A l’école des femmes
9 octobre, 2012« La courbe de vos reins est parfaite ».
« Vous n’avez pas fini de détailler mon physique ! C’est bien masculin, ça ! Est-ce que je vous parle de vos courbes, moi ? »
« Il faut dire qu’elles ne sont pas aussi intéressantes que les vôtres. Mais, vous avez raison, maintenant il ne faut plus faire de compliments aux femmes. »
« Je ne vous ai pas dit de ne plus leur faire de compliments ; mais choisissez un peu mieux vos observations. Leur parler de leurs reins, c’est bien trop sensuel voire même un peu libidineux ! Recommencez pour voir ! »
« Bonjour, Mademoiselle, votre port de tête est royal ! »
« Et c’est comme ça que vous comptez les aborder ? Aucune femme ne pense à son port de tête. Elle soigne son visage d’abord, sa silhouette ensuite, mais son port de tête… Personne n’y pense… »
« C’est bien dommage ! On peut parler des yeux ? »
« Oui, c’est mieux. Mais on évite les trucs du genre : c’est à vous ces beaux yeux ? A moins que vous ayez envie de vous ramassez. Allez-y, essayez ! »
« Vos doux yeux me font penser à des perles de rosée ».
« Bien, alors là, elle s’enfuie. ».
« Pourquoi, ce n’est pas bien ce que je viens de dire ? »
« C’est beaucoup trop poétique. Pourquoi ne pas lui réciter des vers pendant que vous y êtes. On ne drague plus comme ça maintenant ! »
« Bon, alors il vaut peut-être mieux ne pas leur parler de leur physique bien qu’elles fassent tout pour le mettre en valeur. Elle réussissent d’ailleurs ».
« Vous avez raison. Essayons autre chose ».
« Votre intelligence me subjugue, Mademoiselle. Quelle hauteur de vue ! Quel esprit de répartie ! Quelle pertinence d’analyse ! »
« Vous en faites beaucoup. Et puis, en vous concentrant sur son intellect, vous sous-entendez qu’elle est moche. C’est ennuyeux. Finalement, je me demande s’il faut leur dire quelque chose. Vous pourriez les ensorceler d’un simple regard à travers vos lunettes bon marché, ce serait moins risqué. ».
« C’est-à-dire qu’avec mon air un peu bourrin, je n’envoûte personne. Il faut que je fasse la conversation, sinon… »