Archive pour octobre, 2011

Roman de cape et d’épée

31 octobre, 2011

Sur le champ de blé, il y avait un oiseau qui prévoyait l’avenir.

Le volatile avait mis en garde Marcel.

Le vendeur de ferraille.

Jusqu’ici la rivalité s’était déroulée à fleurets mouchetés

Maintenant, il allait avoir un duel fratricide avec Jules pour conquérir le cœur de Pépita.

Mais  ce fut un coup d’épée dans l’eau.

Marcel s’escrima à séduire la belle,

Mais Jules se fendit d’un sourire

Et ce fut lui qui sabra le champagne.

Une page de publicité

30 octobre, 2011

Je n’en peux plus. Dès fois, je me demande si je ne ferais pas mieux d’arrêter. C’est vrai ! On y va et puis quoi… A quoi ça rime finalement ? 

Je suis à la recherche du sens. C’est ça qui est important, le sens. Le reste… pff !! 

Il faut avoir une vraie hiérarchie des valeurs. Si on manque de repères, on va droit dans le mur. Ayons un phare dans notre existence qui guide nos actions ! Sinon, on est là, on s’gite, on croit qu’on vit, mais en fait, on est rien ! 

Il faut savoir où l’on va. La flânerie, c’est gentil, mais ça ne mène nulle part. Et nulle part, c’est n’importe où. Et quand on va n’importe où, on n’est pas sur d’en revenir. 

Soyons perspicaces avant de s’engager sur des chemins dangereux. Sachons dégager l’essentiel de l’accessoire ! Certes l’accessoire est utile, surtout en cuisine et au théâtre, mais c’est quand même l’essence des choses qu’il faut identifier pour accéder à la sagesse. Je devrais dire la quintessence. 

Prenons les chemins de la Vérité ! Ne nous attardons pas sur les vicissitudes du quotidien (surtout si les journaux sont en grève !). 

Quoiqu’il arrive, il faut rester droit dans ses bottes et bien à plat dans ses mocassins pour suivre le chemin que l’on s’est tracé. Il faut une grande fermeté d’âme que l’on n’oubliera pas de cheviller au corps pour ne pas emprunter les chemins de la facilité. 

Prenons garde à ce que notre route mène bien au but que l’on s’est fixé. Car lorsqu’on arrivera au bout, il ne s’agira pas de s’apercevoir que l’on s’est gouré. Il sera trop tard pour rebrousser chemin. 

Grâce à notre Grand GPS de la VIE, en vente à 59,90 euros dans toutes les grandes surfaces, vous arriverez là où vous voulez aller ! 

Un monde dangereux

29 octobre, 2011

La pizza est à emporter.

Il faut faire vite, le patron est coléreux.

C’est un homme rigide.

La baisse de son chiffre d’affaires  est brutale.

Attention le vent est violent.

Le chemin est sec.

Mais la descente est raide.

Les virages sont aigus.

Il y a peut-être des bêtes sauvages.

Bonne route !

Coups tordus

28 octobre, 2011

Il ne faut pas déformer ma pensée.

Ni altérer mon jugement.

Je sais ce que je veux : je ne suis pas un corrompu.

Je ne dévierai pas de mon objectif.

Les dérives sont dangereuses.

Ne tordons pas le cou à la vérité.

Ne falsifions pas les faits, ni nos papiers.

Ne gâtons pas la sauce qui nous nourrit !

Je resterai droit dans mes pantoufles !

Deux ethnologues très courtois

27 octobre, 2011

C’était Julia qui les avait amenés dans notre groupe. Ils poursuivaient les mêmes études en informatique. Elle avait dit : 

« Vous verrez, ils sont très sympas ! » 

Effectivement, ils étaient d’un abord particulièrement engageant. Ils avaient tous les deux un sourire éclatant continuellement accroché aux lèvres. On avait l’impression que c’était la position naturelle et définitive de leurs bouches lippues. Mada était le plus petit, ses yeux brillaient entre des fentes qui prenaient souvent l’allure d’accents circonflexes. Ses cheveux en épis ne connaissaient pas le peigne ou avaient définitivement abandonné l’ambition d’être domestiqués. Romy, le plus grand ouvrait de grands yeux noirs, qui paraissaient maquillés parfois. Personne n’a jamais vérifié ce point. Il avait une silhouette plus sèche que son compère. Peut-être était-il plus âgé. 

Les deux avaient un teint de bronze comme on n’en rencontre chez les personnes originaires de l’Océan Indien. Mais je n’ai jamais pu être sûr de leur provenance. Lorsqu’on leur demandait leur pays d’origine, ils souriaient de plus belle et répondaient invariablement : 

« Les iles, les iles, très loin, très loin… » 

Nous n’avons pas pu savoir de quelles contrée il s’agissait, ni même le nom de l’océan où flottait  le bout de terre qui les avait vu naître.

(suite…)

Bout à bout

26 octobre, 2011

C’est un extrémiste.

Un sportif accompli.

Il est toujours à la limite.

Il va jusqu’au terme de ses efforts.

Il recherche toujours le maximum.

Pourtant il n’est pas borné.

Il sait se débrouiller avec des bouts de ficelles.

Tandis que moi, je n’ai pas l’air fin.

Je suis d’un ridicule achevé.

C’est fini pour aujourd’hui.

Notre rubrique météorologique (2)

25 octobre, 2011

« Quel temps, non mais quel temps ! » 

« Dumoulin, Vous n’allez pas encore me parler de la météo ! Je n’ai pas besoin de vous pour savoir qu’il fait froid ! D’ailleurs, regardez, j’ai mis mon écharpe blanche. La rouge, je l’ai perdue l’été dernier à la Baule. Il faisait du vent et… » 

« C’est intéressant… » 

« Dites-moi, Dumoulin, comment se fait-il que vous ne m’ayez pas encore dit qu’il fait plus froid que l’année dernière à la même époque ? Vous auriez du vous levez à 5 heures du matin pour faire des recherches sur Internet, ce n’est pourtant pas compliqué. Je ne peux même pas compté sur vous pour une information complète ! » 

 « J’ai allumé mes radiateurs à la maison, je ne sais pas si ça vous  intéresse ? » 

« Il faudrait aussi penser à rentrer vos géraniums. Décidément, il faut tout vous dire, mon pauvre Dumoulin ! » 

« Dimanche, je resterai bien au chaud à la maison. Qu’est-ce que vous en pensez ? » 

« Oui, et puis faites-vous une bonne potée ! Avec le temps qu’ils annoncent, ça fera du bien ! Vous pourriez en profiter pour m’inviter, ce serait convivial. Vous ne vous préoccupez pas beaucoup des bonnes relations entre camarades de travail, Dumoulin !  Tiens voilà Martin ! Il a l’air frigorifié !» 

« Bonjour, quel froid, ce matin ! Figurez-vous que ça glissait devant chez moi ! J’ai failli me casser la figure sur le trottoir ! Ah ! Ah ! Remarquez, ils ont dit que ça va s’adoucir le semaine prochaine» 

« Tiens voilà la mère Pichu, je parie qu’elle va encore nous sortir une banalité sur le temps du style  « Noël au balcon, Pâques au tison »… ou alors « il faut bien que les saisons se fassent ! » » 

On est mal…

24 octobre, 2011

Des peuples souffrent de la disette.

La Sécu entretient son trou.

La balance des paiements est en déficit.

Bientôt la pénurie d’énergie.

Les élèves ont des lacunes en lecture.

Le coureur est victime d’une défaillance dans le col.

Le délai de carence est dépassé.

Le voleur est privé de liberté.

J’ai des trous de mémoire.

Découvertes historiques

23 octobre, 2011

On pense que le français a disparu vers les années 2050. 

Ça prenait beaucoup trop de temps de se parler dans les entreprises. D’ailleurs de nombreux salariés n’écoutaient plus personne. Dans les réunions, quand il y en avait encore, chacun essayait de placer sa phrase sans s’occuper de celles des autres. 

Certains hommes préféraient dessiner. On a retrouvé par exemple un vieux dessin qu’on peut dater de 2019, figurant le chef de Duplancher par exemple. 

Dans les sociétés, on préférait écrire des mails et puis s’interroger ensuite à la cantine d’une phrase simple « T’as eu mon mail ? ». A la fin, le seul critère de recrutement dans les bureaux était la capacité des candidats à écrire des mails pendant toute une journée. Il semble que des écoles de formation spécialisées aient été ouvertes pour répondre à ce nouveau besoin. La profession « d’écrivains de mails » a connu une période de développement remarquable. 

Les premiers signes de dégénérescence de la langue sont apparus vers les années 2000. On s’est mis à écrire comme on parlait. Les jeunes disaient « c’est clair » à tout bout de champ, par exemple. Ou encore « à plusse ! » quand ils se quittaient. L’expression « à plus tard » était considérée comme beaucoup trop longue. 

Dans les couples, on ne se parlait plus beaucoup. On a retrouvé les traces d’une coutume curieuse. On s’écrivait sur des petits carrés de papier jaune qu’on collait sur la porte du frigo familial. C’était des phrases comme : « Qu’est-ce qu’on fait pour les vacances ? », « Y’a ta mère qui a appelé », « Pense à passer au pressing ». 

A la télévision, il fallait que les invités fassent des phrases de plus en plus courtes sinon l’animateur l’interrompait de plus en plus rapidement en disant « Oui… oui… on va en reparler ! ». Très souvent, c’est l’animateur qui parlait à la place de l’invité, celui-ci pouvait néanmoins sourire à certains moments. 

Parfois des hommes cultivés s’inquiétaient de ce laisser-aller et affirmaient qu’il fallait prendre le temps de parler des choses importantes. Mais leurs discours n’intéressaient personne. Les émissions télévisées où les gens s’exprimaient passaient très tard le soir. Les directeurs de programme estimaient qu’il fallait laisser de la place aux émissions où l’on ne disait rien qui étaient beaucoup plus faciles à suivre pour le peuple. 

Dans les films les dialogues se réduisaient de plus en plus pour qu’on puisse entendre des bruits que les gens trouvaient beaucoup plus intéressants : des coups de feu, des tremblements de terre, des cris de dinosaures ou d’animaux féroces … Par exemple. 

Cependant, certains hommes prenaient encore des morceaux de papier pour écrire. On a retrouvé les notes de pressing de Duplancher ou encore ses factures de restaurant. Entre nous, Duplancher ne se privait de rien lorsqu’il était en mission. 

On a aussi découvert les billets doux de Duplancher à Hélène. Il semble qu’il lui ait parlé pendant une époque mais que ça n’ait pas duré très longtemps. En effet on a aussi trouvé trace de son deuxième divorce avec une dame qui s’appelait aussi Hélène. 

Curieuse époque ! 

Cours de couture

22 octobre, 2011

J’ai toujours le doigt sur la couture du pantalon.

Je n’ai pas de petites mains.

J’ai passé ma tenue préférée.

Mais je sais que l’habit ne fait pas le moine

Je suis prêt à porter tous les fardeaux.

Que mon patron me confiera.

Même si je dois prendre des vestes.

Je ne suis pas de l’étoffe dont on fait  les héros.

Mais je ne débite jamais de tissus de mensonges.

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