Archive pour juillet, 2012

Comme un grand souffle

21 juillet, 2012

Il me gonfle.

Car il ne manque pas d’air.

Quand Duchemin a expiré,

Il m’a soufflé sa place.

J’ai failli suffoquer d’indignation.

Il a les chevilles qui enflent.

Il est bouffi d’orgueil.

Et en plus il a mauvaise haleine.

Animal, animal

19 juillet, 2012

« C’est un homme très gai du matin au soir ».

« Il  a de la chance. Moi, le matin, je grommelle. Heureusement que mes pantoufles me conduisent au café, puis à la douche ».

« Vous ne devez pas être un compagnon très agréable ».

« Non pas très. D’autant plus que dans le bus, j’émets des borborygmes indistincts qui inquiètent mon entourage. Au bureau, ça ne s’arrange, pas : je ne grommelle plus, je marmonne ».

« Vous ne devez pas être fréquentable ».

« En effet, je me rapproche de l’ère bestiale peu à peu. Les animaux n’ont pas conscience du temps, ils sont donc moins angoissés que nous. Mais j’ai encore du chemin à faire. J’essaie d’aboyer par moment, mais ça fait rire même les chiens ».

« Savez-vous que la condition humaine a quand même du bon ! Vous êtes instruit, vous pouvez prendre des vacances, vous allez vous promener où bon vous semble. Croyez-vous que les animaux ne vous jalousent pas un peu ? »

« Je ne sais pas, il faudrait faire un sondage. Pour ce qui me concerne, quand je vois Gérard (c’est mon chat), dormir et manger, manger et dormir, c’est plutôt moi qui voudrais être à sa place. D’ailleurs, je tente d’entrer en communication avec lui, je miaule assez bien, maintenant ».

« Vous n’avez rien de mieux à faire ? »

« Si ! J’essaie de barrir pour m’agréger à un troupeau d’éléphants. Mais c’est un peu plus délicat, j’ai été éjecté du zoo par une horde de gardiens déchaînés ».

« Je voulais dire faire quelque chose d’humain. Faire connaissance avec votre prochain, par exemple ? Avoir avec lui de longues discussions qui élèvent l’esprit».

« C’est-à-dire que mon prochain ne pense qu’à me piquer ma place au bureau. J’ai plutôt envie de lui mettre une beigne. Les loups, eux, n’hésitent pas à foncer dans le tas. C’est plus vite réglé. L’hypocrisie sociale, c’est un truc inventé par les hommes pour ne pas passer leur temps à se casser la figure. Tiens, ça me donne une idée, j’aimerais bien voir un loup hypocrite, ça serait assez drôle !»

« Certes, les relations individuelles exigent des nuances, des compromis, mais quand on arrive à coexister en paix, avouez que c’est quand même mieux que de se chamailler constamment ! »

« Faut voir. Mais moi, j’ai un instinct primaire, il faut que je grommelle un peu. Permettez-moi de marmonner. Avec votre conversation compliquée, je commence à craquer. Je vais finir par rugir ou alors meugler. Je ne sais pas encore ».

« Faites comme chez vous, mais rester dans votre cage ».

Ne plaisantons pas

18 juillet, 2012

Il ne faut pas faire de niche au chien.

Ni de farce au dindon.

Le bovin  n’aime pas les vacheries.

L’éléphant ne supporte pas les tromperies.

Le porc  ne mange pas que des cochonneries.

Le lapin ne tolère pas qu’on lui en pose un.

Le marchand de tabac n’aime pas les blagues.

Il ne me reste plus qu’à aller faire mes vannes à Vannes.

Les nuls

17 juillet, 2012

« J’essaie de m’instruire un peu, mais je ne suis pas une flèche ».

« Moi non plus ».

« Je ne comprends pas vite… quand j’arrive à comprendre… »

« C’est comme moi, parfois je crois que je comprends et c’est une illusion : je n’ai rien compris. Ou bien je comprends mal ou alors à contre-sens ».

« Il y a du boulot ! Le mieux serait que nous ayons un interprète pour nous traduire ce que nous disent les gens cultivés ».

« C’est vrai, je n’ai pas assez de vocabulaire. Heureusement, je comprends des gens simples comme vous. Nous sommes au même niveau. Si jamais vous vous arrivez à vous élever un peu, prévenez-moi que j’essaie de rehausser mon niveau de compréhension. Sinon ça risque d’être laborieux. Et puis, vous pourriez en profiter pour me dominer et me raconter n’importe quoi. Restons entre nuls, c’est beaucoup plus simples. Echangeons des banalités ou des idées reçues, ça me connait. N’approfondissons pas notre pensée, ça pourrait nous déstabiliser.

Parfois, vous avez tendance à réfléchir : attention ! Danger ! Ça peut vous mener très loin ! Ce n’est tout de même pas à nos âges que nous pouvons prendre le risque de nous remettre en cause ! Il faut nous complaire dans nos certitudes, même si elles sont complètement dépassées, c’est beaucoup plus confortable. Ce n’est pas parce que tout le monde répète la même chose que c’est faux.

Par exemple, tous les gens sont convaincus que l’eau gèle à zéro degré. C’est faux ! Mais si tout le monde le dit, on a des chances de le comprendre. Et l’eau finira peut-être bien par geler à zéro degré. Il y a beaucoup plus de possibilités de communiquer en restant à un bas niveau de culture.

Tenez, j’ai essayé de comprendre le problème de la dette publique. Eh bien, à la fin, je parlais tout seul.  Tout mon entourage s’enfuyait. Je me suis habilement rattraper en entretenant mes amis du temps qu’il va faire cet été. Je n’en ai aucune idée, mais maintenant, je passe pour quelqu’un qui a de la conversation. Quelqu’un de convivial, vous comprenez ?

Finalement, je crois que vous ne me comprenez pas vraiment. Il faudrait que vous arrêtiez de prendre des cours d’économie politique. C’est très gênant pour moi. Faites comme tout le monde : assumez votre ignorance ! Redescendez un peu sur Terre ! ».

Casier judiciaire

16 juillet, 2012

Jules habite une cabane au fond des bois

Avec un toit en tôle.

C’est un homme d’un seul bloc.

Ce matin, il joue du violon debout,

En se souvenant de sa jeunesse : rien n’est passé aux oubliettes.

A l’école, ce n’était pas le bagne.

Il avait fini par faire son trou.

Ensuite, il avait adhérer à une cellule du Parti.

Puis il connut la galère.

En évitant de passer par la case prison.

Espèce d’animal!

15 juillet, 2012

« C’est un homme très gai du matin au soir ».

« Il  a de la chance. Moi, le matin, je grommelle. Heureusement que mes pantoufles me conduisent au café, puis à la douche ».

« Vous ne devez pas être un compagnon très agréable ».

« Non pas très. D’autant plus que dans le bus, j’émets des borborygmes indistincts qui inquiètent mon entourage. Au bureau, ça ne s’arrange, pas : je ne grommelle plus, je marmonne ».

« Vous ne devez pas être fréquentable ».

« En effet, je me rapproche de l’ère bestiale peu à peu. Les animaux n’ont pas conscience du temps, ils sont donc moins angoissés que nous. Mais j’ai encore du chemin à faire. J’essaie d’aboyer par moment, mais ça fait rire même les chiens ».

« Savez-vous que la condition humaine a quand même du bon ! Vous êtes instruit, vous pouvez prendre des vacances, vous allez vous promener où bon vous semble. Croyez-vous que les animaux ne vous jalousent pas un peu ? »

« Je ne sais pas, il faudrait faire un sondage. Pour ce qui me concerne, quand je vois Gérard (c’est mon chat), dormir et manger, manger et dormir, c’est plutôt moi qui voudrais être à sa place. D’ailleurs, je tente d’entrer en communication avec lui, je miaule assez bien, maintenant ».

« Vous n’avez rien de mieux à faire ? »

« Si ! J’essaie de barrir pour m’agréger à un troupeau d’éléphants. Mais c’est un peu plus délicat, j’ai été éjecté du zoo par une horde de gardiens déchaînés ».

« Je voulais dire faire quelque chose d’humain. Faire connaissance avec votre prochain, par exemple ? Avoir avec lui de longues discussions qui élèvent l’esprit».

« C’est-à-dire que mon prochain ne pense qu’à me piquer ma place au bureau. J’ai plutôt envie de lui mettre une beigne. Les loups, eux, n’hésitent pas à foncer dans le tas. C’est plus vite réglé. L’hypocrisie sociale, c’est un truc inventé par les hommes pour ne pas passer leur temps à se casser la figure. Tiens, ça me donne une idée, j’aimerais bien voir un loup hypocrite, ça serait assez drôle !»

« Certes, les relations individuelles exigent des nuances, des compromis, mais quand on arrive à coexister en paix, avouez que c’est quand même mieux que de se chamailler constamment ! »

« Faut voir. Mais moi, j’ai un instinct primaire, il faut que je grommelle un peu. Permettez-moi de marmonner. Avec votre conversation compliquée, je commence à craquer. Je vais finir par rugir ou alors meugler. Je ne sais pas encore ».

« Faites comme chez vous, mais rester dans votre cage ».

Versifiez!

14 juillet, 2012

Il ne faut pas avoir un verre dans le nez.

On peut verser dans la poésie

En restant sobre.

Ce n’est pas la mer à boire.

Il suffit de versifier tout son soûl.

Ou alors de se promener en sifflant avec les oiseaux.

Vous pouvez aussi regarder le ciel avant que la pluie ne vous chope

Ou alors les étoiles. Sauf par temps nuageux, ce serait en vain.

Evitez de rimailler en travaillant, ce serait un sacré pastis.

Mais dépêchez- vous de poétiser avant qu’on vous mette en bière.

Notre carte des desserts

13 juillet, 2012

Les guêpes tournent autour du pot de confiture

Elles vont sûrement en faire leur miel.

Pendant ce temps, je suis dans la marmelade.

Je n’ai pas récolté le fruit de mes efforts.

On ne peut pas toujours y aller au flan.

Mes économies sont gelées à la banque.

Il faut dire que je ne suis pas une crème dans mon job.

Je vais aller me refaire aux courses de Chantilly.

Mais ça ne sera pas du gâteau.

La grande aventure

12 juillet, 2012

« Je suis un aventurier. Moi, je n’hésite pas à m’engager ».

« Moi, j’hésite toujours un peu. Je n’aime pas prendre des risques. On ne sait jamais comment vont tourner les évènements ».

« Mais enfin ! Il y a tout de même de grandes causes qui méritent qu’on s’engage, qu’on s’oublie soi-même, qu’on s’offre à la collectivité ! ».

« Par exemple ? »

« La lutte contre le gaspillage d’énergie ».

« Je lutte : j’éteins dans toutes les pièces où je passe. Parfois, je me fais mal en me heurtant aux meubles dans le noir ».

« Oui, mais je ne vous sens pas assez engagé. Venez militer avec nous. Nous défilons entièrement NUS dans la rue pour montrer que nous n’avons peur de rien ».

« Euh… on peut peut-être garder un sous-vêtement ? ».

« Non, non ».

« C’est un peu violent pour moi. On pourrait peut-être faire plus simple. Autant je suis intéressant quand je suis habillé, autant je me sens emprunté quand je suis dénudé. Pourquoi tout NU ? ».

« Pour créer un choc. La nudité est encore un tabou dans notre société ».

« Si on se déshabille dans toutes les manifestations, ça va être la pagaille. On ne saura plus pourquoi on défile. Un homme nu ressemble à un homme nu ».

« Bon alors, j’ai une idée. Vous pourriez venir habillé en portant une pancarte où vous écrirez : je ne me déshabille pas pour vous inciter à épargner votre énergie. Ce sera curieux, mais ça peut passer pour une provocation salutaire au milieu d’une troupe de nudistes ».

« Euh, ça peut être gênant pour ma réputation ! Vous n’auriez pas quelque chose où on ne défile pas et  entre gens normalement vêtus ».

« Si, mais ça s’appelle ‘la vie quotidienne au bureau ‘ et ça n’a aucun intérêt. Ce n’est pas avec ça qu’on peut attirer l’attention sur une cause désespérée ».

« Et si on faisait plus classique : une petite pétition pour la paix dans le monde ? ».

« Pour faire une pétition, il faut trouver quelqu’un à qui l’envoyer. Je ne me vois pas envoyer une pétition aux belligérants puisqu’ils ont précisément envie de se battre ».

« Ou alors, on pourrait faire une jolie chanson pour la sauvegarde des peuplades d’Amazonie ».

« Vous chantez bien ? ».

« Euh, non pas vraiment. Mais vous, vous pourriez adopter un petit indien d’Amazonie puisque vous êtes un aventurier et lui faire chanter une chanson écrite pour sauver son peuple ».

 

Atelier de menuiserie

11 juillet, 2012

Les indiens déterrent la hache de guerre.

Pendant ce temps Buffalo Bill fait la planche sur le lac.

Les cow-boys en sont sciés.

On dit de lui qu’il est marteau

Et qu’il ne vaut pas un clou.

Mais le héros va prendre les Apaches en tenaille.

Mettre  un coup de rabot leurs ambitions

Et leur river le bec.

C’est encore Buffalo qui s’est cogné tout le boulot !

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