Rase campagne
2 mars, 2012« J’ai un dossier contre vous, cher ami. Dans l’affaire de la construction du stade nautique. Vous savez, les fausses factures… »
« Peut-être mais moi, j’en ai un autre contre vous. Votre appartement de 500 mètres carrés sur la Côte aux frais de la princesse ! Hmm ! Vous vous souvenez ! »
« Alors qu’est-ce qu’on fait ? »
« Rien comme d’habitude ! On parle ! Vous savez faire aussi bien que moi ! On fera ce qu’on voudra après les élections ! »
« C’est embêtant ces dossiers, je trouve que ça nuit au débat démocratique ! »
« Oui, mais d’un autre côté, c’est reposant. On peut se dispenser de chercher des arguments pour abattre son adversaire. Ce serait assez cruel de chercher à se torpiller les uns les autres. C’est que je ne vous veux aucun mal, moi ! »
« Moi, non plus, mais enfin tout de même… On pourrait essayer de parler de choses qui intéressent la vie des gens ! L’emploi, par exemple ! »
« Bon d’accord, vous avez des emplois à proposer vous ? »
« Bin, non ! Mais nous pourrions nous insurger contre le manque d’emplois ou alors la baisse du pouvoir d’achat. »
« Moi dans mon programme, je pense pousser un coup de gueule contre les tempêtes océaniques ! En voilà assez ! Vous avez vu les dégâts de la dernière ? »
« C’est pas mal ça ! Mais ne prenez pas tout, laissez moi quelques indignations ! Et puis j’oublie l’affaire du stade nautique ! »
« Bon d’accord, je vous laisse les jeunes ! »
« Qu’est-ce qu’ils ont encore fait les jeunes ? »
« Et la violence à l’école ? Ce n’est pas un beau sujet ça ? Je ne vais tout de même pas vous faire votre discours. Vous pouvez aussi tenir deux heures sur la baisse du niveau scolaire. Ou alors la démission des parents dans le rôle si important d’éducateur. Il ya de quoi faire ! »
« Vous avez raison ! Je vais dire aussi qu’ils perdent leurs repères et qu’il serait dans leur intérêt qu’ils soient soumis à un peu plus d’autorité. Je vous laisse le terrain de la fraude fiscale, et on ne parle plus de votre appartement du Midi ! On est d’accord ? »
« Conclu ! »