Archive pour le 9 janvier, 2013

Sans dessus dessous

9 janvier, 2013

Kevin a passé son pardessus

Pour aller voir Théo sous sa tente.

Il est sûr de le trouver à cette heure.

Théo n’est pas encore saoul.

En-dessous d’un certain seuil d’ivresse, on peut discuter avec lui.

Le talent de Kevin pour la conversation est au-dessus de la moyenne.

Mais il ne sous-estime pas l’intelligence de Théo

Qui est capable de se surpasser dans ses grands jours.

Il faudra que Kevin soumette son cas à la Science.

Méfiance, méfiance

9 janvier, 2013

« Moi, je me méfie de tout ce que l’on me dit. Par exemple, si vous me dites que votre belle-mère habite dans la Creuse. Aussitôt, je vous suspecte ! »

« Ah bon, pourquoi ? »

« Vous pourriez essayer de savoir où la mienne vit et être animé de mauvaises intentions à son égard. Ou tout simplement savoir si j’ai une belle-mère pour en déduire des choses sur mon état matrimonial, l’air de rien ».

« Remarquez que je pourrais aussi vous demander si vous si vous êtes marié. Ce serait peut-être plus simple.»

« C’est encore pire. En fonction de ma réponse, vous allez émettre des observations sur l’ambiance dans mon ménage. Par exemple, si je laisse échapper un soupir de lassitude, vous voilà installé dans le quotidien de mon couple ! C’est très indiscret ! »

« Bon… Et si je vous dis que je joue au tennis ce soir. »

« Alors là, pardon…. Vous cherchez à me coincer. Je ne peux pas vous répondre que je m’en fiche complètement, vous allez encore le prendre mal. Je ne peux pas vous dire non plus que je n’ai jamais touché une raquette pour que vous n’en concluiez pas que je suis d’une grande maladresse. J’en viens à vous soupçonner de chercher à savoir ce que je fais ce soir. Ce qui bien entendu ne vous regarde pas. Certes, je ne fais rien d’intéressant, mais ce n’est pas une raison pour essayer de me piéger. »

« Je n’ose même plus vous parler du temps qu’il fait. »

« Vous faites bien parce que je suis sûr que vous diriez à tout le monde que je n’ai pas de conversation. Ce serait un comble ! »

« On peut peut-être essayer la littérature. Vous lisez quoi en ce moment ? »

«  Non, ça convient encore moins ! Si je vous dis que ça fait dix ans que je n’ai pas ouvert un livre, vous allez me traiter d’inculte devant les collègues. En plus, ça va vous obliger à être hypocrite en essayant de trouver une bonne raison à ma nullité du genre : ah oui, c’est vrai avec tout le boulot qu’on a au bureau, on n’a même plus le temps de bouquiner ! Et si je vous dis que je lis un auteur compliqué, vous allez insinuer que je me complais dans la pédanterie. »

« Je vous remercie donc de ne pas me mettre mal à l’aise. »

« Evitez de trop me remercier. C’est de la flagornerie. Vous allez sûrement me demander un service ou quelque chose de délicat. »

« Non, mais si vous y tenez, je peux faire un effort. »

« Ne vous mettez pas en peine pour moi. Je suis quelqu’un de simple. Je n’aime pas déranger les autres. »