Sachons débattre efficacement
19 mai, 2011« Je m’interroge… »
« Sur quoi ? »
« C’est pas le problème. Quand on dit qu’on s’interroge c’est pour dire qu’on doute de ce que l’autre vient de dire ou alors qu’on n’est pas du tout d’accord. Alors on dit qu’on s’interroge sur son propos pour ne pas le contrarier ou pour être poli
C’est comme quand on dit qu’on rebondit sur l’intervention de son voisin. Cà permet de faire semblant de l’avoir écouté, de trouver ça très subtil et d’en profiter pour dire ce qui vous intéresse et qui n’a aucun rapport avec ce qui précède. »
« Si je comprends bien, il ne faut surtout pas dire qu’on ne s’intéresse pas à ce que disent les autres pour ne pas les vexer ! »
« Exactement, malheureux ! Il faut que, dans tous les cas, votre interlocuteur s’en sorte avec la tête haute ! S’il se trompe lourdement vous pouvez à la rigueur dire : « Je me permets une petite rectification !!! », mais en toute dernière extrémité seulement !
Le plus simple quand vous n’êtes pas d’accord, c’est d’annoncer : « Mes informations sont légèrement différentes des vôtres, mais sans doute ne portent-elles pas sur le même champ ou bien la même date! ». Il faut partir du principe que tout individu mis devant son incompétence est un ennemi en puissance. »
« Et quand c’est moi qui est contrarié ? »
« Si vous êtes l’individu en question, vous pouvez encore vous en tirez en lançant d’un air sarcastique « Heureusement que vous êtes là ! » avec un sourire amer, bien entendu. Ou alors, vous pouvez dire « Eh voilà ! Mon service a encore fait une erreur. Voilà ce qui arrive quand on n’a pas assez de moyens ! ». Ou bien : « Je fais un remplacement au pied levé, je ne suis pas trop au courant ! ». Et puis, il ya aussi le moyen de culpabiliser à votre tour votre accusateur : « On ne va tout de même pas se jeter des chiffres à la figure : élevons un peu le débat ! » »