Archive pour le 15 mai, 2013

Volailles

15 mai, 2013

Il cocotte

Ce jeune coq.

Il se promène pourtant avec de belles poulettes

Sur la crête des montagnes

Vêtu de son pull jaune poussin.

C’est un crâne d’œuf

Qui a une belle plume lorsqu’il écrit.

Mais il est prompt à monter sur ses ergots.

Il se bat alors bec et ongles contre ses ennemis.

Lorsque les français gagnent au foot, il est le premier à crier : cocorico !

Comment parler de soi ?

15 mai, 2013

« Moi, je pratique beaucoup l’autodérision. »

«C’est le signe d’un certain mal-être. »

« Bin… non. Ça veut dire que je ne me prends pas au sérieux, comme  tant d’autres. J’ai conscience que je ne suis pas grand-chose… »

« Vous n’avez pas peur que l’on vous prenne au mot ? Et qu’on vous prenne vraiment pour un pas grand-chose ? Ce serait contrariant ! »

« Si, mais on peut éviter ça. Tout dépend de la manière dont on parle. Moi, je me moque de moi-même en me débrouillant pour avoir une lueur joyeuse au coin de l’œil gauche. Dans le genre : je vous dis ça mais je n’en pense pas un mot, je suis un être d’une grande valeur qui dit le contraire pour qu’on lui dise l’inverse. »

« Ce n’est pas simple votre truc. Si vous disiez tout de suit ce que vous voudriez qu’on dise de vous ?  »

« Peut-être, mais si j’annonce que je suis un grand écrivain, vous allez me répondre que je ne suis qu’un prétentieux. Et puis vous allez vous gausser de moi d’une manière sarcastique. Je vous en voudrais beaucoup. Vous voyez où ça nous mène ? Non… restons pacifiques. Je vais vous dire : oui, j’écris …mais enfin ce que je produis n’est pas encore très au point… je ne suis qu’un petit scribouillard du dimanche… Là, vous pouvez me répondre : oh…. mais non, non, vous vous débrouillez pas mal ? Vous devriez publier… »

« C’est un peu hypocrite. »

« Oui, mais ça me fait du bien. Comme ça, c’est vous qui l’avez dit, ce n’est pas moi. J’aurai l’impression que mon talent est évident pour les autres, je ne serai plus le seul à m’étonner moi-même. C’est très rassurant ! »

« Et si je vous disais que vos écrits ne valent pas un clou ? »

« Là, je pourrais vous regarder de travers. Mais comme je suis dans l’autodérision, je vous rétorquerai que finalement, vous avez bien raison et que moi-même je n’étais pas loin d’en arriver à la même conclusion. Comme ça, l’herbe sera coupée sur vos pieds. Vous ne pourrez pas m’enfoncer davantage que je m’enterre moi-même. Ce qui ne m’empêchera pas de continuer à écrire jusqu’à rencontrer quelqu’un qui s’exclame : vous vous débrouillez bien… vous devriez publier… Et puis, il est probable que je ne vous fréquenterai plus. »

« Donc, vous ne supportez pas la vraie critique. C’est complet ! Vous êtes un prétentieux qui se cache habilement.»

« Si, je supporte ! Je suis en train de vous dire que j’ai beaucoup de recul sur ce que je produis. Donc, je me soumets volontiers à la critique. Je suis conscient d’être un être imparfait ce qui n’empêche pas que j’aime bien qu’on me dise le contraire. »

« Bon, si on parlait d’autre chose. De moi, par exemple… »