Qui sème le vent…
11 avril, 2013« Qui sème le vent récolte la tempête. Par exemple, si je vous dis que vous n’êtes pas très sympathique, vous allez vous énerver et c’est encore moi qui vais en prendre pour mon grade. »
« Euh… je peux très bien vous donner raison : je suis antipathique. Comme ça, vous ne saurez plus quoi dire et je reprends l’avantage. Pour combattre, on peut aussi accompagner le coup de l’adversaire, c’est une technique très répandue chez les fanatiques des arts martiaux. »
« Et ça ne vous dérangerait pas de reconnaître que vous n’êtes pas très avenant avec les autres. Cela manque de dignité. »
« Pas tant que ça, car ce n’est que votre avis. Et je suis légitime à ne pas en tenir compte, donc à ne pas me sentir atteint. »
« Donc vous refusez le combat. Je me donne la peine de vous défiez, ce qui est une marque d’intérêt. Et vous, vous vous contentez d’ironiser. »
« Je refuse de tomber dans votre provocation. C’est un piège grossier. Elle peut cacher autre chose qui n’a rien à voir avec moi. Par exemple, vous avez passé une mauvaise journée et hop ! Vous avez besoin de passer vos nerfs sur quelqu’un ! Merci bien ! Je n’ai pas une vocation de punching-ball. »
« N’ayez crainte, j’ai passé une très bonne journée et je vous dis que vous n’êtes pas très sympathique. C’est mon avis. Je ne vous juge pas. Mais tout le monde dit la même chose. »
« Je ne crois jamais les gens quand ils vous disent, la main sur le cœur, qu’ils ne vous jugent pas parce qu’ils sont en train de faire l’inverse. Et puis, vous vous faites le porte-parole de tout le monde, c’est un peu facile. Je ne sais pas qui c’est, moi, tout le monde. Je peux aussi vous dire que tout le monde me trouve charmant, c’est invérifiable. Il ne suffit pas d’affirmer qu’on parle au nom de tout le monde ! »
« Donc vous refusez de vous énerver, de déclencher la tempête. Vous faites mentir le proverbe, ce n’est pas très bien. »
« Je refuse surtout une discussion qui repose sur des arguments dérisoires, voire sur rien du tout. Je n’ai pas de temps à perdre comme vous. »
« Ah, on progresse, vous commencez à devenir arrogant. »
« Ce n’est pas ce que j’appelle une tempête. Et puis laissez-moi vous dire que vous êtes un irresponsable. Vous recherchez les tempêtes volontairement. On dirait que vous avez besoin de violence pour vous sentir exister. Il faudrait vous faire soigner. »
« Allez donc vous faire soigner, vous-même ! Eh, espèce de dégonflé ! »
« Quoi qu’est-ce que vous avez dit ? Venez-vous battre dehors ! »
« Oh ! on ne peut plus discuter, vous déclenchez tout de suite la tempête de la colère. Moi, ce que j’en dis, c’était pour votre bien… »