Education des enfants : nos mauvais conseils

« La vérité sort toujours de la bouche des enfants ».

« Oui, enfin… c’est ce qu’on dit. Si vous croyez que les miens disent toujours la vérité… Peut-être suis-je tombé sur les exceptions qui confirment la règle ? Avec la chance que j’ai, ça ne m’étonnerait qu’à moitié »..

« N’oubliez pas que les enfants imitent aussi leurs parents. Vous êtes comme le tuteur qui dirige la pousse des tomates dans votre jardin ».

« Je n’ai pas de jardin, c’est trop fatigant pour les reins. Ceci dit, mes gamins font ce qu’ils veulent. Je crains qu’ils sortent plus de mensonges que de vérités. Je trouve qu’à quinze ans, ils sont plus hypocrites que moi à quarante. C’est dire ! ».

« C’est vrai qu’on apprend vite à se défendre à l’école. Il vaut mieux d’ailleurs. Avec toute cette violence, il est nécessaire d’aller en classe armé, physiquement et mentalement. Bon, vous en êtes content quand même de vos gosses ? »

« C’est-à-dire qu’on ne sait jamais ce qu’ils ont dans le crâne… ».

« C’est l’âge ingrat. On n’y est tous passés. Allons ! Allons ! »

« Vous avez raison. Pour ce qui est de l’ingratitude, ils sont champions ! J’ai offert un smartphone à Jules. Tout ce qu’il a trouvé à me dire, c’est qu’il n’est pas de la dernière génération et que je me suis fait avoir à force de tout acheter en occasion ! Paresseux, hypocrites, ingrats ! A part ça, tout va bien chez les jeunes ».

« Allons ! Allons ! C’est une jeunesse saine. Je parie qu’ils font du sport ? »

« Pensez-vous, ils risqueraient de se faire mal. Et chaque fois que je veux suivre un match à la télé, je suis obligé de ne pas hurler mon enthousiasme sinon ils viennent me raconter que je dérange leur concentration pendant qu’ils font leurs devoirs ! ».

« Parce que les vôtres font leurs devoirs ? C’est rare».

« Pas chez vous ? Les vôtres ont une dispense ? »

« Euh… pas tout à fait. C’est moi qui suis obligé de les faire. Remarquez… c’est intéressant, je relis une bonne partie de l’œuvre de Voltaire et de Rousseau en ce moment. Je viens justement de faire une bonne dissertation sur la nécessité de l’éducation des enfants ».

« Vous avez eu une bonne note ? »

« Euh… 4/20… je crois que le prof ne m’a pas compris. Et vous, vous n’aidez pas aux devoirs ? Il faut vous y mettre, ça vous rapprochera de vos gamins. Rien de tel que de souffrir ensemble sur un bon problème de maths, ça vous soude une relation ».

« Euh ! Non ! Je souffre assez comme ça ».

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