Un artiste en exil (histoire qui finit bien)
29 décembre, 2009Lorsqu’elle s’aperçut de ses maladresses à répétitions, de son manque d’inspiration chronique et de son inefficacité absolue, la foule intransigeante des supporters exigea sans pitié sa mise à l’écart immédiate. La cellule de recrutement du club fut montrée du doigt pour son incompétence et son manque de clairvoyance.
Durant les derniers jours de l’année, Paulo Carvalho avait été acheté trois millions d’euros au club de Botafogo. Sutter, l’agent recruteur, avait été enthousiasmé par le jeune brésilien. Avec 30 buts en un an, il dépassait les meilleurs espoirs nationaux connus à ce jour. Sutter, un homme d’expérience, était persuadé de faire une excellente affaire en ramenant Paulo dans ses valises.
Paulo Carvalho avait débarqué au début du mois de janvier dans ce club professionnel du Nord. Il avait été présenté à la presse locale qui avait fait grand cas de cette acquisition, tant il est vrai que le Brésil dispose depuis longtemps d’un prestige particulier en matière de football. Son teint cuivré, sa fine silhouette musclée rappelait l’allure de Ronaldhino auquel chacun s’empressa de le comparer.
Ses premières prestations sur les terrains français déçurent profondément les spécialistes. Devant le but adverse où il aurait du s’imposer, Paulo Carvalho se révélait gauche, malhabile et accumulait les cafouillages. Il est connu dans le milieu sportif que le public français s’impatiente rapidement. Il gronda, hua, conspua, siffla jusqu’à ce que le joueur soit retiré de l’équipe.