Le destin d’Albert
29 mai, 2011En rentrant chez elle, la porte était ouverte. Pourtant Martha avait soigneusement refermé la villa de la vieille après son premier passage pour ne pas attirer l’attention. Elle en était sûre ! Après dix ans de professionnalisme, Martha ne pouvait pas faire une erreur aussi grossière. Elle n’avait pas l’habitude de bâcler le travail.
Martha était mieux connue sous le nom de « la Tigresse » dans les milieux policiers. Vêtue d’un juste-au-corps sombre, d’un collant noir et d’une cagoule qui dévoilait ses yeux verts comme l’émeraude, elle se déplaçait avec l’agilité d’un félin. Ses cambriolages préparés avec minutie et une précision implacables laissaient impuissants les meilleurs limiers de la gendarmerie nationale et remplissaient les colonnes de journaux avides de sensations fortes.
En dépit de l’imprévu de la porte d’entrée qu’elle jugea fâcheux, elle résolut de s’avancer dans le hall plongé dans la pénombre, sa torche entre les mains. Martha était réputée pour n’avoir peur de rien. Elle était néanmoins sur ses gardes comme chaque fois que le scénario n’était pas exactement conforme à ses prévisions. Une petite voix lui susurrait de rebrousser chemin, mais son goût du travail bien fait lui ordonnait de poursuivre.