Archive pour le 22 novembre, 2011

Les années 50

22 novembre, 2011

Il faudrait que j’appelle Sandra. Le problème c’est qu’elle ne s’appelle pas Sandra mais Alexandrine. Elle préfère Sandra parce que ça  fait américain et parce qu’au téléphone, on à l’impression d’une chanson de Claude François : « Allo Alexandrine ? ». 

Enfin… chacun porte sa croix ! Moi, mon prénom, c’est Jean-Noël !! Une vraie catastrophe ! Surtout quand les gens commencent à m’appeler Jean-No ! C’est d’un gnangnan ! 

Bon, c’est pas tout ça ! Je vais téléphoner à Bérénice. Un prénom comme ça, au moins ça a de la gueule ! A condition de ne pas tomber dans « Béré ». Pourtant, elle n’aime pas son prénom. Elle préfère Marie-Antoinette. Il parait que c’est plus rigolo. Personnellement, je ne me vois pas m’appeler Louis XVI ! 

Comment ça, Bérénice sort avec Titus ? Je n’étais pas au courant ! D’abord, Titus, c’est un nom de chat ! Ah, c’est pour donner un air majestueux et tragique à leur relation qu’elle l’appelle comme ça ? Grand bien leur fasse. Puisque c’est comme ça, je vais téléphoner avec Mariette. 

Avec un prénom aussi ringard, je ne risque pas grand chose. Mariette et Jean-Noël : c’est à pleurer de rire ! Et puis, elle est sympa Mariette. Un peu popote, mais c’est sympa. De toute façon, elle ne veut pas changer de prénom. C’est Mariette et puis c’est tout ! Elle trouve que Mariette et Jean-Noël, ça ne sonne pas si mal que ça. Et puis ça a l’air français, au moins ! 

Après tout, c’est vrai ! Pourquoi irais-je m’appeler Charlton ou Bobby pour faire anglo-saxon ? En outre, les prénoms des années 50 reviennent à la mode. Au grand galop ! C’est dit : je vais continuer à m’appeler Jean-Noël ! En plus, je n’ai pas un rond pour changer de prénom. Il parait que ce n’est pas donné. Pendant que j’y suis, je vais m’acheter une Dauphine, des tricots de corps et je me raserai au coupe-chou et au blaireau. J’aurai l’air d’époque. On va rire. 

Pendant ce temps-là, Mariette fera bouillir mon bleu de travail dans la vaste lessiveuse familiale et sera percluse d’arthrose dès quarante ans. 

Ce sera irrésistible.