C’est le progrès
31 décembre, 2013« Avant de maugréer, observons un peu les progrès que nous avons fait depuis l’époque médiévale. A l’époque, le Roi avait un pouvoir absolu, le droit de vie ou de mort sur ses sujets. Il était entouré de courtisans prêts à toutes bassesses pour obtenir quelques privilèges de sa part. »
« Vous croyez que ce n’est pas le cas de Dumolard qui plastronne toute la journée dans son bureau, entouré de ses lèche-bottes préférés. »
« Euh… certes, il peut mettre n’importe qui au chômage, mais ce n’est pas la mort. Et puis, il ne peut pas transmettre sa fonction à son fils. »
« Non, c’est mieux, il vient de le faire embaucher comme directeur général d’une des filiales du groupe. »
« Enfin quand même, nous avons su créer les outils de l’amélioration de notre niveau de vie : l’informatique, la télé, les transports…. »
« Bref ! Tout ce qui nous consomme de la ressource naturelle qui viendra à manquer ! D’ailleurs on a tellement progressé qu’on en vient à réinventer les moulins à vent, sauf que ça s’appelle des éoliennes aujourd’hui et que ça nous coute très cher. »
« Et la protection sociale ? Ce n’est peut-être pas un progrès ? Vous et vos enfants êtes protégés contre les accidents de la vie aux frais de la collectivité. »
« Bon d’accord, mais enfin la Sécu au Moyen-Age, c’était le Seigneur du coin dont le job était de protéger sa population des exactions ennemies. »
« Vous ne pouvez pas nier que nous vivons de plus en plus longtemps, et en meilleure santé que sous les Rois de France. »
« En meilleure santé ? Sur la fin de vie, ce n’est pas sûr. Enfin, je vous accorde que la médecine a su nous délivrer du mal. Quant à la misère et même à la famine, elle est toujours là dans les rues, il suffit d’ouvrir l’œil pour le constater. »
« C’est la rançon de la croissance. Et les communications ! On peut se parler d’un bout à l’autre de la Terre, instantanément ! Ce n’est pas merveilleux ? »
« Euh… Si les familles n’étaient pas éparpillées de partout, ça ne servirait à rien. Il y a cinq ou six siècles, on s’en passait aisément de vos télécommunications, ce qui n’avait aucune importance puisque la famille et les amis restaient ensemble sur le même territoire. »
« Et toutes ces guerres, ces pillages ? Vous y pensez ? «
« Vous rigolez ? Vous trouvez qu’on a expulsé l’insécurité du quotidien aujourd’hui ? Quant aux guerres, on les a exporté un peu plus loin.»
« Et les impôts, la gabelle, la taille qui accablaient les pauvres gens ? »
« Alors là, évidemment… Aujourd’hui, c’est bien mieux… »