Un peu de politique

« Je suis un être modéré. Je n’aime pas les solutions extrêmes. »

« Oui, donc vous êtes un centriste. Vous n’avez d’avis sur rien. Pour vous la droite et la gauche, c’est pareil. Ce n’est pas très courageux. »

« Au contraire, je crois qu’il y a du bon dans toute opinion. Il suffit de vouloir chercher les solutions les plus efficaces où qu’elles soient. C’est ça, le vrai courage politique. Allons ! Allons ! »

« Vous voyez à très court terme. Par exemple, vous êtes pour ou contre l’augmentation du chômage ? »

« Moi, je suis contre évidemment. Tout le monde devrait pouvoir s’épanouir dans un emploi. Quelle question idiote, mon pauvre ami ! »

« Et voilà, vous vous laissez abuser par ma question ! Le problème du chômage sera dépassé dans une génération. Puisque nous allons vers une civilisation sans emploi, le problème n’est plus de trouver des emplois, mais de savoir comment on va occuper les gens. »

« En attendant les progrès de la civilisation, il faut bien lutter contre le chômage ! Vous en avez de bonnes !  A court terme j’ai raison. A long terme, vous avez peut-être raison, mais personne n’en est sûr. »

« Bon, alors on fait comment pour lutter contre le chômage ? Selon vous ? »

« Eh bien, on met en œuvre les solutions qui ont fait leurs preuves : un peu d’emplois aidés d’une part et on allège les charges des entreprises d’autre part. »

« Vous allez mécontenter tout le monde. A gauche, comme à droite. »

« Et alors ? Ayons un peu de courage politique. De toutes façons, que les gouvernants soient d’un côté ou de l’autre, ils ont  tous fait la même chose. »

« Autrement dit, qu’on soit de droite ou de gauche, on est centriste, si je comprends bien ? »

« Euh… oui, c’est un peu embêtant parce que tout le monde est centriste mais il ne faut pas le dire. Sinon, on reste chez soi. »

« Vous êtes sûr que vous êtes fait pour la politique ? »

« Non, pas vraiment. Je préfère garder mes opinions pour moi. Du coup, je passe pour un être mou sans avis alors que tout le monde pense comme moi. »

« Si je comprends bien, votre idée serait de fonder un parti des mous. Ce serait une magnifique synthèse. On va aller loin comme ça. ! »

« De toutes façon, il existe. Si vous regardez bien, le taux d’abstentionnistes aux élections, c’est le parti des mous qui triomphe chaque fois. C’est le parti de ceux qui s’en fichent ou de ceux qui ont rayé la droite et la gauche de leur conception de la vie publique. Je n’ai qu’un slogan : vive les mous ! ».

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