Il faut coucher Jérémy
22 août, 2010La population qui se presse dans le hall de la gare de Lyon se divise en quatre catégories. La première est constituée des « têtes en l’air » qui passent leur temps à lever les yeux au ciel. On dirait qu’ils essaient de convaincre d’une prière muette le tableau des départs de train de l’urgence qu’il y à prendre en considération le trajet qu’ils ont programmés.
Aux cotés de ce public d’usagers, se tient une classe sociale aux préoccupations moins élevées : « les affamés ». La principale occupation des « affamés » est de se presser devant les multiples échoppes qui vendent les mêmes sandwichs dégoulinants aux mêmes prix exorbitants avec la même impatience de vendeurs à l’air exaspéré et pressés d’en finir avec une journée qu’il recommenceront à l’identique le lendemain et pour de nombreuses années encore, compte tenu de l’état du marché du travail.
Dans le bas de la hiérarchie sociale, on voit apparaitre derrière les « affamés », une catégorie humaine particulière : « les maudits ». Les maudits n’ont qu’une envie : accéder à la classe des « affamés ». C’est la raison pour laquelle ils se positionnent juste derrière ces derniers en tendant la main en vue d’une obole qui leur permettrait à leur tour d’accéder au rang « d’affamés ».
- T’as couché Jérémy ?