Archive pour le 3 février, 2011

Les très mauvais conseils du Grand Jacot (4)

3 février, 2011

« Aujourd’hui, je ne suis pas à prendre avec des pincettes, je vous en préviens ! » 

« Vous êtes en colère, alors ? » 

« Oui, très.  L’injustice, ça me rend malade » 

« Tiens, c’est bizarre, pas moi ! J’aime bien l’injustice, ça fournit de belles histoires ! Par exemple, la fable du chaperon rouge… » 

« Je fais des efforts. J’essaie d’être sympa, agréable, ouvert avec tout le monde et on me dit que ça ne va pas du tout. Je suis trop gentil. Puisqu’il en est ainsi, je vais être plus sévère. Je ne vais plus dire bonjour. Je vais regarder tout le monde d’un œil torve. Comme ça, j’aurai l’air d’un dur. Et puis, je n’écouterai personne. Quand j’écoute les gens, j’ai toujours l’impression qu’ils ont raison.  Vous n’avez pas ce sentiment, vous ? » 

« Mon pauvre, il faut aller au fond des choses ! Votre être est complètement indifférent aux autres ! Si les gens vous disent qu’il fait beau, ce n’est parce que le temps est clément, c’est parce que vous ne les intéressez pas et qu’ils vous le font remarquer en étant excessivement poli avec vous ! Vous comprenez ? » 

« Bin.. non ! » 

«  S’ils vous demandent «  quel étage ? »  lorsque vous êtes au boulot, c’est aussi  pour marquer l’insignifiance de votre situation à leurs yeux. Ils n’ont absolument pas retenu l’étage auquel se situe votre lieu de travail. » 

« … » 

« Je vais vous donner quelques conseils. Je vois que vous en avez besoin. Si le lundi, vos voisins de bureau vous disent : alors, bon weekend ? Répondez : mauvais ! Comme ça, ils seront obligés de vous demander pourquoi, en prenant l’air intéressé ! Vous vous rendez compte ? Ils se pencheront sur votre sort ! » 

« Et puis n’hésitez pas à poser des questions banales vous aussi, du genre : alors ce travail ?! Et n’écoutez pas les réponses, vous risquez de vous faire piégez ! » 

« Autrement dit, une relation sincère avec les autres, c’est très facile. Vous vous contentez d’ouvrir le répertoire  des réparties sans intérêt. Et vous fuyez les petits malins comme vous qui n’ont pas la politesse de formuler les réponses convenues dans le Grand Livre des conventions sociales »