« Pouvons-nous parler franchement ? »
« Euh… non ! Je préférerais qu’on biaise un peu ! Chaque fois qu’on me parle franchement, c’est pour être désagréable avec moi ».
« Il faut savoir entendre des vérités, cher ami ».
« Je ne vois pas pourquoi. Je vis très bien avec mes mensonges. D’ailleurs tout le monde fait pareil. Vous vous croyez détenteur de la Vérité. C’est d’une arrogance ! Vous devriez vous repentir devant Dieu ! Il ne supporte pas la concurrence ! »
« On s’égare. Je voulais simplement vous faire part de mon avis. Entre amis, on doit tout se dire».
« Votre avis ne m’intéresse pas beaucoup. Surtout s’il est négatif, ça va me contrarier. Et je n’aurai plus aucune envie d’être votre ami. Admettons même que votre avis soit positif : je serai gêné dans ma modestie, je trouverai que vous en faites beaucoup trop. Je pourrais même en déduire qu’en me flattant, vous avez des arrière-pensées. Vous voyez, c’est plus simple d’en rester à des choses superficielles ! ».
« Si je comprends bien, on ne peut rien se dire. Si c’est défavorable, ça vous fâche. Si c’est favorable, ça vous gêne. Ça va devenir compliqué ».
« On pourrait parler de vous ».
« Je n’y tiens pas non plus, vous avez l’esprit beaucoup trop caustique. Je pense que je prendrai ombrage de vos remarques ».
« Qu’est-ce que vous êtes susceptible ! »
«Comme vous, mon cher ! Vous ne supportez pas le regard des autres, je ne vois pas pourquoi je devrais tolérer vos observations ».
« Ce n’est pas pareil. J’ai beaucoup plus d’expérience que vous. Je pourrais mieux vous guider dans la vie. Je ne peux quand même pas accepter des conseils d’un être aussi immature que vous. Ce serait le monde à l’envers ».
« Je suis peut-être immature, mais vous vous êtes arrogant ».
« Ah ! Vous voyez dès qu’on aborde une vraie discussion, vous vous énervez. Et en plus, vous voulez me donner des conseils ! Mais mon cher apprenez à vous contrôler d’abord ».
« Moi qui voulais vous aider, me voilà bien mal récompensé ! ».
« Vous voyez qu’il ne faut pas parler franchement entre amis, ça se termine toujours en dispute. D’habitude, vous vous comportez en vil hypocrite et nous nous entendons beaucoup mieux ».
« Vous avez raison. Ne parlons pas de nous. Ne parlons de rien. Quoi de neuf ? »