Archive pour le 6 novembre, 2012

Un débat de haute tenue

6 novembre, 2012

« Il fait froid. Je parle rarement de la météo, parce qu’après tout chacun est capable de se rendre compte qu’il fait froid. On n’a pas besoin de moi ».

« Oui, on n’a pas besoin de vos remarques qui n’apportent rien au débat. Ceci dit, c’est vrai qu’on sent bien la fraîcheur matinale ».

« Vous introduisez une nuance importante et pertinente. La baisse de la température se fait effectivement davantage remarquer le matin au moment où nous nous extrayons de la chaleur des couvertures. Merci de cette précision ».

« Je voudrais aller un peu plus loin, si vous le permettez. Certes, la sensation de refroidissement est désagréable alors que nous resterions volontiers au lit. Mais remarquons bien qu’il s’agit d’un froid sec. Bien plus favorable à la santé que l’humidité. Les miasmes et les microbes sont détruits. C’est peu favorable à leur développement. Hop ! Partis les miasmes et les microbes ! »

« Votre remarque est particulièrement intéressante. Je pense que je vais me lever plus facilement demain. J’ai toujours l’impression d’être assailli par les miasmes et les microbes. Finalement, vous avez raison, il fait froid, mais c’est préférable à un temps pluvieux qui, lui, est responsable de tout un tas de maladie ».

« Absolument ! Heureusement que je suis là pour le faire remarquer. La plupart des gens disent : il pleut ! Benoitement, sans se soucier davantage des méfaits d’un ciel humide. Au mieux, ils ajoutent : mince alors, j’ai oublié mon parapluie ! Quelle imprudence, en effet ! Je suis obligé chaque fois de les morigéner. Mais c’est pour leur bien ».

« Remarquons quand même que s’il y a un intérêt à observer qu’il fait un froid sec ce matin et de nous en réjouir vivement, il ne faut pas oublier que la douceur de l’automne dernier n’était pas désagréable ».

« Oh la ! Comme vous y allez ! Il faut faire très attention aux automnes qui ressemblent trop à l’été. D’abord parce que cela favorise la mollesse des tempéraments et ensuite parce qu’il faut que les saisons se fassent comme disaient nos ancêtres. Un automne doit être maussade par définition pour endurcir les caractères et ainsi mieux les préparer à l’hiver. Il serait extrêmement dangereux pour la population que les gens arrivent au 21 décembre complètement hilares et heureux de vivre ! ».

« Vous avez encore raison : il est nécessaire de vivre pendant trois mois dans une froidure mordante en espérant tous les jours la douceur du printemps. Je pense même qu’il y a un intérêt à ce que le printemps fasse languir un peu plus longtemps le public de façon à ce que son arrivée soit mieux appréciée ».

« Je le crois : un printemps trop précoce n’est pas une bonne chose. On se croit délivrer des frimas et paf ! Une bonne gelée arrive derrière ! Quelle frustration ! ».

« Quand à l’été n’en parlons pas. Les gens vont encore se plaindre qu’il fait chaud. Mais bien sûr, leur dis-je : c’est l’été ! Certains en profitent pour se promener quasiment nus. Le froid a au moins l’intérêt d’interdire à ceux-là de se livrer à leur fantasme indécent. »

« Il est vrai que je n’ai vu personne en bras de chemise, ce matin. A moins 10, les indécents reculent devant l’expression de leur vice préféré. Ah ! Ah ! »

« Bon, vous descendez à cet étage, je crois ? »

« A demain. Il reste encore quelques points à éclaircir dans notre débat ! ».

Nos très mauvais poèmes

6 novembre, 2012

John se fait de la bile

Il a des soucis avec son automobile.

Il ne s’entend plus avec son ami Bill.

Aux jeux de fléchettes, il n’est pas très habile.

Il ne peut plus payer le forfait de son mobile.

Il hésite à se marier avec Sybille.

Est-elle vraiment nubile ?

Elle lui parait bien trop volubile.

Il est épuisé par son babil.