Bonnes nouvelles ?
« Je déteste les gens d’humeur belliqueuse ! Je hais les donneurs de leçons ! »
« Vous ne devez pas aimer beaucoup de monde. »
« Si, j’aime bien les gens qui sourient. Voltaire disait : il est poli d’être gai. »
« Certes, mais enfin, on ne peut pas passer son temps à rigoler. Vous avez vu les nouvelles de ce matin. Elles vous font rire ? »
« Non, justement, il faut s’ouvrir à d’autres choses qu’au journal. Ils rendent les gens maussades. Ensuite, ils deviennent agressifs. C’est un enchaînement infernal. »
« On ne peut pas inventer de bonnes nouvelles rien que pour se faire plaisir. »
« Et pourquoi pas ? On pourrait dire que le gouvernement a décidé de m’augmenter de 25 % ou alors que je peux partir en vacances sans payer le péage de l’autoroute. »
« Oui, enfin… tout ça n’est pas vraiment d’actualité… »
« C’est bien ce que je disais. Pour être bon citoyen maintenant, il faut souffrir. »
« Absolument. Par exemple, vous usez trop d’eau pour vous laver. Il serait bon que vous soyez un peu malpropre. »
« Ça me dérange un peu, tout de même… »
« Et puis arrêtez de prendre votre voiture. Vous pourriez mener votre gamin à l’école à pied ! »
« C’est-à-dire qu’il y a dix-huit kilomètres… »
« Et voilà, c’est de l’inconscience. On veut s’installer à la campagne loin du bruit et de la pollution, tout en gardant son petit confort… »
« On ne peut pas penser à tout. Je suis pourtant bien dans la verdure… »
« Comment ? Vous n’avez rien compris ! Vous n’avez pas à vous sentir bien. Il faut absolument pâtir de quelque chose. Par exemple, vous n’avez sûrement pas de cinéma dans votre coin perdu. Qu’est-ce que vous le regrettez !… »
« Non, pas du tout. Je n’aime pas le cinéma. »
« Vous n’êtes pas un très bon citoyen. Moi par exemple, je n’en peux plus. Je passe mon temps à trier les poubelles, à m’abstenir de fumer ou de boire, je m’endette pour soutenir la consommation, je paie mon impôt honnêtement et intégralement. Bref, je me sacrifie pour le bien de la collectivité. Et, comme vous pouvez le remarquer, je souffre en silence. »
« Vous n’avez pas envie d’une bonne nouvelle ? »
« Chut, vous allez nous faire remarquer ! »
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