« Etes-vous croyant ? »
« J’en sais rien. C’est obligatoire de savoir si on est croyant ? J’ai déjà du mal à savoir qui je suis ! »
« Non, ce n’est pas obligé, mais enfin ce serait bien de vous décider avant qu’il ne soit trop tard ! »
« Bof ! Que l’au-delà existe ou n’existe pas, ce n’est pas le fait que j’y crois ou que je n’y crois pas qui va changer quelque chose ! »
« Certes, mais supposez que quelqu’un se tienne à la porte de l’Au-delà et ne laisse entrer que les gens qui y ont cru ! Vous serez bien embêté ! »
« D’accord, mais comment votre portier saura si j’y ai cru ou pas cru à l’Au-delà ? »
« Vous n’avez aucune spiritualité. Mon portier comme vous dites, est un être divin qui sait tout même ce que vous pensez ! »
« Le problème, c’est que je ne pense rien ! Il doit être consterné. »
« Non, mais il doit être au courant de la platitude de votre réflexion. Ce n’est pas très bon pour vous. Parce que si on ne sait pas si on croit, c’est comme si on ne croit pas. Il va être furieux. »
« C’est très binaire comme raisonnement. Je suis un individu beaucoup plus subtil que ça, moi. Vous n’auriez pas une divinité qui comprenne ma complexité ? »
« Bin… non ! Il y a un moment où il faut être un coté ou de l’autre ! Sinon, ce serait trop facile, il suffirait de dire qu’on ne sait pas. On ne se mouille pas et au bout du compte, on est sauvé comme ceux qui se sont donné la peine de croire ! »
« Mais enfin, c’est humain le doute. Le contraire du doute, c’est le fanatisme. Vous êtes un être dangereux, finalement ! Un intégriste probablement. Je le vois dans votre regard d’illuminé ! Il faut toujours que je tombe sur des gens bizarres !»
« Vous faites dévier la conversation. Moi, j’en déduis que vous ne croyez pas ! C’est votre droit, hein ! Moi, je suis pour la liberté de conscience. Je ne juge personne Mais ne venez pas vous plaindre après ! Je vous aurais prévenu ! »
« Après quoi ?… »