Les gens d’en haut, les gens d’en bas

Un jour, Martin lévita. Il ne sut pas pourquoi : une modification de la composition chimique de son corps ou une altération du champ magnétique qui l’entourait ou encore une espèce d’expérience qui aurait été tentée par des extraterrestres qui l’auraient choisi au hasard dans la foule. Il ne connut pas la raison de ce phénomène paranormal, mais il lévita.

La première fois qu’il s’en aperçut, il traversait la rue. Il était un peu en retard. Nestor Boulin, son directeur général n’aimait pas trop qu’on en prenne à l’aise avec l’horaire. Martin pressa donc le pas et se sentit soudain transporté d’un seul coup d’aile, si l’on ose dire, jusqu’au trottoir opposé. Absorbés par leurs préoccupations matinales, les passants n’y prêtèrent pas attention.

Au début, effaré par cette découverte, Martin n’osa pas en faire une démonstration publique. Chez lui, au bureau, dans la rue, on le voyait marcher précautionneusement, comme sur une rangée d’œufs, en prenant garde de ne pas appuyer fortement sa voûte plantaire sur le sol. Dès qu’un contact trop prononcé se produisait entre son pied et la terre ferme, Martin prenait son envol sur plusieurs dizaines de mètres.

Martin se résolut à un rendez-vous chez le docteur Dufourneau. On disait le plus grand bien de ses méthodes thérapeutiques dans des cas apparemment inhabituels. Le docteur Dufourneau prit le temps de rajuster ses lorgnons, de gratter les quelques cheveux blancs qui lui restaient sur le sommet du crâne avant de déclarer que tout cela lui semblait bizarre, surtout après que Martin lui ait asséné une démonstration de vol au-dessus de son propre bureau.

Mais Martin était un homme solide dont on aurait pu dire, en d’autres circonstances qu’il avait les pieds sur terre. Après avoir réfléchi à toutes ses nouvelles potentialités, il décida d’assumer sa situation corporelle. Dans les couloirs de la société qui l’employait, on put bientôt le voir circuler avec un dossier sous le bras à cinquante centimètres de hauteur. Il saluait courtoisement les collègues qui le croisaient en faisant mine de trouver son comportement normal mais qui se retournaient aussitôt, et en se poussant du coude, marmonnaient :

-          T’as vu ? C’est lui… Qu’est-ce que je te disais !

Certains jaloux, comme il en existe tant dans nos entreprises, eurent tôt fait de médire sur son compte. Ducoin, du service comptabilité, toujours à l’affût de rumeurs et de racontars, colporta partout que Martin ne reculait devant rien pour s’élever dans la hiérarchie ou, d’un ton ironique, que Martin était devenu un collaborateur de très haut niveau. Moresco, le directeur adjoint des ressources humaines, affirma qu’il faudrait que Martin abandonne ses grands airs et qu’il redevienne un peu plus terre à terre. Monique, une collègue du service marketing, crût spirituel de constater que, depuis qu’il lévitait, Martin l’évitait. D’autres insinuèrent qu’il ne suffisait pas de prendre de la hauteur sur les dossiers pour les traiter correctement. D’autres enfin trouvèrent que, depuis quelques temps, Martin avait tendance à considérer ses collaborateurs de haut. Un anonyme, sans doute un farceur jaloux, écrivit à Martin que tous ses projets qui battaient de l’aile étaient désormais les bienvenus ! Ses patrons n’osèrent pas, bien entendu, lui proposer un grade plus élevé dans l’entreprise.

Les jours passant, le mal de Martin s’aggrava. On le vit bientôt se rendre à son travail en survolant le trafic urbain à 20 mètres de hauteur, puis à 100 mètres. Dans la rue, les enfants accrochés à leur mère s’arrêtaient et pointaient le doigt vers sa silhouette volante en hurlant :

-          Regarde, maman !

Bientôt, les vols de Martin se déroulèrent à une altitude suffisante pour croiser les avions de ligne. Les passagers le saluaient courtoisement au travers des hublots tandis que les pilotes devaient redoubler d’attention pour ne pas l’accrocher. Certains oiseaux gloussaient d’étonnement en côtoyant ce nouveau congénère.

Martin essayait de s’adapter à sa nouvelle vie. Il put, à son soulagement, abandonner sa voiture puisqu’il survolait aisément les embouteillages de la ville. Pour acheter son journal à son kiosque habituel, il était obligé d’entreprendre un vol piqué très applaudi par les passants. Parfois, pour se détendre, il se laissait aller à quelques loopings du meilleur effet au-dessus des enseignes lumineuses des magasins puis repartait droit dans les nuages.

Martin fut bientôt considéré à l’égal de Superman par ses concitoyens. Chacune de ses apparitions aériennes suscitait une vive émotion sauf que Martin, privé de toute vision télescopique, ne sauvait personne de la noyade ou des flammes. Le dimanche, comme le font tous les citadins lorsque le temps s’y prête, il prenait l’air. En quelque sorte.

Au bureau, Martin s’élevait de plus en plus. Lorsqu’un problème le préoccupait, on le voyait marcher au plafond en se frottant le menton d’une main, du même geste machinal dont il avait l’habitude autrefois, en faisant les cents pas pour mieux réfléchir à un dossier compliqué. Il devenait ardu de discuter avec Martin puisque son visage et celui de son interlocuteur se faisaient face de manière inversée.

Un matin, alors qu’il traversait la ville d’un seul coup d’ailes vers les bureaux de sa société, il eut la surprise de voir surgir à ses cotés Ducoin du service Compta, en position aérodynamique. Celui-ci, la cravate en bataille, ne fanfaronnait plus du tout. Il avait été saisi du même problème que Martin en pleine nuit. A son réveil, il s’était trouvé collé au plafond de sa chambre et avait eu toutes les peines du monde à remettre un pied à terre. Madame Ducoin avait marqué un moment d’affolement avant de prier son époux d’arrêter ses plaisanteries de potache. Mais Madame Ducoin s’était envolée par la fenêtre au moment d’ouvrir ses volets ce qui n’était pas pour déplaire à Monsieur Ducoin. Le lendemain, Moresco, puis Monique qui s’étaient tant moqués de Martin le rejoignirent dans les nuages.

Dès lors, la catastrophe se répandit de plus en plus vite. Un par un, tous les collègues de Martin devinrent des hommes ou des femmes volants. Les autorités sanitaires s’affolèrent : Martin avait contaminé tout son entourage. Le Ministre lui-même déclara qu’il fallait vacciner tous les habitants. Il n’y avait aucune raison de paniquer, ajouta-t-il, avant de s’enfouir dans son abri antiatomique personnel. Le seul problème était qu’on ne savait contre quoi il convenait de protéger la population.

Martin était devenu le chef d’une escadrille qui sillonnait le ciel soir et matin soulevant un puissant souffle d’air ainsi que l’inquiétude des passants après avoir suscité leur curiosité.

L’épidémie ne fut pas contenue et prit une extension nationale, puis internationale. En plein ciel, les ressortissants de tous les pays se croisaient. Même les chinois furent atteints. Les autorités de Pékin s’en inquiétèrent fortement. Il s’avérait très compliqué de lancer des chars militaires à l’assaut de dissidents volants ! Les japonais, toujours d’une grande courtoisie, effectuaient des arabesques majestueuses pour saluer leurs interlocuteurs. Les anglais se contentaient de soulever leur chapeau melon qu’un élastique soigneusement posé retenait désormais à leur mentonnière.

Les personnes s’envolaient une à une. Chacun se demandait quand viendrait son tour de quitter la terre ferme, tout en restant vivant. Beaucoup de sportifs furent pris au dépourvus par la maladie. On vit ainsi un sauteur en longueur, touché en plein envol, ne jamais retomber dans le sautoir où les juges s’apprêtaient à mesurer son saut. Un gardien de but qui s’élançait dans les airs pour capter le ballon, réussit son interception mais partit haut dans le ciel avec le « cuir » dans les mains

Bientôt, des centaines de millions d’hommes et de femmes parcoururent le ciel. La circulation devenait compliquée à gérer au fur et à mesure que se multipliait le nombre d’habitants volants. A l’heure d’entrée et de sortie des bureaux, les airs étaient noirs de monde alors que les couloirs de métro étaient désertés.  Heureusement, la « maladie » avait touché aussi les agents de la circulation, qui, du coup, pouvaient exercer leur mission en altitude. En définissant des couloirs aériens, ils purent mieux organiser les flux de passants qui parfois se télescopaient dangereusement. De nouvelles règles de priorité furent définies : le quidam qui volait à basse altitude avait le pas sur la personne qui cheminait plus haut.

Les hommes et les femmes volant se mouvaient par le simple jeu de leur volonté. Lorsque celle-ci était bien entraînée, ils pouvaient aller de plus en plus vite et de plus en plus haut. Leur appendice nasal leur servait de gouvernail. On assistait donc souvent à un joyeux balai de nez tordus dans tous les sens qui avertissaient les uns et les autres des changements de direction envisagé par les intéressés.

De nombreuses personnes furent ravies de cette situation. Celles qui étaient d’un tempérament distrait avaient enfin la tête dans les nuages. D’autres d’un naturel polisson pouvaient s’envoyer en l’air sans craindre les foudres de la morale. Les adolescents étaient en général enchantés de voler de leurs propres ailes. Les personnes qui habitaient dans les étages s’amusaient beaucoup à entrer et sortir de chez eux par leurs fenêtres ou leurs balcons. Certains brigands que l’on appelait, sur terre, des monte-en-l’air grimpaient effectivement à la verticale et volaient sans pouvoir voler !

Cependant, les comportements d’un grand nombre d’habitants changèrent peu à peu. Beaucoup, saisis par l’ivresse de l’air pur, devenaient plus agressifs au fur et à mesure qu’ils prenaient de l’assurance dans leur nouveau mode de vie. Les autorités internationales durent sortir en toute hâte une nouvelle réglementation aérienne. Il convenait par exemple de ne pas se voler dans les plumes ou alors de ne pas partir en vrille dans les conversations à haute altitude.

Un homme de lettres émérite, admirateur de l’auteur de Gargantua, se souvint que François Rabelais avait écrit un jour : « L’homme naquit pour travailler comme l’oiseau pour voler ». Le grand auteur médiéval avait désormais tout faux : l’homme devait désormais travailler ET voler.

Les compagnies aériennes ne servant plus à rien virent leurs appareils cloués au sol, puis connurent la faillite une par une. Les hommes d’affaires, dont les plus véloces atteignaient Mach 1 en plein vol, pouvaient facilement se rendre d’une ville à l’autre sans bourse délier. Les voyages touristiques internationaux se multipliaient.

Les propriétaires et locataires reconsidérèrent l’aménagement des appartements et des villas. L’organisation des intérieurs fut tourneboulée : tous les meubles furent scellés aux plafonds de façon à offrir un accès plus facile aux occupants des lieux. Le plus compliqué fut de convaincre l’eau des robinets de couler vers le haut : il n’était plus très simple de prendre une douche ou un bain dans des conditions d’hygiène qu’on aurait pu qualifier de normales. Dans les maternités, il fallut enchaîner les bébés à leurs berceaux de peur qu’ils ne s’envolent dès la sortie du nid maternel. Les aéroclubs furent contraints d’arrêter leurs cours de parachutisme. La loi de la gravité se trouvant mise en échec, plus rien ne tombait de bas en haut : les parachutistes restaient immobilisées dans les airs. Ce sport n’amusait plus personne.

La situation donna lieu à des innovations inattendues. On vit l’abbé Ducourneau, connu pour son modernisme, inaugurer une messe dans les nuages pour que ses ouailles soient plus proches du paradis ! Le Pape lui-même valida cette pratique en arrivant de Rome par ses propres moyens ! Toutes les activités de plein air étaient fortement contrariées par cette absence de pesanteur. Les cantonniers en étaient réduits à balayer les nuages tandis que les agriculteurs labouraient l’éther.

L’épidémie posait en outre des problèmes graves de défense nationale. Les douaniers n’avaient plus d’utilité puisque les immigrants clandestins et les ennemis potentiels de leur pays avaient la possibilité de sauter facilement par-dessus les frontières. Politiquement, la situation devenait grave : les Chefs d’Etat ne pouvaient plus se déplacer accompagnés par une escorte de motards, mais encadrés par une escadrille d’avions de chasse de leurs armées de l’air. D’ailleurs, il n’existait plus d’armées de terre, puisque les fantassins défilaient en rangs serrés à trois mille mètres d’altitude.

La maladie atteint bientôt les animaux domestiques. Des troupeaux de vaches essayaient désormais de paître dans les jardins du ciel tandis que chiens et chats jouaient à cache-cache avec les nuages. On trouva même des poissons volants en goguette dans les plus hautes couches de l’atmosphère.

Les oiseaux de toutes espèces s’indignèrent de l’envahissement de leur espace vital. A chaque envol, ils risquaient de se heurter à un passant trop pressé, égaré ou ayant omis ses feux de signalisation. Bientôt, ils durent se poser à terre pour trouver un peu de repos. Les coqs et les poules se trouvaient dans une situation hautement paradoxale  puisque ces oiseaux terrestres devinrent bientôt les seuls volatiles à voyager dans le ciel.

Les hirondelles ne faisaient plus le printemps. Expulsées de leurs trajectoires habituelles, elles ne faisaient d’ailleurs plus grand-chose. La situation devint tendue : on put assister à une manifestation des oiseaux dans les rues désertées. Des aigles royaux au plus chétif des canaris, en passant par les sitelles torchepot, les colombes grises, les volatiles défilèrent à petits pas dans les rues désertées pour protester contre l’invasion de leur territoire. De plus, ils ne manquèrent pas de remarquer que le chant des hommes à leur réveil manquait furieusement d’harmonie.

La maladie se répandait de jour en jour en aggravant ses effets. Les premiers individus infectés s’élevaient désormais très haut, aux confins de l’atmosphère. Martin envisageait de jouer au basket avec les satellites de communication, tandis qu’il frisait Mach 2 sans beaucoup forcer son train. Le moindre jogging l’entraînait aux abords de la stratosphère. Bientôt, il irait faire un tour sur l’astre lunaire comme autrefois dans le jardin public de son enfance. Le dimanche, il accomplissait fréquemment le tour du monde en guise de promenade dominicale. Il fallait simplement qu’il prenne garde à aménager son plan de vol. Pendant sa première sortie, il avait échappé de peu à la défense anti-aérienne chinoise, les dirigeants de Pékin n’admettant aucun survol d’un objet non identifié de leur territoire, même si l’objet s’avérait être un humain.

Pendant cette période, on venait fréquemment solliciter le conseil de Martin. Il était considéré comme le pionnier de cette nouvelle histoire aéronautique. Il connaissait bien les courants d’air d’altitude qu’il fallait éviter ou encore avait des astuces pour guider sa trajectoire aérienne. Il disait qu’il ne fallait pas hésiter à suivre les lignes de chemins de fer lorsqu’on était égaré à condition de prendre garde aux tunnels !

Sur terre, les gouvernements s’organisaient sur un plan international. Certes, d’une guerre à l’autre, on se chipotait bien un peu entre les différents peuples, mais les responsables politiques étaient d’accord sur un point au moins : la vie sur Terre était agréable et personne n’envisageait sérieusement de délocaliser les populations à plusieurs milliers de kilomètres d’altitude.

Cependant, les peuples se mélangeaient déjà dans un gigantesque melting pot céleste.

Les autorités politiques prirent la décision de dissimuler sous terre quelques savants de renommée mondiale dans un endroit tenu secret en les priant de s’activer fortement au milieu de leurs cornues et de leurs tableaux de calculs pour découvrir l’origine du mal. Ces médecins firent capturer Martin par une patrouille d’avions militaires pour lui faire subir une multitude de tests après l’avoir solidement lesté d’un gros boulet à la cheville qu’il traînait comme un bagnard.

Finalement, l’un des pilotes revenant d’une mission dans les airs se déclara frappé du grand nombre de moustiques qui tournoyaient autour des hommes volants. Les analyses désignèrent cet insecte, auquel la communauté scientifique s’accordait à trouver un air particulièrement sournois, comme porteur de ce virus si curieux, capable de faire décoller l’être humain, au sens propre du terme.

Ayant identifié le mal, les médecins mirent peu de temps à fabriquer l’anti-dote. Les avions de chasse de l’armée furent munis aussitôt de seringues dont chacune contenait la dose appropriée. Au petit matin, une première mission décolla d’un porte-avion qui faisait des ronds dans les eaux territoriales et les premiers habitants entrèrent un par un dans la ligne de mire des pilotes pour recevoir à longue distance la piqûre épidermique qui les fit redescendre sur terre dans un atterrissage en douceur puisque les doses avaient été calculées de manière a produire un effet progressif. Bientôt, on put dire qu’il pleuvait non pas des cordes mais des hommes et des femmes.

Malheureusement, si l’on avait découvert le remède, personne n’avait éradiqué la cause du désastre. A peine redescendu sur terre, les personnes étaient assaillies par les moustiques et, de nouveau, décollaient immédiatement dans les airs. Certaines jouaient ce mouvement incessant de yo-yo plusieurs fois par jour et commençaient à pousser des hauts cris d’exaspération :

-          Il faudrait quand même savoir !

Les savants, dans leur abri souterrain, travaillaient vingt quatre heures par jour pour trouver le moyen de se débarrasser du moustique incriminé.

Certains pensèrent à une attaque aérienne en règle. Mais, d’après le haut commandement de l’armée de l’air, il s’avérait en particulièrement délicat pour un pilote de chasse d’abattre un moustique en plein ciel en dépit des avancées technologiques qui équipaient les engins.

Parallèlement, les services secrets étaient également à l’œuvre dans l’ombre comme il sied à des services secrets. Ils avaient décidé de concentrer leurs investigations sur ce pauvre Martin, objet de toutes les attentions. Le fait qu’il ait été le premier contaminé attirait leur suspicion. Martin, toujours lesté de son boulet de bagnard, fut donc longuement questionné. Il se souvint que, quelques temps avant son premier envol, il avait reçu une curieuse visite d’un homme venu d’Afghanistan, qui disait avoir découvert une fabuleuse mine d’or et qui cherchait à négocier le minerai extrait de son pays.

Des études minutieuses furent immédiatement entreprises pour localiser cet homme et expertiser sa drôle d’entreprise. Un bataillon complet de l’armée, dont les hommes avaient revêtu une combinaison spéciale anti-moustique, fut déployé dans les haute vallées afghanes. L’assaut fut rapidement donné à la prétendue mine d’or. Les hommes des forces spéciales trouvèrent un bilan édifiant à l’intérieur de couloirs creusés à flan de montagne : un laboratoire ultramoderne, une légion de chimistes hautement qualifiés et enfin un élevage complet de moustiques ravageurs.

La source du mal détectée et annihilé, chacun put redescendre enfin sur la terre ferme sans crainte d’être renvoyé dans les airs. Il fallut armer quelques navettes spatiales pour aller chercher les populations qui s’étaient malencontreusement mises en orbite autour du globe. On rattrapa même in extremis un sénégalais qui s’apprêtait à sortir de la galaxie. Puis l’ordre revint sur Terre, chacun ayant retrouvé sa pesanteur habituelle. Les peuples rassurés purent de nouveau se chercher querelle.

Les hommes d’Afghanistan, financés par un réseau de terrorisme international furent longuement cuisinés. Leur cruel dessein était de débarrasser la Terre des êtres humains qu’ils trouvaient particulièrement gênants pour installer leur organisation internationale sur la planète à leur seul profit. L’extermination des être humains risquait de prendre du temps. Ils avaient donc imaginé, grâce à un moustique assassin capable de se reproduire en nombre toutes les vingt quatre heures, d’expédier les hommes et les femmes dans une autre galaxie pour déployer à l’aise leurs coupables activités sur une planète débarrassée de toute vie humaine.

Le mot de la fin revint à Martin. Interviewé par les médias du monde entier, Martin s’interrogea sur la véritable finalité d’une action terroriste qui se proposait de faire disparaître toutes les personnes à terroriser !

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