Archive pour novembre, 2012
Un rendez-vous
29 novembre, 2012« Je suis tombé dans un embouteillage. Après, il a fallu trouver une place de parcmètre, puis j’ai cherché l’horodateur. Mais je n’avais pas de monnaie. J’ai arpenté les rues espérant trouver une boutique ouverte. Dans une boulangerie, j’ai acheté trois pains au chocolat avec un billet de dix euros en calculant mon coup de manière à ce que la boulangère me rende des pièces compatibles avec la machine à distribuer des tickets de stationnement ».
« Et ensuite qu’est-ce que vous avez fait ? »
« Je suis allé à mon rendez-vous. Dans le hall d’accueil, il y avait une queue de dix personnes devant l’unique préposée. Je suis tombé derrière une dame qui ne comprenait rien aux instructions de l’employée. J’ai du l’aider en la réorientant car elle s’était trompée d’adresse. Ce faisant, j’ai laissé passer mon tour et j’ai du reprendre la file d’attente ».
« Et alors ? »
« Quand j’ai énoncé le nom de la personne que je devais voir, la chargée d’accueil l’a appelée au téléphone. Malheureusement, elle ne répondait pas. La jeune femme a reposé son combiné et m’a prié d’attendre. Elle a ensuite reçu un monsieur âgé qui patientait depuis un moment. Le monsieur entendait mal, j’ai du lui retraduire ce que disait la jeune femme qui parlait très vite comme tous les jeunes d’aujourd’hui ».
« C’est courant, en effet. Et puis ? »
« A ce moment là, la personne de l’accueil paraissait avoir oublié mon rendez-vous. Je lui ai reformulé la raison de ma présence. Elle m’a jeté un coup d’œil agacé et puis elle a sonné mon interlocuteur. Elle est tombée sur sa secrétaire avec laquelle elle devait être copine puisque que la chargée de m’accueillir s’est marrée pendant un bon moment. Elles se sont raconté des choses à voix basse en pouffant pour que je n’entende pas. A la fin, la femme a raccroché en soupirant ».
« Et là, elle vous a dit de monter …. »
« Non elle a d’abord dit : sacré Bernadette, va ! Et puis comme je continuais à l’interroger du regard, elle m’a lancé : quatrième gauche, bureau 212, ascenseur derrière vous ».
« Vous êtes donc monté… »
« Bin, pas tout de suite, parce que l’ascenseur était plein. Je l’ai rappelé trois fois. A la quatrième, il y avait une place pour moi. Mais, comme quelqu’un l’avait programmé avant moi, nous sommes descendus au deuxième sous-sol. J’étais en compagnie d’une dame qui partait en voyage, il a fallu donc débarquer ses valises une par une avant que l’ascenseur ne puisse remonter ».
« Vous êtes enfin arrivé au quatrième ».
« Oui, mais le bureau 212 avait été déménagé par décision du directeur. Il était au second ce qui avait semblé beaucoup plus cohérent à la direction. J’ai donc cherché un escalier pour redescendre dans l’espoir d’aller un peu plus vite ».
« Et c’est comme ça que vous êtes parvenu jusqu’à moi ! »
« Bin… non. Car quand je suis parvenu au second, c’était l’heure de fermeture des bureaux. J’ai donc campé dans le couloir pour être là à l’ouverture comme lorsque j’ai acheté un billet pour le dernier concert de Britney Spears. Vous aimez Britney Spears ? »
« Non pas vraiment. Ecoutez : vous avez peut-être du temps à perdre, mais moi j’ai du boulot. Je suis navré mais la date de limite de dépôt pour votre dossier était hier soir… Je ne peux pas vous le prendre. Vous devriez essayer de déposer un recours, il suffit de prendre un rendez-vous et… ».
Notre rubrique cyclisme
28 novembre, 2012Tous sur Facebook
27 novembre, 2012« Je suis sur Facebook maintenant… tu pourrais t’y mettre aussi. Comme ça, on serait amis ».
« Mais ça fait vingt ans qu’on est amis, ça suffit pas ? ».
« Bin…. Ce n’est pas pareil. Quand on est simplement amis, on ne peut pas s’envoyer des trucs par Internet. C’est pas terrible ».
« On s’aime bien pourtant. On peut parler, rigoler, boire un coup. Picoler ensemble sur un canapé en hurlant comme des imbéciles par le biais de Facebook, c’est compliqué ! »
« Peut-être, mais enfin par Facebook, on peut s’envoyer des choses. Par exemple, le CD d’un groupe anglo-saxon complètement déglingué que personne ne connait ».
« Oui, mais les groupes anglais, je m’en fous complètement. Moi, j’en suis resté aux Beatles. A la rigueur les Rolling Stones ».
« Bon, alors je vais lancer une nouvelle communauté sur Facebook. Ce sera la communauté des gens qui n’ont pas d’amis sur Facebook, ça va être gai ! »
« Ecoute, tu devrais demander à Marius, il est au chômage. Il n’aura rien d’autre à faire. Et puis, il n’aime pas les séances de canapé-foot-bière. Il est plutôt jus de fruit. Pamplemousse de préférence. Il n’est pas contrariant. Il est toujours copain avec tout le monde ».
« Bin… non, moi je veux pas un copain, je veux un ami sur Facebook ».
« Il y a une différence ? »
« Evidemment, avec un ami, on dit des choses intelligentes. Avec un copain, on se tape sur le ventre. Ce n’est pas pareil. Marius ne suit pas l’actualité musicale des groupes déjantés. Il ne connait pas beaucoup de vannes pourries. Il n’aime pas regarder les videos scandaleuses qui traînent sur le Net. Il passe son temps à lire des livres en papier sur son lit. Ou alors, il va souvent à l’Opéra. A l’Opéra, tu te rends compte ? Comment veux-tu être amis sur Facebook avec ce genre de palmarès ? ».
« Bon alors, vois avec Marie-Louise ».
« Pas possible. Elle ne sait pas brancher son PC. Et puis elle va me faire toute une théorie sur la communication virtuelle. Je n’ai pas tout suivi, mai j’ai cru comprendre que plus tu as des amis sur Facebook, moins tu en as en vrai. Autrement dit plus t’as d’amis, plus t’es seul. Tu y comprends quelque chose toi ? »
« Et Gérard ? »
« C’est encore pire. Il a inventé son propre réseau social. Mais il est seul à y accéder. Il dit que le concept d’ami informatique, c’est du vent et que, dans ces conditions, se parler à soi-même, c’est un peu crétin mais ce n’est pas plus idiot ».
« Euh…. Il a peut-être un petit peu raison ».
Notre rayon poduits laitiers
26 novembre, 2012Un conseil ?
25 novembre, 2012« Moi, je ne supporte pas les critiques. Mon action ne doit pas être entravée par des remarques. Je suis assez influençable. »
« Pourtant, il peut y avoir des critiques constructives. Il faut savoir écouter. »
« Certes, mais enfin il y a deux solutions. Ou bien mon interlocuteur a tort et il ne sert à rien. Ou bien il a raison et ses observations me déstabilisent. Surtout s’il intervient alors que j’ai commencé à agir. Certains me critiquent le lendemain quand j’ai fini ! »
« Leur analyse peut vous servir pour la fois suivante ! »
« Bin… non. Parce qu’en plus, je me trouve complètement anesthésié par leur intervention. Prenons un exemple concret au lieu de parler dans le vide. Imaginez que j’achète une Twingo et que vous me fassiez observer, huit jours plus tard, que ma voiture est pourrie. Eh bien je me trouve avec une épave sur les bras, une difficulté à la revendre et la peur de recommencer la même bêtise si j’en rachète une autre ! »
« En effet, vous seriez bien embêté ! »
« Vous voyez ! Il ne faut pas me critiquer. Ni me donner des conseils d’ailleurs. Les conseils, c’est ce que vous disent les gens qui n’osent pas vous critiquer parce qu’ils savent que ça va vous énerver. Mais, en réalité, c’est la même chose. »
« Vous ne voudriez pas un bon conseil ? »
« Un bon conseil, c’est encore pire qu’un mauvais. Je serai obligé de m’insulter moi-même : comment n’ai-je pas pensé à ce bon conseil ? Quel nigaud ! Et puis ça vous donnera un avantage psychologique sur moi. Je n’envisage pas de vivre au crochet des bons conseils que vous allez me donner. »
« Moi, mes conseils sont désintéressés, vous savez. Après tout, si vous faites n’importe quoi, je m’en fiche un petit peu ! »
« Vous dites ça, mais si vous intervenez dans mon existence, vous serez ravi de vous faire passer pour un vieux sage dont chacun guettera les avis avec impatience. »
« Bon, alors de quoi peut-on parler ? »
« Il faut que nous soyons sur un pied d’égalité. Si vous me donnez un conseil, je dois vous en prodiguer un autre. Comme ça, personne ne prendra l’ascendant psychologique. »
« Le problème, c’est que vos conseils sont moins bons que les miens. Je suis perdant à tous les coups. Il vaudrait mieux ne rien me dire. »
« Je pourrais au moins avoir un avis, non ? »
« Bon d’accord. Un avis. Mais n’oubliez pas de me le donner avec modestie pour ne pas me froisser. En précisant bien que ce n’est que votre avis et que vous pouvez vous tromper. Comme ça, je me sentirai plus à l’aise pour ne pas en tenir compte. »
Oui, Louis l’ouït
24 novembre, 2012Jules et Louis tenaient un dialogue de sourds
Louis entendait prendre la direction du nord.
Mais Jules n’écoutait que son bon sens : il prendrait le sud.
Il avait l’oreille des dieux de la nature.
Il savait retrouver son pavillon les yeux fermés.
Louis céda et finit par dire qu’il était tout ouï.
Car il était pressé : il avait une audition à passer.
Jules avait une partie de tennis pour travailler son lob.
Puis il devrait jouer aux osselets avec son gamin.
Malheureux aux jeux…
23 novembre, 2012Maurice mise sur le mauvais cheval.
Car Jeanne est un drôle de numéro.
Elle a des problèmes oculaires : un mauvais œil, sans doute.
Il n’a pas tiré le gros lot.
Décidemment, il joue de malchance.
Le hasard ne fait pas bien les choses.
Il ne peut inviter personne chez lui : il manque de bols.
Peut-être s’en sortira-t-il sur un coup de dés.
Il pourra alors crié : Bingo !
Bonne année !
22 novembre, 2012« Qu’est-ce que vous faites pour le jour de l’an ? »
« Rien de spécial comme d’habitude. Pourquoi ? C’est obligatoire de faire quelque chose ? On ne peut pas rester chez soi pour regarder des âneries à la télé ?»
« Non, ce n’est pas très bien. Si vous n’avez rien d’intelligent en vue, vous pourriez au moins descendre dans la rue pour hurler comme un imbécile. »
« Pourquoi ferais-je une bêtise pareille ? »
« Pour exprimer votre joie de passer à une nouvelle année. Tout le monde le fait, ça se passe dans une atmosphère de liesse. Sauf quand il y a des bagarres avec la police. Mais, ça s’arrange vite. C’est très bon enfant ».
« C’est-à-dire que le fait de passer un année ne me rend pas spécialement heureux. J’ai toujours les mêmes ennuis que pendant l’an précédent. En plus, avec la crise, ça s’aggrave. Ne pourrait-on pas se réunir la nuit du 31 décembre pour pleurer sur l’année qui s’en va et qui sera, au train où vont les choses, meilleure que l’année qui arrive ? »
« Euh… non ! Ce n’est pas comme ça que ça marche. La nuit de la Saint-Sylvestre doit être l’occasion de célébrer l’espoir d’un futur meilleur. Laissons de coté les petits soucis de la vie quotidienne. Tournons une nouvelle page. Vous comprenez ? »
« Bien. Mais on ne pourrait pas faire ça un autre jour ? Le 6 janvier ? Ou alors tout regrouper le 14 juillet, il fait meilleur dehors. »
« Non, on ne va pas commencer l’année le 14 juillet parce que vous êtes frileux. C’est le 31 décembre. Le froid fait partie du folklore et puis si il neige, c’est encore mieux. »
« J’ai entendu dire qu’il faut aussi brûler des voitures… »
« Non, ça s’est interdit. Mais vous pouvez apporter des bouteilles de champagne et faire péter les bouchons au milieu des rires et des cris. N’oubliez pas de souhaiter une bonne année à tout le monde. C’est le jour où il est bon de se préoccuper de la santé de vos voisins. »
« Aux dernières nouvelles, ils vont très bien. Et puis, moi, je n’ai pas trop envie qu’on me souhaite une bonne année. Je préférerais qu’on m’apporte la certitude qu’elle sera bonne pour moi. Le fait de souhaiter implique qu’on n’est pas très sûr que je passe douze mois confortables. Vous comprenez ? On le souhaite, mais on évite de trop s’engager… Moi, ça me déstabilise. »
« Vous êtes compliqué…. Alors dites que vous souhaitez la paix dans le monde, ça ne vous engage pas vu que, si les hommes se font la guerre depuis plusieurs millénaires, vous n’y êtes pour rien. Ou alors, dites que vous espérez que tous les miséreux mangeront à leur faim. »
« Et puis après, je vais réveillonner grassement… »
« Oui, vous avez raison, pas trop de cynisme quand même. Ne dites rien, ce sera mieux. Contentez-vous de hurler n’importe quoi, comme un sauvage. De toute façon avec les pétards et les feux d’artifice, personne ne vous entendra. Finalement, il n’y a pas de raison qu’on prête attention à la nature de vos espérances. Et puis, ce n’est pas le 31 décembre, avec votre petite coupe de champagne dans la main que vous allez trouver les mots pour révolutionner la marche du monde. »
« Allez ! On est le treize novembre ? Alors : bonne année ! »
A notre rayon fruits et légumes
21 novembre, 2012On dit de Paul qui a la frite.
Et de Jérémy qu’il a la patate.
Maurice lui se promène avec la banane.
Louis ne sait faire que le poireau.
Quand à Germain, on le fait marcher avec le bâton et la carotte.
Parfois Dorothée ramène sa fraise.
Elle écrit un roman, mais Jeannine pense que c’est un navet.
Helmut pense que la situation n’est pas mûre.
Berthe n’a plus un radis.
Gertrude reste dans son coin.
Florent s’est battu avec Robert : il a pris une châtaigne.