Archive pour le 17 novembre, 2013

C’est la rentrée !

17 novembre, 2013

« Si on parlait de la rentrée scolaire ? »

« Quelle horreur ! Moi j’étais malade 15 jours avant et 15 jours après. La rentrée, c’est un truc pour te gâcher les vacances. »

« Tu te souviens de ce que disaient les parents pour te rassurer : ‘Tu as de la chance, tu vas retrouver tous tes copains’… »

« Tu parles…. On retrouvait, au mieux, des êtres humains de la même taille que toi et qui n’avaient –comme toi – aucune envie de se trouver là. »

« Moi, ce qui me démontait le moral, c’est cette odeur de neuf qu’on trouvait partout : dans la classe, dans le cartable, dans les cahiers… Tu avais l’impression fallacieuse d’ouvrir une page blanche de ton existence et que tout serait possible, tout en sachant bien que cette atmosphère allait te sortir par les yeux, un mois plus tard. »

« Et le moment crucial où on attendait le prof pour la première fois en se demandant si on allait se coltiner une peau de vache pendant dix mois ou un être acceptable quoiqu’appartenant au corps professoral. »

« C’était assez stressant en effet, mais pas autant que la consternation qui me saisissait en comptant le nombre de jours qui nous séparaient des vacances de la Toussaint et de Noël. On savait d’ores et déjà que le temps allait être long. La suite nous donnait raison, malheureusement. »

« Les places en classe étaient déterminantes. Il fallait occuper les places stratégiques d’où une mêlée indescriptible au moment de la première entrée en classe. Il ne fallait pas être trop près du tableau pour ne pas être en tête de file lorsque le prof s’énervait, ni dans les derniers rangs puisque c’est là que les enseignants les plus aguerris partaient à la chasse aux fainéants ou aux dormeurs. »

« Oui, et en plus être à côté d’un élève doué, c’était d’une grande aide pour les compositions. Le problème, c’était de repérer le futur premier de la classe dès le premier jour. Un individu binoclard avec l’air ahuri était en général suspecté d’entrée. »

« Le pire du pire, c’était le soir du premier jour quand tu rentrais chez toi. Tu avais l’impression d’avoir subi un mauvais rêve et que le lendemain tu serais en vacances comme d’habitude. Et puis non… le lendemain, ça recommençait… »

« Les premiers contacts avec les profs étaient déterminants. Se faire bien voir au début, en participant à la classe avec vivacité, c’était l’assurance de passer au moins quelques semaines de tranquillité. Par contre, si tu étais pris en train de demander une gomme à ton voisin, c’était le commencement d’une suspicion qui pouvait durer. »

« Pour moi, le plus difficile était de regarder par la fenêtre, les feuilles des platanes qui tombaient tristement dans la cour de récréation. On avait le sentiment oppressant qu’un monde de bonheur s’en allait et ne reviendrait jamais. »

« Oui, et il fallait faire attention de ne pas se faire piquer à trop regarder par la fenêtre. »