C’est la crise
13 mars, 2012« Les moments de crise sont difficiles à traverser. »
« Oui, je vous remercie du renseignement, je n’ai plus un rond ! »
« Il ne faut pas désespérer. Regardez les grecs… »
« Je ne regarde plus personne, je n’ai plus de télé. Vous n’auriez pas cent balles ? »
« Les dernières mesures du gouvernement feront bientôt sentir leurs effets. N’ayez crainte ! »
« Si j’ai un peu crainte. Jusqu’ici, je n’ai rien senti. Vous n’auriez pas cent balles ? »
« Bon, prenons le problème autrement. Dans six mois, c’est la reprise économique et on ne parlera plus de tout ça. L’Europe nous protège…»
« Ah, bon ? Vous n’auriez pas… »
« Il y a déjà des prémices encourageants. L’indice Nikkei a progressé de 0.12 .% hier. Vous vous rendez compte de ce que cela signifie ? »
« Oui, ça me soulage. Vous n’auriez pas un indice d’augmentation de mon revenu ? »
« Il faut savoir prendre du recul. Rien ne peut se faire du jour au lendemain. Attendez que la balance commerciale se redresse. Vous m’en direz des nouvelles. »
« C’est-à-dire que je suis un peu pressé ! Vous n’auriez pas cent balles ? »
« Soyons conscient qu’avec la Dette, on ne peut pas tout faire tout de suite. Nous n’avons plus aucune marge de manœuvres. »
« Il faudrait faire payer les riches ! »
« Alors là, je vous arrête tout de suite. Ne tombons pas dans le piège de la stigmatisation :! Ce n’est pas en nous acharnant sur des bouc-émissaires que nous allons régler nos problèmes. Il faut se serrer les coudes. »
« Bon d’accord, mais enfin, les coudes… j’aimerais bien les mettre sur une table. Vous comprenez ? »
« Attention ! Oh ! la ! la ! Attention ! Si la consommation repart trop vite, vous allez nous relancer l’inflation. Ne tombons pas de Charybde en Sylla. »
« Bon, au moins prêtez-moi cent balles. Je vous les rendrai dans six mois. Lorsque la politique du gouvernement aura produit ses effets. »
« Oui, mais là nous allons faire augmenter le prix de l’argent. Vous croyez que c’est le moment de pratiquer une politique d’argent cher ? »
« Et mon pied quelque part, ce n’est pas le moment par hasard ? »