Mauvaises nouvelles
« Les mauvaises nouvelles sont plus utiles que les bonnes pour entretenir les relations entre les individus. Ceux qui sont porteurs d’informations désastreuses sont plus sympas, presque humains. Par exemple, quand je suis enrhumé, mon chef me parle beaucoup plus gentiment au bureau. Lorsque je suis en bonne santé, j’ai toujours l’impression de l’énerver. Si je pouvais être encore plus atteint par les microbes, je pense que ça le rassurerait. »
« C’est vrai. Hier, j’ai pris l’air catastrophé en déclarant que j’avais du transporter en urgence mon petit chat chez le vétérinaire. Mon supérieur hiérarchique m’a dit qu’il était navré pour lui et s’est abstenu de me faire remarquer mon retard. »
« La crise économique est également un sujet très intéressant. Les êtres deviennent plus compréhensifs. Ainsi ma femme a très bien admis que les restrictions budgétaires imposent de ne pas aller passer nos vacances chez sa mère, dans le Périgord. A vrai dire, on aurait peut-être pu se déplacer, mais je n’en avais pas tellement envie. La hausse du coût de l’essence m’a sauvé la mise. »
« Oui. Heureusement qu’on a des mauvaises nouvelles de temps en temps, ça permet de cimenter les familles. Si mon gamin travaillait bien au collège, je me demande de quoi on pourrait parler le soir. Avec ses résultats, on peut au moins lui faire peur de son avenir. »
« Ça le touche ? »
«Pas tellement, c’est classique. Mais le lendemain, je peux me désespérer au bureau en évoquant l’indolence des jeunes et leurs pertes de repères alors que leurs parents sont tant attachés à la valeur-travail. Le chef de service devient d’un seul coup très compréhensif. »
« Pour améliorer encore plus nos relations avec les autres, il faut savoir atténuer les mauvaises nouvelles qu’on vient de répandre. Moi je parle des mauvaises nouvelles qui nous concernent, mais aussi de celles qui atteignent les autres. En général, ça passionne mon entourage. Ainsi lorsqu’on se plaint de la météo autour de moi, je fais allusion aux tornades qui ravagent certains coins des Etats-Unis. A la télé, on voit des maisons s’envoler et retomber en petits morceaux. L’image glace d’effroi mes interlocuteurs et nous tombons d’accord sur le fait que nos petits brouillards matinaux n’ont pas grande importance à coté des désastres causés par les tempêtes américaines. »
« Autrement dit, il faut être assez astucieux pour nous étendre sur les mauvaises nouvelles, tout en faisant remarquer qu’elles pourraient être pires. C’est comme ça qu’on dédramatise les situations défavorables qu’on a parfois nous-mêmes créées. Par exemple, les impôts vont augmenter est une information qui consterne. Ils vont augmenter moins qu’ailleurs soulage. En deux phrases, les gens se sont sentis vivre : fâchés puis soulagés ».
« C’est ça la solution : émouvoir. Si on est zen, c’est plat. Rien ne se passe. Aucune mauvaise nouvelle à ressasser ou à éteindre par une bonne aussitôt démentie par une autre mauvaise nouvelle. Quand les gens sont ballotés entre crainte et espoir, c’est mieux. »
« Je suis d’accord. D’ailleurs, j’ai une mauvaise nouvelle pour vous, suivie d’une bonne. A cause de la crise, je ne peux pas vous rendre votre argent. La bonne c’est que vous allez pouvoir vous plaindre de ma mauvaise gestion. »
Bonsoir !!!
C’est une technique que j’appelerai le » Once upon of time « …Un conte de fée plein de dangers mais surtout pour rassurer car à la fin…ils vécurent heureux et bla bla bla !!!
A BIENTOT.
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