Insolence
20 février, 2012« Vous êtes un insolent. Vous devez respecter les autorités qui font leur devoir, elles ! Ce n’est pas comme vous ! Vous n’êtes même pas allé voter. »
« Ce n’est pas de ma faute, il n’y avait aucun candidat qui me plaisait. »
« Vous avez une attitude antidémocratique. Je suis bien déçu. »
« Bon, alors je peux continuer mes insolences ? »
« Bin… non, c’est défendu. Il y a une loi à ce sujet. Une loi votée par des gens biens, qui ne sont pas insolents, eux ! »
« Alors qu’est-ce que je peux dire ? »
« Confondez-vous en remerciements auprès des autorités. »
« Je ne vois pas bien de quoi je dois les remercier, mais enfin… si vous y tenez : merci les autorités ! Maintenant, je peux continuer mes insolences ? »
« Bin… non, ça pourrait me choquer. Soyez un peu respectueux de mes opinions. Par exemple, j’aime bien les choux à la crème, vous ne devez donc pas les critiquer. »
« Je ne m’en prends pas aux pâtisseries, mais aux hommes politiques. »
« C’était une image ! »
« Choisissez un homme politique que personne n’aime pour que je puisse le critiquer tranquillement. »
« Il n’y en a pas beaucoup ! Peut-être Jean-Pierre Mollard ? Personne ne le connait, ça pourrait faire l’affaire. »
« Comment voulez-vous que je parodie un inconnu ? »
« Alors là, débrouillez-vous. Moi, je vous donne des pistes, je ne vais tout de même pas faire le boulot à votre place. »
« Jean-Pierre Mollard a-t-il des travers dont je pourrais me moquer ? »
« Il ne fait pas de promesses électorales inconsidérées. »
« Ce doit être parce qu’il n’est pas connu. »
« On ne vous a pas demandé de faire du mauvais esprit. Imitez-le c’est tout ! »
« Bonjour, je suis Jean-Pierre Mollard ! »
« Ce n’est pas du tout ça ! »
« Je préférerais me moquer du pouvoir en place, c’est plus facile ! »
« Je vous ai dis que c’était interdit. Illégal. On ne peut se moquer que des gens inconnus, les connus sont protégés. Comprenez bien qu’ils ont beaucoup à faire. Si en plus, ils sont atteints dans leur dignité, ils pourraient déprimer et cela aurait de graves conséquences économiques et sociales dont vous seriez responsable.
Jean-Pierre Mollard est là pour détourner vos quolibets. Servez-vous en. Ce n’est pas compliqué. Ne mettez pas vos verres dans la poubelle jaune alors qu’ils doivent aller dans la verte. Un peu de rationalité ! »