Un témoignage-choc
7 juillet, 2011Le ciel bleu est revenu derrière les nuages gris qui se retirent comme à regrets. La mer a regagné son bercail. Elle estime probablement que la fête est finie après avoir envahi nos terres pendant trois jours, bien aidée par la tempête.
Nos maisons sont ravagées. La moitié du toit de ma villa a trouvé refuge sur la pelouse du voisin. J’ai reçu chez moi les volets de Madame Boudut, qui elle-même a vu rentrer chez elle la voiture de Monsieur Parpaillon. Les quatre roues en l’air. Plus rien ne ressemble à rien.
L’eau est montée jusqu’à un mètre dans ma cuisine. C’est la première fois que je pouvais me rendre en barque au petit déjeuner. Les meubles sont salis et inutilisables, la vaisselle renversée, les tissus éventrés.
Le capitaine des pompiers est venu. En bottes et vareuse de service, les pompiers m’ont toujours paru comme des êtres gigantesques, dignes du plus grand respect, capables de tous les miracles. Il a dit que la mer a atteint un niveau jamais connu dans la région et que j’avais subi de violents dégâts. Je lui ai répondu que j’avais remarqué. Il m’a laissé un balai très large pour nettoyer la boue et affirmé qu’il passerait le reprendre lorsque j’aurai terminé.