Qu’est-ce que tu veux faire quand tu seras grand ? (1)
21 février, 2010Moi, je serai aventurier. Je ne sais pas encore dans quelle partie, mais je dois m’enivrer d’aventures. Et j’ai grande soif !
D’abord, il faudra que l’on puise m’identifier par un vrai look. Comme Tintin au Tibet ou alors l’aventurier de l’Arche perdue. Je me coifferai d’un béret basque, m’entourerai le cou d’une écharpe jaune et porterai une toge rouge dont je m’envelopperai pour affronter les sables du désert ou les frimas de l’Alaska. Une vieille carabine à plombs en bandoulière complétera judicieusement mon accoutrement. Ainsi paré, je parcourrai le monde à la recherche des vestiges de civilisations anciennes que les plus grands spécialistes ignoreront.
Je pourrai commencer par une expédition chez les bergers qui vivent sur les hauts sommets alpins. Ce n’est pas très loin, me dira-t-on. Justement, j’y serai plus vite. Je vivrai avec eux leur vie rude, au contact de la nature, de l’air pur et des moutons paisibles. J’en sauverai quelques uns des loups dont on repeuple nos montagnes. Le soir, alors que le ciel d’été s’assombrira doucement dans des teintes mauves ou flamboyantes, nous rentrerons d’un pas lourd et serein à la bergerie. Pas trop tard quand même pour ne pas manquer le journal de vingt heures. Après la soupe aux légumes variés dont l’authenticité n’aura rien à voir avec les produits en sachets que maman achète au supermarché, nous partagerons la gnaule traditionnelle. Solide et majestueux, je siroterai sans sourciller le breuvage que les autochtones me tendront, celui que personne n’aura osé mettre dans les réservoirs d’avion à réaction de peur de les endommager.