La peste soit des avaricieux
26 janvier, 2010Il y a trente ans, Joséphine Laflèche est arrivée en Métropole, venant de sa Martinique natale, entraînée par son amoureux Ernest Lafourrure. C’était l’époque de l’espoir. Gaie, éprise, Joséphine trouvait la vie radieuse : tout lui paraissait possible.
En fait, tout s’est effondré. Après quelques années, Ernest Lafourrure qui passait ses soirées en salle de musculation est parti avec une jeunette, laissant Joséphine à la tête d’une famille de trois enfants à nourrir.
Elle a tout connu, Joséphine : le chômage, la galère, les petits boulot, les ménages… Aujourd’hui Joséphine a trouvé un job d’auxiliaire de vie : elle aide les personnes âgées à vivre … enfin ce qui leur reste de jours à vivre.
Elle les connaît bien les petits vieux : leur caractère ronchon, acariâtre, leur maniaquerie, leur amertume. Leur peur aussi. Quand on l’a envoyé chez Monsieur Arpagon, elle a tout de suite compris que ça serait difficile. Elle savait qu’Arpagon est un être avare, mesquin, sournois.