Un réveillon de nuls
10 décembre, 2009Revoilà le 31 décembre. La neige tombe sur la ville, drue et douce. Ce soir, je n’échappe pas au réveillon familial.
Dès 20 heures, Marie-Claude commence à se préparer pour la « fête ». Elle enfile bagues et colliers puis peigne sa longue et douce chevelure brune, en penchant la tête. Elle pomponne ses merveilleuses tâches de rousseur sur ses joues et le bout de son nez qui m’ont tant séduit, il y a dix-sept ans. C’est bien pour elle que je me farcis cette réunion annuelle qui lui tient à coeur. Son frère est un fanatique du réveillon du jour de l’an : si nous n’accourons pas à la table familiale, il s’en offusquera.
Comme à son habitude, Marie-Claude organise le départ avec doigté et fermeté : à 21 heures pétantes, elle fait monter nos deux gamins dans la Laguna familiale. Le froid s’annonce vif, la neige a cessé, les rues sont déjà envahies de boue : on attend du verglas. J’espère qu’on attendra jusqu’à demain, sinon le retour, en pleine nuit, sera pénible.
Nous ne manquons pas à l’usage et aux bonnes manières: une halte chez le fleuriste s’impose. Des couples endimanchées en sortent les bras chargés de compositions luxuriantes. Je jette un coup d’œil sur les étiquettes : depuis huit jours, les bonnes manières sont hors de prix.