Archive pour janvier, 2014

Que d’eau, que d’eau !

31 janvier, 2014

J’ai entendu une émission sur les ondes

Selon laquelle, il y a une nouvelle vague de miséreux

J’ai sorti Momo du ruisseau

Mais c’est une goutte d’eau dans la mer.

Ensuite, mes efforts sont tombés dans le lac

J’ai essuyé un torrent de reproches

J’ai eu une cascade d’ennuis

J’en ai marre

Je ferai mieux de m’acheter une Golf.

 

 

En attendant le bus

30 janvier, 2014

« Je suis d’un caractère assez impétueux.  Quand le bus n’arrive, je m’énerve, je deviens frustré, impossible avec les autres. »

« Allons bon ! Il suffit d’imaginer le bus en train d’arriver. Pensez qu’il est juste dans la rue d’avant, il va tourner dans une seconde… »

« Euh… je pense… Et non ! Rien ne tourne, ça ne marche pas votre truc. Maintenant je suis frustré. En plus, je suis en train de me demander si je n’ai pas intérêt à y aller à pieds. C’est un débat très tourmentant. »

« D’autant plus qu’il suffira que vous ayez marché cinquante mètres pour que le bus arrive et vous file sous le nez. Peut-être même que les voyageurs vous feront un signe narquois en vous doublant. »

« Vous croyez ? Bon, bin… je vais l’attendre ce bus. Je ne suis pas un homme dont on se moque, moi ! »

« Bon d’accord. Mais le chauffeur doit avoir un grave problème, sinon il serait déjà là. Vingt minutes de retard, ce n’est pas habituel. Je ne veux pas vous influencer mais je pense que vous devriez prendre une décision. »

« Bon… alors je vais aller pédestrement. Si le bus me dépasse, je courrai comme un fou pour l’attraper à l’arrêt suivant. »

« Je ne sais pas si c’est une bonne attitude. Vous allez déjà être en retard à votre réunion, votre chef n’appréciera pas. Alors, si en plus vous arrivez couvert de sueur avec la cravate en bataille devant des clients tirés à quatre épingles, votre cote va chuter encore un peu plus. »

« Remarquez si le bus est en panne, le bus suivant va sûrement arriver. »

« Euh… sauf si le bus en panne a eu un accident et qu’il bouche toute la rue ou bien si tous les conducteurs sont en grève pour protester contre les clients impatients auquel cas il faudrait envisager un autre mode de transport. »

« Bon… là, vous commencez à m’énerver. Comment ça se fait que vous ne vous impatientez pas vous ? »

« Parce que j’applique le principe de la faute des autres. Si je suis en retard, je dirai que c’est de la faute du bus qui n’était pas à l’heure. Si vous avez tout fait bien comme il faut, ce n’est pas à vous de vous charger des imprévus dont la responsabilité vous échappe. »

« C’est bien beau, mais mon chef ne l’entend pas comme ça. Lui aussi applique le principe de la faute des autres, mais il se trouve que les autres c’est toujours moi. »

« Réappliquez-lui le même principe. Si vous avez fait votre rapport et qu’il n’a pas été livré à l’heure voulue sur sa table, ce n’est pas votre faute. Si votre chef ne sait pas faire le partage des responsabilités, c’est de sa faute. Vous vous pouvez dormir tranquille… Tiens voilà le bus ! »

Paul va plan-plan

29 janvier, 2014

Paul revient de l’école clopin-clopant.

Dans les études, ça va couci-couça.

Il progresse cahin-caha.

Il en a assez du prêchi-prêcha de sa mère

Qui lui reproche de passer son temps au fast-food.

Paul n’est pas un béni-oui-oui.

Il préfère jouer au ping-pong

Ou au yo-yo

Ou encore prendre des cours de tam-tam.

Encore les riches

28 janvier, 2014

« Il parait que je n’aime pas les riches. »

« Oui, on sent une pointe d’amertume quand vous en parlez. Ce n’est pas très joli-joli. »

« C’est une infamie. Moi, je ne suis pas très riche, mais je les aime bien, ils me permettent de rouspéter un peu contre ma propre condition. »

« Ce n’est pas très intelligent. D’abord, c’est une catégorie qui est mal définie. A partir de quand est-on riche ? Moi, je crois que vous fantasmez sur des gens qui peuvent s’offrir ce que vous ne pouvez pas acheter. »

« C’est un peu injuste, non ? »

« Euh… ils ont sans doute plus travaillé que vous pour parvenir à une meilleure situation ! »

« Ou alors, ils sont tombés dans une famille déjà riche qui leur a  transmis ce goût pour l’opulence. »

« Quoiqu’il en soit, vous ne devez pas les détester, ce n’est pas forcément de leur faute. »

« Il pourrait m’en faire profiter quand même. »

« Nous y voilà. Vous n’auriez pas de honte à accepter d’être assisté par les autres ? »

« Euh, si un peu… il faudrait que ce soit discret. »

« Et puis vous croyez que les riches sont plus heureux que vous ? L’important ce n’est pas le compte en banque, c’est de savoir si vous vous réalisez dans votre existence. »

« Euh… mais ça coute un peu de se réaliser. »

« La solution à votre problème, c’est de travailler. Créer votre entreprise. Ayez une idée géniale et d’ici peu, vous roulerez avec chauffeur. »

« Donc, si je comprends bien, il faut aimer les riches. »

« Euh… on n’est pas obligé, mais on peut éviter de les jalouser. »

« Sur qui puis-je exercer ma frustration, alors ? J’en ai beaucoup en réserve, il me faut un exutoire. »

« J’en sais rien. Essayez de dauber sur les joueurs du  PSG, les animateurs de télé, les chanteurs à la mode, la reine d’Angleterre et ses rejetons… »

« Bin non… ils sont tous très riches… Il faudrait que je trouve une catégorie de personnes enviables et assez pauvres. »

« Pff… ça court pas les rues. Vous avez essayé les artistes maudits. Ils ne touchent pas un rond, sont rejetés partout, mais eux au moins arrivent à exprimer leur créativité, ce que vous ne faites pas. Vous n’êtes pas un peu jaloux ? »

« Euh, je veux bien être maudit, mais en ayant de quoi manger et en dormant dans mon lit tous les soirs… »

Une histoire hideuse

27 janvier, 2014

Raoul a succombé à la sorcière Mélissa

Et au démon de midi.

Mélissa qui mange comme un ogre

N’est pas un dragon de vertu

En revenant

Il se dit qu’il revient du diable vauvert.

Il est blanc comme un fantôme.

Il ressemble à un zombie.

Banalités

26 janvier, 2014

« Je suis un être banal. Désespérément banal. Je n’ai aucune originalité. Je mange comme tout le monde, je m’habille comme tout le monde. Je pense comme tout le monde. »

« Et vous êtes content comme ça ? »

« Oui, je suis au moins sûr de ne pas me tromper. Si je fais erreur, nous sommes plusieurs dizaine de millions dans le même cas, ça me rassure. »

« Enfin, vous n’avez jamais envie de vous démarquer ? Je ne sais pas… aller au boulot en bermuda, par exemple ? »

« Non, je préfère qu’on me remarque pour mon travail que pour mes mollets, même s’ils sont intéressants. Ceux qui se croient originaux, sont des prétentieux qui estiment avoir trouvé un domaine où ils se pensent supérieurs aux autres. Ce n’est pas mon cas, je suis peut-être doué pour beaucoup de choses – ou pas – mais j’ai assez d’humilité pour ne pas le montrer. »

« Du coup, vous êtes très ennuyeux à fréquenter. »

« Et alors ? Lorsqu’on est banal, on est –par définition – comme le plus grand nombre. A partir de là, les gens banals sont sûrs de trouver aussi ennuyeux qu’eux. Entre ennuyeux, nous nous comprenons facilement. Si je devais fréquenter des originaux, je serais sûrement déstabilisé et peut-être même que j’aurais envie de me distinguer par une originalité. »

« Ce serait dommage, en effet. Prenons un exemple : ça ne vous embête pas de vous retrouver en maillot de bain sur la côte d’Azur, au mois d’août comme des millions de français, après avoir vécu l’enfer sur l’autoroute. »

« Pas du tout. Ce sont les vacances de tout le monde. On peut en parler entre connaisseurs à la rentrée. Je choisis les plages les plus bondées, pour être certain que mes collègues connaissent. Certains disent qu’ils ont trouvé des petites criques isolées pour se baigner, ce n’est pas très intéressant, personne ne les connait. »

« Bon, soit. Et vos façons d’écouter Jo Dassin en boucle, toute la journée. C’est original ! J’en connais pas beaucoup qui font ça ! »

« J’avoue, c’est mon point faible ! N’en parlez pas trop autour de vous, les spécialistes des émissions de variétés à la télé pourraient me mettre à l’écart, ne plus vouloir me parler. Je préfère discuter des groupes que tout le monde connait. Ils me cassent un peu les oreilles, mais j’ai l’air dans le coup ! »

« Je vois ! Ne vous en faites pas. De toute façon, vous avez le même costard que tout le monde, la même coupe de cheveux que les autres, vous vous précipitez à la neige au mois de février en restant au bar de la station comme vos voisins, vous vous brûlez dans vos barbecues d’été comme tous les français. Donc, tout va bien pour vous… »

« Euh… j’aime bien ma tranquillité et j’ai aucune envie de me torturer l’esprit pour en sortir. Les originaux sont d’abord des gens qui ont peur d’être comme les autres. »

« Vous avez au moins l’originalité de reconnaitre votre banalité. Ce n’est pas si courant. »

A notre rayon bijouterie

25 janvier, 2014

Jean habite la Côte d’Opale

Il est plutôt solitaire

Cet athlète est un perchiste qui fréquente les sautoirs.

Il est plutôt brillant.

Il travaille beaucoup, demain il reprend le collier.

Ses dettes, il les paie rubis sur l’ongle.

Son père est un homme précieux

Qui a passé la bague au doigt

A Jade, sa femme,

Une vraie perle.

Allez au dodo !

24 janvier, 2014

Luc est un espion dormant

Il a une bonne couverture

Il ne rêve pas d’aventures

Mais plutôt de beaux couchers de soleil.

Il a amassé un bon matelas de billet

Qui dorment dans son armoire.

Mais voici qu’il est réveillé,

Il est dans de beaux draps !

Les stéréotypes

23 janvier, 2014

« Je suis stéréotypeur. »

« Ah bon ? Vous travaillez dans l’imprimerie. »

« Non, je vends des stéréotypes et j’en fabrique aussi. »

« Vous devez avoir du boulot ! »

«Oui. C’est un job important et nécessaire. On a toujours besoin de stéréotypes pour meubler une conversation. Surtout quand on ne connait pas le sujet dont on parle, ça permet de participer en disant quelque chose. En général c’est n’importe quoi, mais si c’est un n’importe quoi admis par tout le monde, ça passe très bien. »

« Avez-vous ressenti la crise dans votre secteur d’activité ? »

« Pas du tout. Bien au contraire, on a plus que jamais besoin de stéréotype, puisqu’on est privé d’imagination. Par exemple, « les riches s’enrichissent pendant la crise »… C’est moi ! »

« Euh… c’est peut-être bien vrai ! »

« J’en sais rien, peut-être qu’il y a des riches qui s’appauvrissent, mais ce n’est pas le sujet. Je crée une catégorie sociale fictive sur laquelle on peut se venger de tout en l’affublant d’idées simplificatrices sans analyse. C’est ça le service que je rends ! »

« « C’est comme les suédoises alors..  »

« Absolument ! La suédoise blonde, grande et prête à tout, c’est encore moi. J’ai fabriqué une espèce de poupée Barbie dans l’imaginaire des hommes, disponible pour alimenter leurs fantasmes les plus vils. J’aurais pu tout aussi bien parler des Vénézuélienne ou des Gambiennes… »

« Mais vous devez vendre plusieurs fois le même stéréotype.. ; »

« Absolument, c’est même le principe du stéréotype. Plus il revient dans les conversations, plus c’est un stéréotype. Pour favoriser l’utilisation et la diffusion d’un stéréotype, je baisse son prix. Lorsqu’il est très répandu, je le donne quasiment sauf aux collectionneurs qui doivent le payer beaucoup plus cher puisque c’est un stéréotype de grande qualité. »

« Je suis intéressé. Vous pourriez me fabriquer un stéréotype sur mesure pour stigmatiser les barbus. Je n’aime pas les barbus ? »

« Tout de suite ! En voici un : les barbus n’aiment pas le couscous ! C’est très dur de ne pas aimer un plat aussi convivial, ça stigmatise bien. Ça vous fait cent cinquante euros. »

« Et si je rencontre un barbu amateur de couscous. Vous faites une garantie ? »

« Vous n’avez qu’à dire que c’est l’exception qui confirme la règle. Vous dites la même chose quand vous vous trouvez en Bretagne un jour de soleil. »

Il y a marqué la poste

22 janvier, 2014

Tout le jour, Maurice est assis sur son postérieur

Il fabrique des post-it

Cette posture le fatigue

Il a postulé pour un autre emploi.

Le chef lui a riposté

Que c’était impossible, car il postillonne.

A posteriori, Maurice pense qu’il a raison

Il est parti au Brésil comme au temps de l’aéropostale

Après avoir composté son billet à l’aéroport.

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