Conversation philosophiques
1 mars, 2012« Je ne suis pas sûr. Je ne suis pas certain du tout. »
« Vous avez raison. Il faut douter. Le doute fait avancer. »
« Oui, peut-être. Mais il faudrait que je finisse par savoir. Tout cela est-il bien utile ? Que sait-on finalement ? »
« Comme disent les philosophes, on sait qu’on ne sait pas. »
« C’est gai, votre truc ! Regardez donc les progrès de la science. Ce n’est rien ça, hein ? Il faut en savoir des choses pour fabriquer un ordinateur ou un i-phone. »
« Ce ne sont que des machines. Ce n’est pas avec ça que l’homme va s’approcher de la Vérité ou de la Sagesse. »
« Peut-être mais c’est avec ça qu’on bosse. Il y a intérêt à bien maîtriser toutes ces choses. Quand je serai Chef, j’aurai le temps de m’occuper de la Vérité et de la Sagesse. Pour le moment, je dois me battre pour faire mon trou. »
« Vous êtes très prosaïque. On ne peut pas parler spiritualité avec vous. »
« Si, monsieur ! On peut parler de tout ce qu’on veut avec moi, mais il ne faut pas oublier les choses concrètes. Je ne sais pas… parlez-moi de la recette du haricot de mouton, par exemple ! »
« Alors là, on baisse le niveau de la discussion. Devant les exigences de l’Ame et de l’Esprit, vos recettes de cuisine n’ont aucune importance. »
« Ça nous permet de manger convenablement, déjà ! »
« Bon, écoutez, on va prendre le problème autrement. Est-ce que vous êtes en mesure de me dire à quoi vous réfléchissez une fois que vous avez mangé ? »
« Euh… pas trop. Parfois, je réfléchis au championnat de Ligue 1. Vous savez, cette année c’est très serré. D’autres fois, je pense à ma soirée télé. Avec Dorothée, on n’a pas forcément les mêmes goûts. C’est compliqué vos questions »
« Vous ne vous êtes jamais demandé pourquoi vous êtes sur Terre ? »
« Si, mais personne n’en sait rien. Comme on y est, de toute façon, je ne vois pas à quoi sert de se demander ce qui se passerait si on n’y était pas. »
« Bon, je vois ce que c’est. Parlons un peu de la nature. N’êtes vous pas confondu par l’harmonie de la nature ? Ne pensez-vous pas que c’est une force surnaturelle qui produit autant de beauté ? »
« Bin… non. C’est le concierge qui taille la haie en bas de mon HLM. Enfin… quand il a le temps. »
« C’est décourageant… Bon, pour le haricot de mouton, invitez-moi. On pourra en discuter plus à l’aise. »