas les mots, c’est qu’il faut utiliser toutes les capacités de la bouche pour les exprimer. »
« Il reste la possibilité de communiquer par gestes ou par mimiques. J’ai un visage très expressif avec des yeux qui parlent tout seuls. Encore faut-il se regarder. J’ai remarqué que beaucoup de gens se parlent en se tournant le dos ou alors d’une pièce à l’autre. »
« Ce n’est pas mal, mais on ne peut pas passer trois heures à discuter en silence. Jr conviens qu’il y a des silences éloquents, mais il y a un moment où ça devient du bavardage inutile. »
« J’ai adopté le débit verbal d’aujourd’hui. Si je ralentis en ouvrant trop la bouche, on m’interrompt à chaque fois et j’ai du mal à retrouver mes idées. Déjà que j’en ai pas beaucoup ! »
« Quand chacun se met à parler à toute vitesse et l’un sur l’autre, c’est pire. On ne comprend rien. C’est le principe des débats politiques à la télé. C’est fait exprès pour que le citoyen soit perdu. »
« On voit que vous n’avez pas l’habitude de discuter avec les jeunes. Ils arrivent à se dire en deux minutes ce que vous dites en un quart d’heure. »
« Parce qu’ils ont quelque chose à dire ? Je croyais qu’ils ne discutaient que par SMS avec des mots à une lettre. Remarquez, ça évite les fautes de français. »
« Vous exagérez, moi mon gamin me parle… Enfin quand il sort de sa chambre. Surtout pour me dire que je ne dois pas y entrer. »
« Vous avez un gamin normal. Ce n’est pas comme la fille de ce pauvre Mollard. »
« Qu’est-ce qu’elle a la fille de Mollard ? »
« Elle déclame de la poésie en alexandrins toute la journée »